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LES GRANDS-MERES DE L'ECRAN

JEANNE LION (1876-1956)

Publié le 16/12/2024 à 16:24 par kmalden
JEANNE LION (1876-1956)

Il est bien des acteurs dont la pellicule n'a gardé qu'une trace depuis longtemps effacée des mémoires. Jeanne Lion est de ceux-là. Née en 1876, elle commence sa carrière au début du XXe siècle. Il ne pouvait guère s'agir, en ce temps-là, que du théâtre, où l'actrice fit un long passage.

CARRIERE AU THEATRE :

-"Un négociant de Besançon" (1901), de Tristan Bernard-Rôle de Concepcion-Théâtre de la Renaissance.

-"L'écolière" (1901), de Jean Jullien-Rôle de Clémence Gaucher-Théâtre de la Renaissance.

-"L'âge ingrat" (1902), d'Edouard Pailleron-Rôle d'Henriette-Théâtre du Vaudeville.

-"Le roi Lear" (1904), de Shakespeare-Traduction de Pierre Loti et Emile Vedel-Mise en scène d'André Antoine-Rôle de Goneril-Théâtre Antoine.

-"Vers l'amour" (1905), de Léon Gandillot-Mise en scène d'André Antoine-Rôle d'Yvonne-Théâtre Antoine.

-"Op o'my thumb" (1906), de Richard Pryce et Frederick Fenn-Traduction de Julien Sévère-Rôle d'Amanda-Théâtre Antoine.

-"La faute de l'abbé Mouret" (1907), d'Alfred Bruneau, d'après Emile Zola-Scénographie de Paquereau-Rôle de Désirée-Théâtre national de l'Odéon.

-"L'apprentie" (1908), de Gustave Geffroy-Mise en scène d'Henri Menessier-Rôle de Céline Pommier-Théâtre national de l'Odéon.

-"L'alibi" (1908), de Gabriel Trarieux-Rôle de Marthe de Mas Loubier-Théâtre national de l'Odéon.

-"Les grands" (1909), de Pierre Veber et Serge Basset-Rôle d'Hélène Lormier-Théâtre national de l'Odéon.

-"Le dindon" (1912), de Georges Feydeau-Rôle de Clotilde Pontagnac-Théâtre du Vaudeville.

-"L'exilée" (1913), d'Henry Kistemaeckers-Rôle de la princesse Gina-Comédie des Champs-Elysées.

-"La victime" (1914), de Fernand Vandérem et Franc-Nohain-Rôle de Lucie Taillard-Comédie des Champs-Elysées.

-"La revue cordiale" (1914), revue de Battaille-Henri, Jean Bastia et Jean Deyrmon-Comédie des Champs-Elysées.

-"L'amazone" (1916), d'Henry Bataille-Rôle de Julie Duard-Théâtre de la Porte Saint-Martin.

-"Le tribun" (1924), de Paul Bourget-Rôle de Mme Portal-Théâtre Edouard VII.

-"La chapelle ardente" (1925), de Gabriel Marcel-Mise en scène de Gaston Baty-Rôle d'Aline Fortier-Théâtre du Vieux-Colombier.

-"Une femme dans un lit !" (1927), d'Yves Mirande-Mise en scène d'Edmond Roze-Rôle de Célestine-Théâtre du Palais-Royal.

-"Sur mon beau navire" (1928), de Jean Sarment-Rôle de Mme Lacroix-Théâtre de la Michodière.

-"Juliette ou la clé des songes" (1930), de Georges Neveux-Rôle de la marchande de poissons-Théâtre de l'Avenue.

-"Aux jardins de Murcie" (1930), d'après José Feliu y Codina-Rôle de Fuensantica-Théâtre de l'Avenue.

-"La demoiselle de Mamers" (1933), d'Yves Mirande et Gustave Quinson-Théâtre du Palais-Royal.

"Les temps difficiles" (1934), d'Edouard Bourdet-Rôle de Mme Antonin-Faure-Théâtre de la Michodière.

-"Rouge !" (1935), d'Henri Duvernois-Rôle de Mme Galisson-Théâtre Saint-Georges.

-"Christian" (1936), d'Yvan Noé-Rôle de Mme Jourdain-Théâtre des Variétés.

-"Victoria Regina" (1937), de Laurence Housman-Mise en scène d'André Brulé-Rôle de la duchesse-Théâtre de la Madeleine.

-"Frénésie" (1938), de Charles de Peyret-Chappuis-Mise en scène de Charles de Rochefort-Rôle de Mme Coq-Théâtre Charles de Rochefort.

-"La maison Monestier" (1939), de Denys Amiel-Mise en scène de Marcel André-Rôle de Mme Monestier-Théâtre Saint-Georges.

-"Roi de France" (1940), de Maurice Rostand-Mise en scène d'Harry Baur-Théâtre de l'Oeuvre.

-"Lorenzaccio" (1943), d'après Alfred de Musset-Adaptation de François Fosca-Mise en scène de Maurice Jacquelin-La Comédie de Genève.

-"Jedermann" (1943), d'après Hugo von Hofmannsthal-Adaptation de Charly Clerc-Mise en scène d'Alfred Penay-Rôle de la mère-Parvis de la cathédrale Saint-Pierre (Genève).

-"Noces de sang" (1943), de Frederico Garcia Lorca-Mise en scène de Maurice Jacquelin-Rôle de Mère-La Comédie de Genève.

-"Louise de La Vallière" (1943), de Jean-Jacques Bernard-Mise en scène de Maurice Jacquelin-La supérieure des carmélites-La Comédie de Genève.

-"Divines paroles" (1946), de Ramon Maria del Valle-Inclan-Traduction de Maurice-Edgar Coindreau-Mise en scène de Marcel Herrand-Rôle de Marica del Reino-Théâtre des Mathurins.

"Dix petits nègres" (1946), d'Agatha Christie-Adaptation de Pierre Brive et Meg Villars-Mise en scène de Roland Piétri-Théâtre Antoine.

-"Anne, ma soeur Anne" (1947), d'Antoine Bibesco-Mise en scène de Pierre Frondaie-Théâtre de l'Ambigu-Comique.

-"Le Mascaret" (1947), de Pierre Brasseur-Mise en scène de l'auteur-Théâtre de la Porte Saint-Martin.

-"Passage du Malin" (1948), de François Mauriac-Mise en scène de Jean Meyer-Théâtre de la Madeleine.

-"Marqué défendu" (1948), de Marcel Rosset-Mise en scène de Charlie Gerval-Rôle de Félicie Ravonet-Les Célestins (Lyon).

-"Une femme libre" (1949), d'Armand Salacrou-Mise en scène de Jacques Dumesnil-Rôle de tante Adrienne-Théâtre Saint-Georges-Reprise en 1950, dans le cadre des galas Karsenty, et dans une mise en scène de Pierre Dux-Même rôle.

-"Pourquoi pas moi" (1950), d'Armand Salacrou-Mise en scène de Jacques Dumesnil-Théâtre des Célestins (Lyon).

-"L'épreuve" (1951), de Marivaux-Mise en scène de Pierre Bertin-Rôle de Madame Argante-Les Célestins (Lyon).

-"Les fourberies de Scapin" (1951), de Molière-Mise en scène de Louis Jouvet-Théâtre des Célestins (Lyon).

-"Feu Monsieur de Marcy" (1952), de Raymond Vincy et Max Régnier-Mise en scène de Georges Douking-Théâtre de la Porte Saint-Martin.

En  cinq décennies de carrière, Jeanne Lion a fréquenté tous les théâtres, des scènes de répertoire aux salles de vaudeville. Elle a cependant assez peu abordé les pièces classiques. Au tout début de sa carrière, en 1904, elle participe au "Roi Lear", de Shakespeare, monté par André Antoine, un grand homme de théâtre qui, par des mises en scène innovantes pour l'époque, libéra le jeu de l'acteur de toutes les conventions scéniques qui le figeaient et du ton déclamatoire qu'il était d'usage d'employer dans les tragédies et les pièces de répertoire.

Dans "Le Roi Lear", joué dans le propre théâtre d'Antoine, qui portait son nom, Jeanne Lion tient l'important rôle de Goneril, la fille aînée du Roi, interprété par Antoine lui-même.

Vers la fin de sa carrière, en 1943, la comédienne figure dans l'une des pièces les plus célèbres de Musset, "Lorenzaccio". Encore ne s'agit-il ici que d'une adaptation, dans laquelle Gérard Oury (bien loin des farces à la Louis de Funès) tenait le rôle principal. La pièce est jouée à la Comédie de Genève, une salle que Jeanne Lion retrouve à plusieurs reprises durant ces années de guerre.

Avant de dire adieu au public, au début des années 50 (ce qui marque un demi-siècle de théâtre !), elle choisit deux grands classiques, et d'abord l'un des chefs-d'oeuvre de Marivaux, "L'épreuve", dans lequel elle incarne la mère d'Angélique (Madeleine Delavaivre), une jeune fille de la campagne, courtisée par le fils d'un riche bourgeois (Bernard Dhéran, qu'on n'imagine guère en jeune premier énamouré). Puis elle figure dans la distribution des "Fourberies de Scapin", dans une mise en scène de Louis Jouvet.

A côté des classiques, Jeanne Lion semble affectionner un répertoire alors en vogue, qui met en scène des drames de famille ou des émois amoureux. Pour ses débuts au théâtre, en 1901, dans une pièce de Jean Jullien, "L'écolière", qui conte les déboires d'une jeune institutrice, Jeanne Lion est remarquée par la critique. En effet, un article du "Figaro" remarque que "Mlle Jeanne Lion (...) représente à merveille une sous-maîtresse rêche et ambitieuse".

Notons aussi la participation de l'actrice à "Jedermann", une pièce à laquelle l'auteur, le poète et dramaturge autrichien Hugo von Hofmmansthal, a voulu donner la forme des mystères du Moyen-Age. Comme à l'époque médiévale, la pièce est d'ailleurs jouée, en 1943, sur le parvis d'une cathédrale, celle de Genève, où se trouve alors Jeanne Lion.  Dans le même registre dramatique, la comédienne participe également à "Noces de sang", la pièce de Garcia Lorca. Elle y incarne la Mère, une vieille femme aigrie et solitaire, qui, fidèle à une vendetta ancestrale, remâche sa rancune contre une famille rivale. Dans une tonalité voisine, signalons aussi son rôle dans une tragi-comédie du dramaturge espagnol Ramon del Valle-Inclan, "Divines paroles", une pièce mise en scène par Marcel Herrand. 

En 1907, au théâtre de l'Odéon, Jeanne Lion paraît dans une pièce tirée du roman de Zola, "La faute de l'abbé Mouret", pour laquelle Alfred Bruneau, qui a bien connu le romancier, a composé une musique de scène originale. L'année suivante, elle collabore, toujours sur la scène de l'Odéon, à "L'alibi", une pièce de Gabriel Trarieux, un dramaturge alors réputé, qui, dans les années 20, sera attiré par l'astrologie et l'ésotérisme. Elle continue à paraître dans des pièces signées des auteurs marquants de l'époque, comme "Le tribun", de Paul Bourget, un grand écrivain, souvent rangé, de manière bien réductrice, dans la catégorie des romanciers mondains fin de siècle. La finesse de ses analyses psychologiques est cependant reconnue de manière quasi unanime.

On aurait été surpris que Jeanne Lion dédaigne le répertoire de l'un des dramaturges les plus célébrés de l'époque, Henry Bernstein, considéré comme le plus illustre représentant d'un théâtre "bourgeois", qui ne craint pas d'aborder des thèmes brûlants et controversés. Dans "L'amazone", jouée par un mythe du théâtre, la grande Réjane en personne, Jeanne Lion est considérée par le critique de "La Rampe" comme une "excellente comédienne".

Jeanne Lion a aussi l'un des rôles principaux de "La chapelle ardente", une oeuvre du philosophe Gabriel Marcel, qui a aussi écrit une quinzaine de pièces. Dans cette pièce, mise en scène, au Vieux-Colombier, par le grand homme de théâtre Gaston Baty, l'actrice incarne une mère qui, ayant perdu son fils, se réfugie dans le passé et s'entend mieux avec celle qui devait devenir sa belle-fille qu'avec sa propre fille.

A signaler encore la participation de Jeanne Lion à "Frénésie", la première pièce de Charles de Peyret-Chappuis, qui, lors des premières représentations, en 1938, se joua à guichets fermés. Elle y donne la réplique à Germaine Dermoz. L'auteur, qui se destinait à la diplomatie, écrira par la suite des scénarios de films et d'autres pièces, mais aucune n'eut autant de succès que cette première oeuvre.

Jeanne Lion a aussi joué dans des pièces historiques. Dans "Victoria Regina", du dramaturge britannique Laurence Housman (sa pièce la plus célèbre, qui sera même jouée à Broadway), Jeanne Lion interprète le rôle de la duchesse de Kent, mère de la jeune Reine Victoria. Notons aussi la présence de l'actrice dans "Roi de France", pièce de Maurice Rostand, fils de l'auteur de "Cyrano de Bergerac", mise en scène et interprétée par le grand Harry Baur. Jeanne Lion figure aussi dans "Louise de La Vallière", de Jean-Jacques Bernard, le fils de Tristan Bernard. Elle y incarne la supérieure du couvent des carmélites où la favorite de Louis XIV (jouée par Yvonne Gaudeau), délaissée par le Roi, a décidé d'entrer.

Mais Jeanne Lion ne délaisse pas pour autant le théâtre de boulevard. Elle a abordé plusieurs classiques du genre, à commencer par "Le dindon", de Feydeau. Dans ce spectacle, donné en 1912 sur la scène du théâtre du Vaudeville, la comédienne incarne Clotilde Pontagnac, femme d'un homme volage et coureur de jupons, dont elle veut divorcer. On peut aussi l'applaudir dans "Les temps difficiles", l'un des chefs-d'oeuvre d'Edouard Bourdet, un grand spécialiste du genre. Jeanne Lion participe à la création de la pièce, en 1934, au théâtre de la Michodière, aux côtés des acteurs délicieux, mais bien oubliés aujourd'hui, que sont Victor Boucher et Marguerite Deval.

On peut aussi la voir dans une pièce aimable de Jean Sarment, "Sur mon beau navire", qui se passe entièrement sur le pont d'un navire de croisière et relate les états d'âme et le marivaudage de passagers désoeuvrés, ou dans un opus sans prétention d'Yves Mirande, un autre spécialiste du boulevard, "Une femme dans un lit", avec Albert Brasseur et Denise Grey. Toujours d'Yves Mirande, "La demoiselle de Mamers", où Jeanne Lion donne la réplique à la grande Marguerite Moréno et à la chanteuse Mireille, qui a aussi tâté de la comédie, aussi bien à la scène qu'à l'écran.

Elle collabore aussi à la pièce d'Yvan Noé, "Christian", qui raconte l'histoire d'un petit employé (Le génial Harry Baur) qui, le temps d'un soir, fréquente les meilleurs restaurants de Paris et devient "Monsieur Christian". Jeanne Lion est son épouse, une femme aigrie et revêche.

Dans son avant-dernière pièce, "Une femme libre", d'Armand Salacrou, la comédienne incarne une autre femme acariâtre, tante Adrienne, qui a du mal à comprendre la jeunesse.

CARRIERE AU CINEMA :

-"Jim la Houlette" (1926), de Roger Lion et Nicolas Rimsky-La servante.

-"Pas besoin d'argent" (1933), de Jean-Paul Paulin-Rôle de Mme Peyronnet.

-"La flambée" (1934), de Jean de Marguenat.

-"Jeanne" (1934), de Georges Marret-Rôle de Mme Savignolle.

-"Le monde où l'on s'ennuie" (1935), de Jean de Marguenat-La directrice du pensionnat.

-"Le coeur dispose" (1936), de Georges Lacombe-Rôle de la grand-mère.

-"La peur" (1936), de Victor Tourjansky-Rôle de Louise.

-"Puits en flammes" (1936), de Victor Tourjansky-Rôle de Mme Yvolandi.

-"Le collier du grand-duc" (1936), de Robert Péguy-Rôle de Mlle Amélie.

-"Maman Colibri" (1937), de Jean Dréville-Rôle de Mme Chadeaux.

-"Le ruisseau" (1938), de Maurice Lehmann et Claude Autant-Lara.

-"La chaleur du sein" (1938), de Jean Boyer-Rôle de Mathilde.

-"Vidocq" (1938), de Jacques Daroy.

-"L'entraîneuse" (1940), d'Albert Valentin-Rôle de tante Louise.

-"L'ombre" (1948), d'André Berthomieu-La teinturière.

-"Eternel conflit" (1948), de Georges Lampin-Rôle de Mémé.

-"Monseigneur" (1949), de Roger Richebé-Rôle de Mme de Ponthieux.

-"Le vrai coupable" (1951), de Pierre Thévenard-La bonne.

Cette carrière cinématographique, assez brève au demeurant, n'ajoute pas grand chose à la notoriété de Jeanne Lion. Elle l'a abordée, pour l'essentiel, à l'orée de la soixantaine. On lui attribue donc souvent des rôles de femmes âgées, comme la grand-mère de "Le coeur dispose", de Georges Lacombe, ou "Mémé", dans le film de Georges Lampin, "Eternel conflit". Elle est aussi la tante Louise de "L'entraîneuse", d'Albert Valentin, avec Michèle Morgan.

Dans l'ensemble, ses rôles sont minces, et elle n'est pas toujours créditée au générique. Elle se contente parfois de nouer le tablier blanc de la bonne, dans son premier film, "Jim la Houlette" (1926), de Roger Lion, comme dans le dernier, "Le vrai coupable", de Pierre Thévenard, qui sort en 1951.

Dans "Jeanne", un mélodrame de Georges Marret, tiré d'une pièce d'Henri Duvernois, Jeanne Lion est la patronne de Gaby Morlay, que son fils (André Luguet) engrosse, avant de lui intimer de se faire avorter. L'actrice participe à un autre drame, "La peur", de Victor Tourjansky, d'après une nouvelle de Stefan Zweig, où elle retrouve Gaby Morlay qui, engluée dans une fausse affaire d'adultère, finit par se jeter sous un bus.

CARRIERE A LA TELEVISION :

-"Le tour de France par deux enfants" (1957)-Episode "La maison des cartes postales"-Réalisation de William Magnin-Rôle de Mme Leroux.

Pour son unique apparition sur le petit écran, Jeanne Lion participe à la version télévisée, conçue par Claude Santelli, du livre de lecture, au titre éponyme, que tous les écoliers de France de la fin du XIXe siècle connaissaient par coeur. Dans cet épisode, l'actrice incarne l'ancienne logeuse de l'oncle des deux enfants. Ils veulent lui demander un renseignement, mais ils s'aperçoivent que, devenue sénile, elle n'est pas en mesure de le leur donner.

 

RENEE THOREL (1885-1971)

Publié le 25/11/2024 à 16:23 par kmalden
RENEE THOREL (1885-1971)

Renée Thorel fait partie de cette armée d'acteurs anonymes qui n'ont pas laissé plus de traces sur les pellicules de films que dans la mémoire des spectateurs.

Venue au cinéma sur le tard, elle a plus de 55 ans à ses débuts sur le grand écran, elle se contentera, la plupart du temps, de jouer les utilités. Il n'est guère étonnant, dans ces conditions, que son nom et son visage, qui n'est pas sans rappeler celui de Gabrielle Dorziat, n'aient pu laisser le moindre souvenir.

Renée Thorel avait aussi des talents de chanteuse, qu'elle fit partager aux spectateurs venus l'applaudir.

CARRIERE SUR SCENE :

-"Violettes impériales" (1950), d'après Henry Roussel-Musique de Vincent Scotto-Livret de Paul Achard, René Jeanne et Henry Varna-Mise en scène Henry Varna-Les Célestins (Lyon).

-"Père", d'Edouard Bourdet.

On le voit, la carrière théâtrale de Renée Thorel est des plus brèves. Elle participe d'abord à la célèbre opérette de Vincent Scotto, "Violettes impériales", créée en 1948 au théâtre Mogador à Paris. Le rôle principal, celui de Don Juan, est confié à Marcel Merkès, qui avait fait ses débuts, l'année précédente, dans "Rêves de valse", d'Oscar Strauss. Un personnage qui sera immortalisé, quatre ans plus tard, par Luis Mariano, dans le film de Richard Pottier. Dans la version donnée, en 1950, au théâtre des Célestins de Lyon, Renée Thorel doit tenir le rôle de la marquise d'Ascaniz, la mère de Don Juan (mais c'est à confirmer).

Puis Renée Thorel apparaît, toujours aux Célestins, dans "Père", une pièce d'Edouard Bourdet, dans laquelle elle donne la réplique à Pierre Dux et Jeanine Crispin.

CARRIERE AU CINEMA :

-"Premier rendez-vous" (1941), d'Henri Decoin-Un professeur.

-"Montmartre-sur-seine" (1941), de Georges Lacombe.

-"Nous les gosses" (1941), de Louis Daquin-Une dame charitable.

-"Pontcarral, colonel d'Empire" (1942), de Jean Delannoy-Rôle de Mme de Saint-Sory.

-"Le prince charmant" (1942), de Jean Boyer.

-"La main du diable" (1943), de Maurice Tourneur-La dame qui a froid.

-"L'homme qui vendit son âme" (1943), de Jean-Paul Paulin-Rôle de la capitaine de l'Armée du salut.

-"Le ciel est à vous" (1944), de Jean Grémillon-La voisine.

-"La Malibran" (1944), de Sacha Guitry-Rôle de Mme de La Bouillerie.

-"Le bal des passants" (1944), de Guillaume Radot.

-"Falbalas" (1945), de Jacques Becker.

-"Bifur 3" (1945), de Maurice Cam.

-"Impasse" (1946), de Pierre Dard.

-"Destins" (1946), de Richard Pottier.

-"Martin Roumagnac" (1946), de Georges Lacombe.

-"Les maris de Léontine" (1947), de René Le Hénaff-Une dame.

-"Antoine et Antoinette" (1947), de Jacques Becker-Une dame achetant un billet de loterie.

-"Carré de valets" (1947), d'André Berthomieu-Une invitée.

-"Monsieur Vincent" (1947), de Maurice Cloche-Une dame patronnesse.

-"D'homme à hommes" (1948), de Christian-Jaque-Une invitée d'Elsa.

-"Scandale" (1948), de René Le Hénaff-Rôle de Mme Porteval.

-"Le secret de Mayerling" (1949), de Jean Delannoy-Une dame d'honneur.

-"Envoi de fleurs" (1950), de Jean Stelli.

-"Miquette et sa mère" (1950), d'Henri-Georges Clouzot-Une commère.

-"Les deux gamines" (1951), de Maurice Cloche-Rôle de la directrice.

Une carrière très modeste, on le voit, qui n'a pas permis à Renée Thorel de se faire un nom au cinéma. Durant ses dix ans de présence à l'écran, elle a des rôles si menus qu'il est parfois difficile, dans l'état actuel des sources, d'en préciser la nature.

Très souvent, ses personnages fugaces n'ont pas de nom : elle est "une dame", "une commère", "une invitée" ou encore "la voisine", sans plus de précisions.

Renée Thorel n'a droit à une identité que dans quelques films. Dans "Pontcarral, colonel d'Empire", elle a de faux airs d'une Marguerite Moréno qui aurait pris du poids. Engoncée dans une de ces robes de la Restauration qui ne laissaient apparaître que le visage et les mains, elle remercie Jean Marchat d'être intervenu pour faire arrêter le colonel Pontcarral (Pierre Blanchar), un zélateur de l'Empereur qui a eu le front de s'introduire dans une famille fidèle au Roi et de courtiser sa petite-fille (Suzy Carrier).

L'air de douairière pincée que sait prendre l'actrice lui vaut aussi le rôle de Mme de La Bouillerie dans "La Malibran", un film de Sacha Guitry, où le rôle de la célèbre cantatrice française est tenu par une soprano tout aussi réputée, Géori Boué, dans son unique rôle au cinéma.

On la voit aussi en capitaine de l'Armée du salut et, en tant que telle, supérieure d'une jeune fille, Blanche (Michèle Alfa), dont s'éprend André Luguet, un banquier qui a vendu son âme au diable, en échange de la promesse de dépenser des millions, chaque jour, pour faire le mal. Elle incarne aussi la mère de Philippe Lemaire dans "Scandale", de René Le Hénaff, qui voit Odette Joyeux hériter d'une boîte de nuit.

Renée Thorel termine sa brève carrière au cinéma en incarnant la directrice du pensionnat que fréquentent les deux gamines du titre (dans le film de Maurice Cloche), qui croient avoir perdu leur mère, une chanteuse connue, dans un accident d'avion (le rôle est tenu par Léo Marjane, la célèbre interprète de "Seule ce soir", un grand succès de la chanson).

GABRIELLE DOULCET (1890-1976)

Publié le 09/08/2020 à 09:23 par kmalden
GABRIELLE DOULCET (1890-1976)

Sage mise en plis et guimpe en dentelle, Gabrielle Doulcet tricote au coin du feu. Cette grand-mère au regard si doux s'installait de temps à autre sur les écrans de notre enfance. Oh, c'étaient de courtes visites, juste le temps de nous dire bonjour. Si elle avait pu, elle nous aurait préparé un chocolat chaud et passé la brioche au four.

Gabrielle Doulcet avait épousé le grand Charpin, l'inoubliable interprète de Panisse dans la fameuse trilogie de Pagnol. Mais elle ne profita pas de la notoriété de son mari, demeurant dans l'anonymat de rôles très secondaires.

CARRIERE AU THEATRE:

-"Le contrôleur des wagons-lits" (1949), d'Alexandre Bisson-Rôle de Mme Montpepin-Théâtre de la Porte Saint-Martin.

-"La cuisine des anges" (1951), d'Albert Husson-Mise en scène de Christian-Gérard-Rôle de Mme Parole-Les Célestins (Lyon).

-"Back street" (1952), de Michel Dulud-Mise en scène de Christian-Gérard-Rôle de Hattie Dixon-Théâtre Fontaine.

-"Les invités du bon Dieu" (1953), d'Armand Salacrou-Mise en scène d'Yves Robert-Rôle de la grand-mère-Théâtre Saint-Georges.

-"Christobal de Lugo" (1960), de Loys Masson-Mise en scène de Bernard Jenny-Théâtre du Vieux-Colombier.

-"Moi et le colonel" (1961), d'après Franz Werfel-Adaptation de Jean-Jacques Bernard-Mise en scène de Jean Serge-Rôle de la vieille dame-Théâtre des Bouffes Parisiens.

-"Scènes" (1962), de Guy Dumur-Mise en scène de Jean-Pierre Kalfon-Théâtre de Lutèce.

-"Les hommes préfèrent les blondes" (1962), de Lucie Saint-Elme et Pierre de Meuse-Mise en scène de Christian-Gérard-Rôle de Miss Chapman-Théâtre des Arts.

-"Les six hommes en question" (1963), de Frédéric Dard et Robert Hossein-Mise en scène de Robert Hossein-Rôle de Mme Marinelli-Théâtre Antoine.

-"Ames solitaires" (1964), de Gerhart Hauptmann-Rôle de Mme Vockerat-Théâtre du Tertre.

-"Le plus grand des hasards" (1965), de Max Régnier et André Gillois-Mise en scène de Georges Douking-Rôle de Mme Guilleminet-Théâtre de la Porte Saint-Martin.

-"Le sergent Dower doit mourir" (1966), de Terence Feely-Mise en scène de Jacques d'Aubrac-Théâtre des Buttes-Chaumont.

-"Arsène Lupin" (1967), de Francis de Croisset et Maurice Leblanc-Mise en scène de Jacques d'Aubrac-Théâtre des Buttes-Chaumont.

-"Biedermann et les incendiaires" (1968), de Max Frisch-Mise en scène de Bernard Jenny-Théâtre du Vieux-Colombier.

-"Les Yaquils" (1968), d'Emmanuel Roblès-Mise en scène de Jacques d'Aubrac-Théâtre des Buttes-Chaumont.

-"Turandot ou le congrès des blanchisseurs" (1972), de Bertold Brecht-Mise en scène de Georges Wilson-Rôle de l'impératrice douairière-Théâtre National Populaire Théâtre de Chaillot.

-"Les portes claquent" (1974), de Michel Fermaud-Mise en scène de Michel Roux-Rôle de la grand-mère-Théâtre Daunou.

Sans surprise, Gabrielle Doulcet a participé à des comédies de boulevard qui, multipliant les quiproquos, faisaient le bonheur des spectateurs du samedi soir. C'est le cas de la pièce d'Alexandre Bisson, "Le contrôleur des wagons lits", dont Richatd Eicberg tira un film, en 1935, avec Albert Préjean dans le rôle principal.

Elle termine sa carrière au théâtre avec "Les portes claquent", au théâtre Daunou, où Michel Fermaud s'est amusé à croquer,s ans aucune vulgarité, quelques instantanés d'une famille type de la fin des années 50. Gabrielle Doulcet y interprète une aimable aïeule, qui cherche à dissimuler d'innocentes amours à ses enfants.

On retrouve également l'actrice dans deux adaptations pour la scène de grands succès de la littérature américaine. C'est le cas de "back street", que Michel Dulud a tiré du roman éponyme de Fannie Hurst, qui rencontra un immense succès outre-atlantique et fut adapté plusieurs fois à l'écran. Gabrielle y incarne Hattie Dixon, une amie de l'héroïne de la pièce, entretenue par un riche banquier. Quant à l'oeuvre d'Anita Loos, "Les hommes préfèrent les blondes", elle inspira à Hawks le célèbre film du même nom,  où Marilyn Monroe, au mieux de sa forme, chantait 'Diamonds are a girl's best friend".  Lucie Saint-Elme, traductrice du roman, et Pierre de Meuse, en tirèrent une pièce, jouée au théâtre des Arts.

La spirituelle pièce d'Albert Husson, "La cuisine des anges", où apparaît encore Gabrielle Doulcet,  inspira, elle aussi, un film à Michael Curtiz, avec Peter Ustinov et Aldo Ray.

Comme il se doit, l'actrice joue souvent les vieilles dames dans ses pièces. C'est le cas dans le vaudeville d'Armand Salacrou, "Les invités du bon Dieu", où elle incarne une fois de plus la grand-mère, aux côtés de Maria Mauban et Robert Arnoux, ou dans "Moi et le colonel", d'après la pièce de Franz Werfel, aux Bouffes Parisiens.

A de rares occasions, Gabrielle Doulcet se voit proposer des rôles plus étoffés. C'est ainsi que, dans "Ames solitaires", de Gerhart Hauptmann, grand dramaturge allemand, qui reçut le prix Nobel de littérature en 1912, la comédienne incarne Mme Vockerat. Elle vient assister sa bru, qui se remet lentement d'un accouchement.

Mais son fils, un philosophe, tombe sous le charme d'une jeune étudiante, qui montre de l'intérêt pour ses écrits. Mme Vockerat tente en vain de convaincre le nouvel amour de son fils de le laisser en paix. Dans un registre assez dramatique, Gabrielle Doulcet a l'occasion de montrer toute l'étendue d'un talent bien rarement sollicité.

Et on est un peu surpris de retrouver l'actrice dans le théâtre de l'absurde de Brecht. Elle joue en effet, au TNP, sous la férule de Georges Wilson, le rôle notable de l'impératrice douairière de Chine dans la pièce que Brecht a tirée de l'histoire de la princesse Turandot, popularisée par l'opéra de Puccini.

-CARRIERE AU CINEMA:

-"Ploum ploum tra-la-la" (1947), de Robert Hennion-Rôle de Mme Dubois.

-"Le pédicure chinois" (1950), court métrage de Georges Jaffé.

-"Si Versailles m'était conté" (1954), de Sacha Guitry.

-"Une fille épatante" (1955), de Raoul André.

-"Trois marins en bordée" (1957), d'Emile Couzinet.

-"Premier mai" (1958), de Luis Saslavsky.

-"Clara et les méchants" (1958), de Raoul André-Rôle du professeur.

-"Soupe au lait" (1959), de Pierre Chevalier.

-"Les yeux sans visage" (1960), de Georges Franju-Rôle de l'admiratrice.

-"Les godelureaux" (1961), de Claude Chabrol.

-"Blague dans le coin" (1963), de Maurice Labro.

-"Du grabuge chez les veuves" (1964), de Jacques Poitrenaud-Rôle d'une femme à l'enterrement.

-"Fantômas" (1964), d'André Hunebelle-Rôle du témoin.

-"Les copains" (1965), d'Yves Robert.

-"Yoyo" (1965), de Pierre Etaix-Rôle de la dame au collier.

-"La bonne occase" (1965), de Michel Drach.

-"Cent briques et des tuiles" (1965), de Pierre Grimblat-Rôle de la commerçante.

-"Les deux orphelines" ("Le due orfanelle"-1965), de Riccardo Freda-Rôle de Marion.

-"La fête des mères" (1969), de Gérard Pirès.

-"Les choses de la vie" (1970), de Claude Sautet-Rôle de Guitte.

-"Le pistonné" (1970), de Claude Berri-Rôle de la concierge.

-"Ils" (1970), de Jean-Daniel Simon-Rôle de la logeuse.

-"Le cinéma de papa" (1971), de Claude Berri-Rôle de la concierge.

-"Aussi loin que l'amour" (1971), de Frédéric Rossif.

-"Les grands sentiments font les bons gueuletons" (1971), de Michel Berny-Rôle de tante Yvette.

-"Pas folle la guêpe" (1972), de Jean Delannoy.

-"L'affaire Dominici" (1973), de Claude Bernard-Aubert-Rôle de la vieille dame.

-"L'oiseau rare" (1972), de Jean-Claude Brialy-Rôle de Fernande.

-"L'affaire Crazy Capo" (1973), de Patrick Jamain-Rôle de la secrétaire.

-"Les violons du bal" (1974), de Michel Drach-Rôle de Mélanie.

-"L'important c'est d'aimer" (1974), d'Andrzej Zulawski-Rôle de Mme Mazelli.

-"Salut les frangines" (1975), de Michel Gérard-Rôle de la grand-mère.

-"Ce cher Victor" (1975), de Robin Davis.

-"Police python 357" (1976), d'Alain Corneau-Rôle de la vieille dame aux chats.

-"Les oeufs brouillés" (1976), de Joël Santoni-Rôle de la grand-mère.

Ce n'est qu'à la cinquantaine passée que Gabrielle Doulcet entame vraiment sa carrière au cinéma. La plupart du temps, elle devra se contenter d'apparitions fugitives et de rôles si fugaces qu'ils n'entraînent aucune mention au générique.

Il ne s'agit d'ailleurs pas de rôles à proprement parler. Gabrielle Doulcet est "la dame au collier", une "dame à l'enterrement" ou "la vieille dame aux chats". Elle exerce aussi de nombreux métiers à l'écran, sans sortir de l'anonymat; tour à tour, elle est concierge, secrétaire, commerçante ou enseignante.

De temps à autre, Gabrielle Doulcet incarne un véritable personnage, possédant un nom et une identité. C'est le cas de Marion, qui prend soin des deux orphelines dans le film que tira Riccardo Freda du célèbre et larmoyant roman d'Adolphe d'Ennery.

On la retrouve aussi dans le rôle de Guitte, aux côtés de Michel Piccoli et Romy Schneider, dans l'un des plus beaux films de Claude Sautet, "Les choses de la vie". Dans un registre différent, elle est la tante Yvette du film "Les grands sentiments font les bons gueuletons", de Michel Berny.  Caustique, elle commente sans aménité les déboires de ses voisins qui, célébrant le mariage de leur fille, sont privés des invités de la noce, coincés sur l'autoroute.

Gabrielle Doulcet incarne encore une cuisinière pour le film de Jean-Claude Brialy, "L'oiseau rare". Elle interprète aussi, dans "L'important c'est d'aimer", d'Andrzej Zulawski, le rôle de Mme Mazelli, l'épouse d'un individu peu recommandable, incarné par Claude Dauphin, qui se révèle un maître chanteur peu scrupuleux.

Mais c'est sans doute Michel Drach qui, dans "Les violons du bal", confie à Gabrielle Doulcet son rôle le plus notable. Aux côtés de Marie-José Nat et de Jean-Louis Trintignant, elle y incarne Mélanie, la grand-mère fantasque qui essaie d'adoucir la dure réalité de la guerre aux yeux d'un enfant effrayé. Fuyant, avec sa famille, sur les routes de l'Exode, elle ne pourra surmonter sa fatigue.

-CARRIERE A LA TELEVISION:

-"La journée de la rançon de 10 h à 11h30 du matin" (1964), de Yannick Andréi-Dans le cadre de la série "L'abonné de la ligne U".

-"L'héritage" (1965), de Jean Prat-Rôle de tante Charlotte.

-"Il faut que je tue Monsieur Rumann" (1966).

-"La cuisine des anges" (1966), pièce d'Albert Husson-Dans le cadre de la série "Au théâtre ce soir"-Mise en scène de Christian Gérard-Rôle de Mme Parolle-Réalisation de Pierre Sabbagh.

-"L'Espagnol" (1967), de Jean Prat-Rôle de Marguerite.

-"Par mesure de silence" (1967), de Philippe Ducrest-Rôle de Mme Lavialle.

-"L'affaire Lourdes" (1967), de Marcel Bluwal.

-"Eve et la villa" (1968), de Jean Becker-Dans le cadre de la série "Les saintes chéries"-Rôle de la dame sourde.

-"Les trois bateaux de la calanque" (1968), de Jean Salvy-Dans le cadre de la série "Les dossiers de l'agence O"-Rôle de la téléphoniste.

-"L'affaire Deschamps ou la reconstitution" (1969), de Jean Bertho-Dans le cadre de la série "En votre âme et conscience".

-"Le boeuf clandestin" (1969), de Jacques Pierre-Rôle de la grand-mère Dulatre.

-"La fête des mères" (1969), court-métrage de Gérard Pirès-Rôle de la grand-mère.

-"Isabelle" (1970), de Jean-Paul Roux-Rôle de Mme Floche.

-"Retour à l'envoyeur" (1970), de Daniel Le Comte-Dans le cadre de la série "Allô police"-Rôle de la voisine.

-"La pomme de son oeil" (1970), de François Villiers-Rôle de tante Mimi.

-"Rendez-vous à Badenberg" (1970), de Jean-Michel Meurice-Dans le cadre de la série "Rendez-vous à Badenberg"-Rôle de tante Agathe.

-"L'enlèvement" (1970), de Jean-Michel Meurice-Dans le cadre de la série "Rendez-vous à Badenberg"-Rôle de tante Agathe.

-"Renversement de situation" (1970), de Jean-Michel Meurice-Dans le cadre de la série "Rendez-vous à Badenberg"-Rôle de tante Agathe.

-"Le coup d'état" (1970), de Jean-Michel Meurice-Dans le cadre de la série "Rendez-vous à Badenberg"-Rôle de tante Agathe.

-"Retour à Paris" (1970), de Jean-Michel Meurice-Dans le cadre de la série "Rendez-vous à Badenberg"-Rôle de tante Agathe.

-"En exil" (1970), de Jean-Michel Meurice-Dans le cadre de la série "Rendez-vous à Badenberg"-Rôle de tante Agathe.

-"Coup de théâtre" (1970), de Jean-Michel Meurice-Dans le cadre de la série "Rendez-vous à Badenberg"-Rôle de tante Agathe.

-"La demande en mariage" (1970), de Jean l'Hôte.

-"Aesenic et vieilles dentelles" (1971), pièce de Joseph Kesselring-Dans le cadre de la série "Au théâtre ce soir"-Mise en scène de Fred Pasquali-Rôle de Martha-Réalisation de Pierre Sabbagh.

-"La possédée" (1971), d'Eric Le Hung-Rôle de la lieutenante criminelle.

-"Le fantôme des HLM" (1971), de Claude Guillemot-Dans le cadre de la série "La brigade des maléfices"-Rôle de la vieille dame.

-"Le miroir 2000" (1971), de François Villiers et Jean Couturier-Rôle de tante Agathe (3 épisodes).

-"La nuit tourne mal" (1971), de Pierre Viallet-Rôle de la vieille dame.

-"Faites moi confiance" (1972), pièce de Michel Duran-Dans le cadre de la série "Au théâtre ce soir"-Mise en scène de Fred Pasquali-Rôle de Mme Brignon-Réalisation de Pierre Sabbagh.

-"Madeleine" (1972), de Jacques Ertaud-Dans le cadre de la série "François Gaillard".

-"Deux coeurs simples" (1972), d'Edmond Tiborovsky-Rôle de Marie.

-"Les six hommes en question" (1972), d'Abder Isker-Rôle de Mme Marinelli.

-"La mare au diable" (1972), de Pierre Cardinal-Rôle de la vieille femme.

-"Le complexe de Philémon" (1973), pièce de Jean Bernard-Luc-Dans le cadre de la série "Au théâtre ce soir"-Mise en scène de René Clermont-Rôle d'Antonia-Réalisation de Georges Folgoas.

-"Les fleurs succombent en Arcadie" (1973), de Jean Vernier-Rôle d'Agathe Muron.

-"Le bon docteur Walter" (1973), de Paul Siegrist-Dans le cadre de la série "Témoignages"-Rôle de Germaine.

-"L'enlèvement" (1973), de Jean L'Hôte-Rôle de Mme Hortense.

-"Les écrits restent" (1973), de Pierre Bureau-Rôle de la concierge.

-"Molière pour rire et pour pleurer" (1973), de Marcel Camus-Rôle de La Forest.

-"Le trésor de Saint Barnabé" (1974), de Jean-Paul Carrère-Dans le cadre de la série "Les dossiers du professeur Morgan"-Rôle de Mlle Jallieu.

-"La famille Grossfelder" (1974), de Jean L'Hôte-Rôle de Constance en 1973.

-"Un curé de choc" (1974), de Philippe Arnal.

-"Valérie" (1974), de François Dupont-Midi-Rôle de la vendeuse (2 épisodes).

-"Le procès de Mary Dugan" (1974), pièce de Bayard Veiller-Dans le cadre de la série "Au théâtre ce soir"-Mise en scène d'André Villiers-Rôle de Marie Ducrot-Réalisation de Georges Folgoas.

-"Un chat sous l'évier" (1974), de Pierre Neel-Rôle de Mme Thouard.

-"Une femme seule" (1975), de Pierre Goutas-Rôle de la voisine.

-"Les renards" (1975), de Philippe Joulia-Rôle de la vieille Rabot.

-"La vérité tient à un fil" (1976), de Pierre Goutas.

-"La lune papa" (1977), de Jean-Paul Carrère (4 épisodes).

-"Le coupable" (1977), de Philippe Arnal-Dans le cadre de la série "Recherche dans l'intérêt des familles"-Rôle de Mme Astau.

 

 

 

GABRIELLE FONTAN (1873-1959)

Publié le 14/05/2018 à 09:58 par kmalden
GABRIELLE FONTAN (1873-1959)

                             Chétive, le visage osseux et la voix aiguë, Gabrielle Fontan est restée chère à tous les cinéphiles. Il ne lui fallait pas grand chose pour croquer un personnage. Deux répliques, un geste ébauché, une lueur dans ses petits yeux perçants et sa composition prenait vie devant nous. Gabrielle Fontan ne forçait jamais le trait. Elle savait mettre en avant le détail révélateur d'une personnalité. Dans ses personnages, aussi fugages fussent-ils, elle trouvait toujours le défaut de la cuirasse, cette fragilité intime qui faisait le prix d'un être. Elle s'était spécialisée dans les rôles de commères fouineuses, de voisines fureteuses et de domestiques fidèles. D'humeur querelleuse, elle tenait la dragée haute à ses patrons et disait leur fait à ses voisines. Gabrielle Fontan avait toujours une réserve de fiel et et elle savait animer ses personnages vindicatifs d'une vie morose et amère.

                         Sans crier gare, elle surgissait devant vous, venue de sa cuisine. Vous ne l'aviez pas entendue venir. Cette trotte-menue antique ne faisait pas de bruit. Inclinant plus encore sa silhouette voûtée, aiguisant son regard acéré, elle se glissait subrepticement dans les recoins pour espionner le monde.

                        Cet art de la comédie, cette science du détail vrai, Gabrielle Fontan les avait acquis de longue date et les transmettait aux autres, dans un cours d'art dramatique dont la réputation avait atteint tout Paris. Et elle eut des élèves qui, devenus célèbres, comme Serge Reggiani ou Rosy Varte, ne manqueraient pas de rappeler ce qu'ils lui devaient.

                      Comme il se doit, Gabrielle Fontan commença sa carrière sur les planches.

CARRIERE AU THEATRE:

-"L'épreuve du bonheur" (1924), d'Henri Clerc-Rôle de Madame Royssel-Les Célestins (Lyon), puis Théâtre des Arts (Paris).

-"La comédie du bonheur" (1926), de Nicolas Evreïnov-Traduction de Fernand Nozière-Mise en scène de Charles Dullin-Rôle de Madame Maria-Théâtre de l'Atelier.

-"Musse ou l'école de l'hypocrisie" (1930), de Jules Romains-Mise en scène de Charles Dullin-Rôle de Madame Yhorragui-Théâtre de l'Atelier.

-"Le fils de don Quichotte" (1930), de Pierre Frondaie-Mise en scène de Charles Dullin-Rôle d'Alcande-Théâtre de l'Atelier.

-"Cette nuit là..." (1933), de Lajos Zilahy-Adaptation de Denys Amiel-Mise en scène de Lucien Rozenberg-Rôle de Madame Aryanosi-Théâtre de la Madeleine.

-"Liberté provisoire" (1934), de Michel Duran-Mise en scène de Jacques Baumer-Rôle de Benoîte-Théâtre saint-Georges.

-"Le faiseur" (1935), de Simone Jollivet-D'après Honoré de Balzac-Mise en scène d'André Barsacq-Théâtre de l'Atelier.

-"Le camelot (1936), de Roger Vitrac-Mise en scène de Charles Dullin-Rôle d'Alice Lacassagne-Théâtre de l'Atelier.

-"Rêves sans provision" (1937), de Ronald Gow-D'après Walter Greenwood-Adaptation de Charlotte Neveu-Mise en scène d'Alice Cocéa-Rôle de Mrs Darbell-Comédie des Champs-Elysées.

-"La belle aventure" (1943), de Gaston Arman de Caillavet, Robert de Flers et Etienne Rey-Rôle de Madame de Trévillac-Théâtre de l'Odéon.

-"L'Agrippa ou la folle journée" (1945), d'André Barsacq-Mise en scène de l'auteur-Rôle de Caroline-Théâtre de l'Atelier.

-"Plainte contre inconnu" (1946), de Georges Neveux-Mise en scène de Jean Mercure-Rôle de la vieille femme-Théâtre Gramont.

-"L'amour des trois oranges" (1947), d'Alexandre Arnoux-Mise en scène de Gaston Baty-Rôle de la grand-mère-Théâtre Montparnasse.

-"Les héritiers Bouchard" (1949), de Max Régnier-Mise en scène de Christian-Gérard-Théâtre des Variétés.

-"Colombe" (1951), de Jean Anouilh-Mise en scène d'André Barsacq-Rôle de Madame Georges-Théâtre de l'Atelier.

-"Madame Filoumé" (1952), d'après Eduardo de Filippo-Adaptation de Jacques Audiberti-Mise en scène de Jean Darcante-Rôle de Rosalia-Théâtre de la Renaissance.

-"Le seigneur de San Gor" (1954), de Gloria Alcorta-Mise en scène de Henri Rollan et Jacques Mauclair-Rôle de Dona Gerarda-Théâtre des Arts.

-"Témoin à charge (1955), d'Agatha Christie-Adaptation de Paule de Beaumont et Henry Torrès-Mise en scène de Pierre Valde-Rôle de Janet Mackenzie-Théâtre Edouard VII.

-"L'oeuf" (1956), de Félicien Marceau-Mise en scène d'André Barsacq-Rôle de la mère-Théâtre de l'Atelier.

Gabrielle Fontan commence sa carrière sous les auspices de Dullin. Elle s'intègre pour un temps à la troupe du maître, qui a élu domicile dans l'ancien théâtre Montmartre, devenu l'Atelier. Dans le sillage de Pirandello, dont Dullin apprécie l'ambiguïté et la recherche inlassable de la frontière mouvante qui sépare la réalité de l'illusion, l'illustre homme de théâtre monte "La comédie du bonheur", en 1926. Gabrielle Fontan participe à la création de cette pièce d'un auteur russe, Nicolas Evreïnov, qui inspirera également le film homonyme de Marcel L'herbier, en 1942. Suivront, toujours à l'Atelier, "Musse ou l'école de l'hypocrisie", en 1930, avec Dullin et Michel Duran, puis "Le fils de don Quichotte", de Pierre Frondaie, la même année, avec le mime Etienne Decroux.

Toujours sous la houlette de Charles Dullin, Gabrielle Fontan paraît dans "Le camelot" (1936), de Roger Vitrac. Le fantaisiste Georgius (voir article), qui tient le rôle principal, est très crédible dans ce personnage de vendeur à la sauvette. Toujours sur la scène de l'Atelier, la comédienne est dirigée par un autre maître du théâtre contemporain, André Barsacq, qui met en scène une de ses pièces, "L'Agrippa ou la folle journée". Dans "L'amour des trois oranges" (1947), qu'Alexandre Arnoux a tiré de la pièce de Carlo Gozzi, Gabrielle Fontan tient le rôle de la vieille Checca, qui raconte une belle histoire à Giulio. Gabrielle Fontan ne dédaigne pas pour autant le théâtre de boulevard. Elle incarne ainsi la vieille Mme de Trévillac dans "La belle aventure" (1943), de Flers et Caillavet, aux côtés de Pierre Brasseur.

En 1949, Gabrielle Fontan tient un rôle notable dans "Les héritiers Bouchard", qu'on pourrait qualifier de vaudeville, mais que son auteur, Max Régnier, qui joue aussi dans sa pièce, préfère comparer aux comédies de Capra. Elle y incarne une vieiile fille confite en dévotion qui, à l'occasion de la lecture du testament d'un lointain parent, rencontre les autres héritiers. Pierre Berger, dans sa recension de la pièce faite pour "Le Petit Parisien" du 17 septembre 1949, considère que Gabrielle Fontan "est certainement une des meilleures comédiennes comiques que nous ayons". De son côté, Micky, qui tient la chronique "Les papotages de Micky", qui paraît dans le journal "Au spectacle", indique, dans son article du 20 septembre, toujours à propos de la pièce de Max Régnier, " (... )Cette fois, c'est Mme Gabrielle Fontan qui perd connaissance. C'est le premier gag de la soirée".

Puis, Gabrielle Fontan paraît dans une pièce d'Anouilh, "Colombe" (1951), avec Danièle Delorme, et, l'année suivante, dans "Madame Filoumé", une adaptation de la pièce d'Eduardo De Filippo, "Filumena Marturano", avec Valentine Tessier et Yves Deniaud. En 1955, elle joue la vieille bonne excentrique dans l'adaptation française de la célèbre pièce d'Agatha Christie, "Témoin à charge". La reine du crime fera d'ailleurs le déplacement à Paris pour assister à l'une des représentations. Et c'est dans "L'oeuf", de Félicien Marceau, avec Jacques Duby, que Gabrielle Fontan termine, à 83 ans, sa carrière sur les planches.

Une autre, très prolifique, l'attend au cinéma.

CARRIERE AU CINEMA:

-"Le sous-main de cristal" (1927), de Marcel Vandal-Rôle de la concierge.

-"Maldone" (1928), de Jean Grémillon.

-"Ces dames au chapeau vert" (1929), d'André Berthomieu-Rôle de Rosalie.

-"Gardiens de phare" (1929), de Jean Grémillon-Rôle de la mère de Marie.

-"Le crime de Sylvestre Bonnard" (1929), d'André Berthomieu.

-"Mon ami Victor" (1931), d'André Berthomieu-Rôle de tante Ursule.

-"Gagne ta vie" (1931), d'André Berthomieu.

-"Coquecigrole" (1931), d'André Berthomieu-Rôle de Madame Bien.

-"Pour un sou d'amour" (1932), de Jean Grémillon.

-"Dainah la métisse" (1932), de Jean Grémillon-Rôle de Berthe.

-"Un beau jour de noces" (1932), de Maurice Cammage-Rôle de Madame Mouchu.

-"Le petit babouin" (1932), de Jean Grémillon-Rôle de la concierge.

-"Mimi pandore" (1932), court métrage de Roger Capellani.

-"Toto" (1933), de Jacques Tourneur-Rôle de la logeuse.

-"Les misérables" (1934), de Raymond Bernard-Rôle de la vieille femme.

-"L'or dans la rue" (1934), de Curtis Bernhardt-Rôle de la mère de Pierre.

-"Jim la houlette" (1935), d'André Berthomieu-Rôle de la servante du curé.

-"Pluie d'or" (1935), de Willy Rozier.

-"La petite sauvage" (1935), de Jean de Limur.

-"La vie est à nous" (1936), de Jacques Becker et Jacques B. Brunius-Rôle de Madame Lecocq.

-"Le mort en fuite" (1936), d'André Berthomieu-Rôle de la concierge.

-"Partie de campagne" (1936), de Jean Renoir-Rôle de la grand-mère.

-"Vous n'avez rien à déclarer?" (1937), de Léo Joannon-Rôle de l'invitée.

-"Un carnet de bal" (1937), de Julien Duvivier-Rôle de Rose.

-"Ces dames au chapeau vert" (1937), de Maurice Cloche-Rôle de Rosalie.

-"Le temps des cerises" (1938), de Jean-Paul Le Chanois-Rôle d'Antoinette.

-"Titin des Martigues" (1938), de René Pujol.

-"Ramuntcho" (1938), de René Barberis-Rôle de Pilar Doyamboru.

-"Le petit chose" (1938), de Maurice Cloche-Rôle de Madame Lalouette.

-"Entrée des artistes" (1938), de Marc Allégret-Rôle de la mère.

-"La fin du jour" (1939), de Julien Duvivier-Rôle de Madame Jambage.

-"Le veau gras" (1939), de Serge de Poligny-Rôle de Madame Vachon.

-"Entente cordiale" (1939), de Marcel L'Herbier-Rôle d'une dame de la cour.

-"Le jour se lève" (1939), de Marcel Carné-Rôle de la vieille dame.

-"Les musiciens du ciel" (1940), de Georges Lacombe.

-"L'empreinte du Dieu" (1940), de Léonide Moguty.

-"Le duel" (1941), de Pierre Fresnay-Rôle de la gouvernante.

-"Premier bal" (1941), de Christian-Jaque-Rôle de Marie.

-"Péchés de jeunesse" (1941), de Maurice Tourneur-Rôle de l'habilleuse.

-"Le moussaillon" (1942), de Jean Gourguet-Rôle de Louise.

-"Les inconnus dans la maison" (1942), d'Henri Decoin-Rôle de Fine.

-"La fausse maîtresse" (1942), d'André Cayatte-Rôle de Madame Carbonnel.

-"Huit hommes dans un château" (1942), de Richard Pottier-Rôle de l'aubergiste.

-"Picpus" (1943), de Richard Pottier-Rôle de Mademoiselle Le Cloaguen.

-"A la belle frégatte" (1943), d'Albert Valentin-Rôle de Madame Blanche.

-"Le voyageur de la Tousaint" (1943), de Louis Daquin-Rôle de l'aubergiste.

-"Madame et le mort" (1943), de Louis Daquin-Rôle de la concierge.

-"La main du diable" (1943), de Maurice Tourneur-Rôle de la chiromancienne.

-"Mademoiselle Béatrice" (1943), de Max de Vaucorbeil-Rôle d'Angèle.

-"Les Roquevillard" (1943), de Jean Dréville-Rôle de Pierrette La Fauchois.

-"L'escalier sans fin" (1943), de Georges Lacombe-Rôle de Madame Bizet.

-"Le val d'enfer" (1943), de Maurice Tourneur-Rôle de la mère Bienvenu.

-"Ceux du rivage" (1943), de Jacques Séverac.

-"Douce" (1943), de Claude Autant-Lara-Rôle d'Estelle.

-"Un seul amour" (1943), de Pierre Blanchar-Rôle de Rosalie âgée.

-"Le voyageur sans bagages" (1944), de Jean Anouilh-Rôle de la mère Lampion.

-"La collection Ménard" (1944), de Bernard-Roland-Rôle de la concierge.

-"Service de nuit" (1944), de Jean Faurez-Rôle de Maria.

-"Le merle blanc" (1944), de Jacques Houssin-Rôle de la logeuse.

-"Les caves du Majestic" (1945), de Richard Pottier-Rôle de Rosalie.

-"François Villon" (1945), d'André Zwoboda-Rôle de la Villonne.

-"Boule de suif" (1945), de Christian-Jaque-Rôle de Madame Follenvie.

-"Lunegarde" (1946), de Marc Allégret.

-"Le dernier sou" (1946), d'André Cayatte-Rôle de Madame Durban.

-"Sylvie et le fantôme" (1946), de Claude Autant-Lara-Rôle de Mariette.

-"Jericho" (1946), d'Henri Calef-Rôle de Madame Michaud.

-"Etrange destin" (1946), de Louis Cuny-Rôle de Madame Durtain.

-"Les J3" (1946), de Roger Richebé.

-"Messieurs Ludovic" (1946), de Jean-Paul Le Chanois-Rôle de la concierge.

-"Son dernier rôle" (1946), de Jean Gourguet.

-"Pétrus" (1946), de Marc Allégret-Rôle de la marchande de journaux.

-"Les portes de la nuit" (1946), de Marcel Carné-Rôle de la vieille femme.

-"Destins" (1946), de Richard Pottier-Rôle de la faiseuse de réussites.

-"La colère des dieux" (1947), de Karel Lamac-Rôle de la grand-mère.

-"Plume la poule" (1947), de Walter Kapps.

-"Torrents" (1947), de Serge de Poligny-Rôle de Maria.

-"La maison sous la mer" (1947), d'Henri Calef-Rôle de la commère.

-"Vertiges" (1947), de Richard Pottier-Rôle de la malade.

-"Monsieur Vincent" (1947), de Maurice Cloche-Rôle de la vieille sourde.

-"Après l'amour" (1947), de Maurice Tourneur-Rôle de Catou.

-"Rapide de nuit" (1947), de Marcel Blistène-Rôle de la femme aux chats.

-"Le dessous des cartes" (1948), d'André Cayatte-Rôle de la mère de Florence.

-"Une si jolie petite plage" (1949), d'Yves Allégret-Rôle de la vieille femme.

-"Le pain des pauvres" ("Vertigine d'amore"-1949), de Luigi Capuano.

-"Manon" (1949), d'Henri-Georges Clouzot-Rôle de la marchande à la toilette.

-"La bataille du feu" (1949), de Maurice de Canonge-Rôle de la vieille femme.

-"La Marie du port" (1950), de Marcel Carné-Rôle de la commère.

-"Julie de Carneilhan" (1950), de Jacques Manuel-Rôle de la concierge.

-"Quai de Grenelle" (1950), d'Emil E. Reinert-Rôle de la vieille dame.

-"Juliette ou la clef des songes" (1951), de Marcel Carné-Rôle de la patronne de la confiserie.

-"La vie chantée" (1951), de Noël-Noël-Rôle de la tante.

-"Deux sous de violettes" (1951), de Jean Anouilh-Rôle de la concierge.

-"La jeune folle" (1952), d'Yves Allégret-Rôle de soeur Patricia.

-"Mon frangin du Sénégal" (1953).

-"Le grand jeu" (1954), de Robert Siodmak-Rôle de la religieuse.

-"Les hommes ne pensent qu'à ça" (1954), d'Yves Robert-Rôle de la vieille dame.

-"Papa, maman ma femme et moi" (1955), de Jean-Paul Le Chanois-Rôle de la directrice de l'institut.

-"Le dossier noir" (1955), d'André Cayatte-Rôle de Madame Micoulin.

-"Les grandes manoeuvres" (1955), de René Clair-Rôle de Mélanie.

-"Mon curé chez les pauvres" (1956), d'Henri Diamant-Berger.

-"Voici le temps des assassins..." (1956), de Julien Duvivier-Rôle de Madame Jules.

-"Trapèze" ("Trapeze"-1956), de Carol Reed-Rôle de la vieille femme.

-"En effeuillant la marguerite" (1956), de Marc Allégret.

-"Paris, palace hôtel" (1956), d'Henri Verneuil-Rôle de la concierge.

-"Le pays d'où je viens" (1956), de Marcel Carné-Rôle de la vieille dame.

-"Les aventures de Till l'Espiègle" (1956), de Gérard Philipe-Rôle de la grand-mère.

-"Crime et châtiment" (1956), de Georges Lampin-Rôle de Madame Horvais.

-"Bonjour toubib" (1957), de Louis Cuny-Rôle de Madeleine Blaise.

-"Porte des lilas" (1957), de René Clair-Rôle de Madame Sabatier.

-"L'amour est en jeu" (1957), de Marc Allégret-Rôle d'Emilie.

-"Pot Bouille" (1957), de Julien Duvivier-Rôle de Madame Lidoux.

-"Les misérables" (1958), de Jean-Paul Le Chanois-Rôle de la supérieure.

-"Premier mai" (1958), de Luis Saslavsky-Rôle de Madame Lurde.

-"Un certain Monsieur Jo" (1958), de René Jolivet-Rôle de Madame Michel.

-"Sois belle et tais-toi" (1958), de Marc Allégret-Rôle de la grand-mère de Jean.

-"Chéri, fais-moi peur" (1958), de Jack Pinoteau.

-"En légitime défense" (1958), d'André Berthomieu-Rôle de la concierge.

-"Mon coquin de père" (1958), de Georges Lacombe-Rôle d'Estelle.

-"En cas de malheur" (1958), de Claude Autant-Lara-Rôle de Madame Langlois.

-"Les tricheurs" (1958), de Marcel Carné-Rôle de la logeuse.

-"Cerf-volant au bout du monde" (1958), de Roger Pigaut.

-"Pourquoi viens-tu si tard..." (1959), d'Henri Decoin-Rôle de Madame Arduin.

-"Julie la rousse" (1959), de Claude Boissol-Rôle de Madame Michon.

-"Les amants de demain" (1959), de Marcel Blistène-Rôle de la vieille femme.

-"Maigret et l'affaire Saint-Fiacre" (1959), de Jean Delannoy-Rôle de Marie Tatin.

-"Monsieur Suzuki" (1960), de Robert Vernay.

Au cours de cette longue carrière au cinéma, Gabrielle Fontan n'a jamais eu des rôles de premier plan. Ses emplois, pas toujours crédités au générique, tiennent même souvent de la figuration intelligente. Dans de très nombreux films, elle compose des concierges ou des logeuses, postées derrière leur carreau. Elle donne à ces vieilles femmes curieuses, et souvent malveillantes, une existence immédiate, criante de vérité.

Si elle quitte sa loge, c'est pour courir à l'office. Et la voilà, souvent revêche, qui apporte la soupière sur la table, ne se privant pas, au passage, de donner un avis qu'on ne lui demande pourtant pas. Dans "Voici le temps des assassins" (1956), film très noir de Julien Duvivier, elle incarne ainsi la vieille servante de Jean Gabin, qui dit tout net le mal qu'elle pense de la jeune épouse du patron, Danièle Delorme, qu'elle tient pour une intrigante. On pourrait en dire autant de la Mariette de "Sylvie et le fantôme" (1945), d'Autant-Lara ou de l'Estelle de "Douce" (1943), du même cinéaste. Parfois, pourtant, Gabrielle Fontan s'humanise et s'ouvre même à la compassion. C'est le cas de la vieille bonne de Françoise Rosay qui, dans un sketch de "Un carnet de bal" (1937), du même Duvivier, fait comprendre à Marie Bell, en deux mimiques expressives, que sa patronne n'a plus toute sa tête. Cette économie de moyens, et cette capacité à insuffler à ses personnages une vie intense et immédiate, c'est toute la marque de Gabrielle Fontan.

Parfois, Gabrielle Fontan hérite de rôles plus consistants. Elle campe ainsi, dans "Ces dames au chapeau vert" (1937), tiré par Maurice Cloche du célèbre roman de Germaine Acremant, une attendrissante Rosalie, très heureuse d'accueillir, en compagnie de ses soeurs, vieilles filles comme elle, la jeune Micheline Cheirel. On pourrait également citer la religieuse irlandaise qui, dans "La jeune folle" (1952), d'Yves Allégret, s'avoue elle-même aux portes de la démence, ou la mère de François Villon, qui implore la protection de la Vierge pour son fils dans "François Villon" (1945), d'André Zwobada. Dans "Bonjour toubib" (1957), de Louis Cuny, Gabrielle Fontan, plus ratatinée que jamais, mais d'une coquetterie inhabituelle, joue une directrice de pension essayant de faire compprendre à Noël-Noël que l'heure de la retraite a sonné (pour lui pas pour elle!).

On peut encore citer la tante Ursule, sourde comme un pot, qui dans "Mon ami Victor" (1930), d'André Berthomieu, tend son cornet acoustique vers qui veut lui parler. Dans "La vie est à nous" (1936), de Renoir, tourné à l'initiative du parti communiste, elle représente la paysannerie. Elle est aussi la vieille Madame Lalouette, qui reçoit le petit Chose malade dans le film du même nom réalisé par Maurice Cloche en 1937.

MADELEINE DAMIEN (1901-1981)

Publié le 22/03/2018 à 15:03 par kmalden
MADELEINE DAMIEN (1901-1981)

               Qui n'aurait rêvé d'avoir une grand-mère comme Madeleine Damien? Son visage un peu buriné d'aïeule calme et sa voix douce nous la faisaient aimer dès le premier regard. Enfant de la balle, elle grandit entre un père directeur de théâtre et une mère actrice. On put notamment voir celle-ci en page dans le "Cyrano de Bergerac" donné, en 1913, au théâtre de la Porte Saint-Martin. Elle y côtoyait le célèbre tragédien, et sociétaire du Français, Le Bargy, ainsi que Valentine Tessier, qui jouait le rôle de Lise. le mari de Madeleine Damien, Gustave Damien, organisait de son côté des tournées théâtrales.

               Madeleine Damien ne vint qu'assez tard au métier de comédienne, la cinquantaine révolue. Fidèle à son ascendance, elle choisit d'abord le théâtre.

CARRIERE AU THEATRE:

-"La dame aux camélias" (1934), d'Alexandre Dumas fils-Rôle d'Olympe-Théâtre de La Roche-sur-Yon.

-"Oh! Nini tu veux rire!" (1937), de Paul Murio-Théâtre municipal de Caen.

-"Le tableau" (1955), d'Eugène Ionesco-Mise en scène de Robert Postec-Rôle de la voisine-Théâtre de la Huchette.

-"Jacques ou la soumission" (1955), d'Eugène Ionesco-Mise en scène de Robert Postec-Rôles de Jacques grand-mère et de Jacques père-Théâtre de la Huchette.

-"Les héritiers Rabourdin" (1956), d'Emile Zola-Rôle de la nièce.

-"Le sexe et le néant" (1960), de Thierry Maulnier-Mise en scène de Marcelle Tassencourt-Rôle de Martha-Théâtre de l'Athénée.

-"Schweyk dans la deuxième guerre mondiale" (1961), de Bertold Brecht-Mise en scène de Roger Planchon-Rôles d'une cliente du Calice, d'une amoureuse et de la jeune Russe-Théâtre de la Cité.

-"Jacques ou la soumission" (1961)-Reprise-Mise en scène de Robert Postec-Rôle de Jacques Grand-Mère-Compagnie Robert Postec.

-"L'avenir est dans les oeufs" (1962), d'Eugène Ionesco-Mise en scène de Jean-Marie Serreau-Théâtre de la Gaîté-Montparnasse.

-"L'Apollon de Bellac"(1963), de Jean Giraudoux-Mise en scène de René Clermont-Rôle de Mademoiselle Chèvredent-Théâtre Hébertot.

-"Le système Fabrizzi" (1964), d'Albert Husson-Mise en scène de Sacha Pitoëff-Rôle de Mme Varella-Compagnie Sacha Pitoëff.

-"Caviar ou lentilles" (1965), de Giulio Scarnicci-Mise en scène de Gérard Vergez-Rôle de Mathilde-Théâtre Michel.

-"L'hôtel Racine" (1966), de Michèle Perrein-Mise en scène de Claude Sainval-Rôle de Jeannette-Comédie des Champs-Elysées.

-"La flemme" (1969), de Ricardo Talesnik-Mise en scène de Jacques Sarthou-Théâtre de la Banlieue Sud.

-"David la nuit tombe" (1971), de Bernard Kops-Adaptation d'Edith Zetline-Mise en scène d'André Barsacq-Rôle de Madame Everett-Théâtre de l'Atelier.

-"La voyante" (1971), d'André Roussin-Mise en scène de l'auteur-Rôle de Biscotte-Théâtre Marigny.

-"Le tournant" (1973), de Françoise Dorin-Mise en scène de Michel Roux-Rôle de Mathilde-Théâtre de la Madeleine.

-"La balance" (1975), de Claude Reichman-Mise en scène de René Clermont-Rôle de Madame Alliaud-Théâtre Fontaine.

-"Le pont japonais" (1978), de Léonard Spigelgass-Mise en scène de Gérard Vergez-Rôle de Madame Blum-Théâtre Antoine.

-"La promenade du dimanche" (1980), de Georges Michel-Mise en scène de l'auteur-Théâtre des Pays de Loire.

               A part Ionesco, Madeleine Damien n'a guère joué les classiques. C'est avec deux pièces du dramaturge roumain qu'elle fit de réels débuts sur les planches, après une éclpise de près de deux décennies. Sur la petite scène du théâtre de la Huchette, à Paris, elle donna, à deux reprises, la réplique à la grande comédienne Tsilla Chelton, spécialiste du théâtre d'Ionesco. Dans "Jacques ou la soumission", qu'elle jouera deux fois, en 1955 et 1961, et dans "L'avenir est dans les oeufs" (1962), qui en est la suite, Madeleine Damien interprète à la fois le père et la grand-mère de Jacques (Jean-Louis Trintignant), jeune homme rebelle qui, dans un premier temps, nargue sa famille en refusant de manger des pommes de terre au lard et en repoussant l'idée du mariage. Dans ce théâtre de l'absurde, qui parodie, en les retournant, les comédies de boulevard, les membres de la famille, tous coalisés contre le révolté, finiront par le faire céder.

               Vingt ans plus tôt, après des études théâtrales, elle fait sa première apparition sur une scène de province. C'est au théâtre de La Roche-sur-Yon, en Vendée, qu'elle interprète, dans "La dame aux camélias", le personnage d'Olympe, salonnarde fastueuse qui accueille, à l'acte IV, Armand Duval décidé à se venger d'une Marguerite Gautier qu'il croit infidèle. Dans l' "Ouest-éclair" du 29 octobre 1934, qui relate la représentation, on dit de Madeleine Christian (Madeleine Damien débute sous le pseudonyme de son père) " (...) qu'elle répara par son art ce que la nature lui avait refusé (...); elle fut fort appréciée dans le personnage d'Olympe". Ce commentaire un peu impertinent n'est guère charitable. Vingt ans plus tard, sur la scène du théâtre municipal de Caen, elle incarne, dans une pièce peu jouée d'Emile Zola, "Les héritiers Rabourdin", une nièce désireuse de détourner à son profit une part de l'héritage d'un oncle qui se sait désargenté, mais le laisse ignorer à sa famille. Un article de l'époque (1956) parle du "talent indéniable" de Madeleine Damien.

               Elle joue encore plusieurs petits rôles dans un des chefs-d'oeuvre de ce théâtre de l'absurde qu'elle semble affectionner; elle paraît ainsi dans "Schweyk dans la deuxième guerre mondiale" (1961), de Brecht, sous la direction de Roger Planchon.

               Après l'univers d'Ionesco et Brecht, Madeleine Damien s'insère dans le monde poétique et lunaire de Giraudoux. Elle est Mlle Chèvredent dans "L'Apollon de Bellac" (1963), cette secrétaire du Président, laide et renfrognée, "dont (lui dit son patron) la maussaderie pousse sur vous comme l'agaric sur le tronc du châtaignier". Aussi le Président la remplacera-t-til par la charmante Agnès.

               Madeleine Damien s'oriente ensuite vers des oeuvres plus légères et aborde avec le même talent un théâtre de boulevard de qualité. On peut ainsi l'applaudir dans "Le système Fabrizzi" (1964), avec Dany Carrel, ou dans la célèbre pièce d'André Roussin, "La voyante" (1971), qui fut un immense succès pour son interprète, la grande Elvire Popesco. Madeleine Damien incarne la confidente de cette chiromancienne, qui préside l'ordre des voyantes et doit faire face aux conséquences de ses fausses prédictions. Elle montre la même pétulance, aux côtés de Jean Piat et Michel Beaune, dans "Le Tournant" (1973), une des pièces les plus populaires de Françoise Dorin.

                Madeleine Damien défend le plus souvent un répertoire original, illustré par des écrivains contemporains. C'est notamment le cas de Michèle Perrein, l'auteur du "Buveur de Garonne", dont elle joue, aux côtés de Nicole Garcia et Claire Nadeau, la pièce "L'hôtel Racine" (1966). A noter aussi sa participation à "David la nuit tombe" (1971), du dramaturge et essayiste Bernard Kops, à qui l'on doit une pièce sur le destin tragique d'Anne Frank. Sa dernière apparition sur scène, Madeleine Damien la consacrera à "La promenade du dimanche", en 1980, pièce du dramaturge communiste et autodidacte Georges Michel.

                Madeleine Damien a également tourné pour le cinéma.

CARRIERE AU CINEMA:

-"le bon Dieu sans confession" (1953), de Claude Autant-Lara.

-"Fric frac en dentelles" (1957), de Guillaume Radot-Rôle de Madame Courenju.

-"Trique, gamin de Paris" (1962), de Marco de Gastyne.

-"Le pèlerin perdu" (1962), court-métrage de Guy Jorré.

-"Le temps des copains" (1963), de Robert Guez.

-"Le journal d'une femme de chambre" (1964), de Luis Bunuel-Rôle de la cuisinière.

-"Le dimanche de la vie" (1967), de Jean Herman.

-"Le voleur" (1967), de Louis Malle-Rôle de Marie-jeanne.

-"Alexandre le bienheureux" (1968), d'Yves Robert-Rôle de Madame Boisseau.

-"Ne jouez pas avec les Martiens" (1968), d'Henri Lanoë-Rôle de la patronne du bar.

-Un coin tranquille à la campagne" ("Un tranquillo posto di campagna"-1968), d'Elio Petri-Rôle de la mère de Wanda.

-"Benjamin ou les mémoires d'un puceau" (1968), de Michel Deville-Rôle de la belle-mère de Mme de La Tour.

-"L'ascenseur" (1968), court-métrage de Pierre Lary.

-"L'arbre de Noël" (1969), de Terence Young-Rôle de Marinette.

-"Paris n'existe pas" (1969), de Robert Benayoun-Rôle de la vieille dame.

-"Mourir d'aimer" (1971), d'André Cayatte.

-"La mandarine" (1972), d'Edouard Molinaro-Rôle d'Augustine.

-"Un meurtre est un meurtre" (1972), d'Etienne Périer-Rôle de la vieille dame.

-"Themroc" (1973), de Claude Faraldo.

-"Un officier de police sans importance" (1973), de Jean Larriaga.

-"Le mouton enragé" (1974), de Michel Deville.

-"La dernière violette" (1974), court-métrage d'André Hardellet.

-"Cours après moi...que je t'attrape" (1976), de Robert Pouret-Rôle de la cliente.

-"Bilitis" (1977), de David Hamilton-Rôle de Nanny.

-"L'aigle et la colombe" (1977), de Claude Bernard-Aubert.

-"La coccinelle à Monte-Carlo" ("Herbie goes to Monte Carlo"-1977), de Vincent McEveety-Rôle de la vieille dame.

-"L'argent des autres" (1978), de Christian de Chalonge.

-"Je vous fetrai aimer la vie" (1979), de Serge Korber.

-"Et la tendresse?...Bordel!" (1979), de Patrick Schulmann-Rôle de la concierge.

-"Ecoute voir..." (1979), d'Hugo Santiago.

-"Ras le coeur" (1980), de Daniel Colas-Rôle de la vieille dame.

-"Enigma" (1982), de Jeannot Szwarc.

                 Madeleine Damien attendit d'avoir plus de cinquante ans avant d'entamer une carrière au cinéma. Pour l'un de ses premiers films, elle figure, avec Maximilienne et Pauline Carton, une des commères de la petite ville où, dans "Fric frac en dentelles" (1957), de Guillaume Radot, s'est réfugié un Peter van Eyck recherché pour meurtre.

                Madeleine Damien a eu très peu de rôles notables au cinéma. Elle a pourtant tenu des emplois importants dans deux courts-métrages. L'un dans "L'ascenseur" (1968), de Pierre Lary, avec Martine Brochard. L'autre dans "La dernière violette" (1973), d'André Hardellet, où elle interprète une vieille dame menacée par un tueur qui a les traits de Serge Gainsbourg. A noter aussi sa participation au film de Louis Malle, "Le voleur" (1967), avec Jean-Paul Belmondo ou sa colaboration à "Alexandre le bienheureux" (1968), d'Yves Robert.

                 On lui offre aussi des rôles de mère, souvent peu consistants. Elle est ainsi la mère de Grabriella Grimaldi, qui joue une comtesse nymphomane dans "Un coin tranquille à la campagne" (1969), d'Elio Petri. Parfois, des emplois un peu plus développés de gouvernantes fidèles ou de domestiques dévouées lui procurent quelques scènes où son talent, pétri d'humanité et de simplicité, se révèle aussitôt. C'est le cas de Marinette, la vieille gouvernante de William Holden dans "L'arbre de Noël" (1969), de Terence Young, ou encore d'Augustine, la femme de chambre de la famille pittoresque de "La mandarine" (1972), d'Edouard Molinaro.

              Pour le reste, Madeleine Damien dut se contenter de silhouettes anonymes de concierges, de cuisinières ou de vieilles dames.

              La télévision servit à peine mieux le talent de Madeleine Damien.

CARRIERE A LA TELEVISION:

-"Le temps de copains", série de Robert Guez-Rôle de Madame Arnulf.

-"Le château de Lestrange" (1962), de Bernard Hecht-Dans le cadre de la série "La belle et son fantôme"-Rôle de Gabrielle.

-"La nuit de Gustave" (1962), de Bernard Hecht-Dans le cadre de la série "La belle et son fantôme"-Rôle de Gabrielle.

-"Troisième nuit au château" (1962), de Bernard Hecht-Dans le cadre de la série "La belle et son fantôme"-Rôle de Gabrielle.

-"Minna de Lestrange" (1962)-Dans le cadre de la série "La belle et son fantôme"-Rôle de Gabrielle.

-"La villa rose" (1962), de Bernard Hecht-Dans le cadre de la série "La belle et son fantôme"-Rôle de Gabrielle.

-"Le puits de la cave" (1962), de Bernard Hecht-Dans le cadre de la série "La belle et son fantôme"-Rôle de Gabrielle.

-"Escale obligatoire" (1962), de Jean Prat-Rôle de la femme sèche.

-"Le petit Claus et le grand Claus" (1964), de Pierre Prévert-Rôle de la grand-mère du grand Claus.

-"Voie de fait" (1967), de Jean-Pierre Decourt-Dans le cadre de la série "Les cinq dernières minutes"-Rôle de la concierge.

-"Hôtel Racine" (1967), de Pierre Badel-Rôle de Jeannette.

-"Caviar ou lentilles" (1967), pièce de Giulio Scarinicci et Renzo Tarabusi-Adaptation de Jean Rougeul-Dans le cadre de l'émission "Au théâtre ce soir"-Mise en scène de Gérard Vergès-Rôle de Mathilde-Réalisation de Pierre Sabbagh.

-"Le système Fabrizzi" (1967), pièce d'Albert Husson-Dans le cadre de l'émission "Au théâtre ce soir"-Mise en scène de Sacha Pitoëff-Rôle de Madame Varella-Réalisation de Pierre Sabbagh.

-"Signé Picpus" (1968), de Jean-Pierre Decourt-Dans le cadre de la série "Les enquêtes du commissaire Maigret"-Rôle de Mademoiselle Le Cloaguen.

-"L'homme de l'ombre" (1968), série de Guy Jorré (3ème épisode).

-"Qui hantait le presbytère de Borley?" (1968), d'Alain Boudet-Dans le cadre de la série "Le tribunal de l'impossible"-Rôle d'Ethel.

-"Le soleil des eaux" (1969), de Jean-Paul Roux.

-"Noëlle aux quatre vents" (1970), d'Henri Colpi-Rôle de Madame Marie.

-"La nuit tourne mal" (1971), de Pierre Viallet-Rôle de Madame Akenweller.

-"Pot-Bouille" (1972), d'Yves-André Hubert.

-"La voyante" (1972), pièce d'André Roussin-Dans le cadre de l'émission "Au théâtre ce soir"-Mise en scène de l'auteur-Rôle de Biscotte-Réalisation de Pierre Sabbagh.

-"Allô! Juliette" (1972), de Jacques Pierre-Rôle de Marguerite.

-"David, la nuit tombe" (1973), d'André Barsacq-Rôle de Mme Everett.

-"Le crime de Janet Preston" (1973), de Jean Pignol-Rôle de Mrs Butting.

-"Le double assassinat de la rue Morgue" (1973), de Jacques Nahum-Rôle de la vieille dame.

-"Les exilés (1975), de Guy Lessertisseur-Rôle de Brigitte.

-"L'affaire Jasseron" (1976), d'André Michel-Dans le cadre de la série "Messieurs les jurés"-Rôle de Madame Poiroux.

-"Nadine" (1977), de Philippe Joulia-Dans le cadre de la série "Les cinq dernières minutes".

-"Des choses merveilleuses" (1977), pièce de Claude Reichman-Dans le cadre de l'émission "Au théâtre ce soir"-Mise en scène de René Clermont-Rôle de Madame Alliaud-Réalisation de Pierre Sabbagh;

-"La valse oubliée" (1978), de Michel Boisrond-Dans le cadre de la série "Les folies Offenbach".

-"La femme rompue" (1978), de Josée Dayan-Dans le cadre de la série "Cinéma 16"-Rôle de Madame Dormoy.

-"Médecins de nuit" (1978)-Episode réalisé par Philippe Lefebvre-Rôle d'Anne.

-"Le crime des innocents" (1979), de Roger Dallier-Rôle de la grand-mère.

-"Un amour exemplaire" (1980), pièce de Maurice Horgues-Dans le cadre de l'émission "Au théâtre ce soir"-Mise en scène de Jacques Ardouin-Rôle d'Albertine-Réalisation de Pierre Sabbagh.

-"Le sexe et le néant" (1980), pièce de Thierry Maulnier-Dans le cadre de l'émission "Au théâtre ce soir"-Mise en scène de Jacques Ardouin-Rôle de Martha-Réalisation de Pierre sabbagh.

-"Le pont japonais" (1981), de Jacques Duhen-Rôle de Madame Blum.

-"Adieu ma chérie" (1981), de Serge Friedman.

                 Comme beaucoup de comédiennes de théâtre, Madeleine Damien a repris pour le petit écran la plupart des pièces qu'elle a défendues sur les planches. Entre "La voyante" et "Le pont japonais", en passant par "David, la nuit tombe" ou encor "Caviar et lentilles", elle a ainsi joué, dans les mêmes rôles, sept de ses pièces pour les caméras de la télévision, dont plusieurs dans le cadre de la célèbre émission "Au théâtre ce soir".

                Madeleine Damien est aussi apparue dans des séries familières aux téléspectateurs assidus. On a ainsi pu la voir, jouant une concierge, dans un épisode des "Cinq dernières minutes" (1966), et dans un autre de la passionnante série de Michel Subiéla, "Le tribunal de l'impossible".

                 Elle participe également à quelques feuilletons, comme "La belle et son fantôme" (1962), de Bernard Hecht, tourné en Haute-Loire, et dont l'intrigue tourne autour d'un château et d'une famille noble. On la voit aussi dans une enquête du commissaire Maigret, "Signé Picpus" (1968), avec Jean Richard. Elle y appartient à une famille mêlée à l'étrange assassinat d'une voyante.

                 Dans la plupart de ses téléfilms, Madeleine Damien est confinée à des rôles de domestiques ou de suivantes. C'est le cas dans "Les exilés" (1975), de Guy Lessertisseur, d'après James Joyce, où elle incarne la gouvernante d'un écrivain irlandais (Pierre Vaneck) et de sa famille. Dans "La femme rompue" (1978), de Josée Dayan, dialogué par Simone de Beauvoir d'après un de ses romans, elle compose une femme de ménage.

   

HELENE DIEUDONNE (1887-1980)

Publié le 28/07/2017 à 14:37 par kmalden
HELENE DIEUDONNE (1887-1980)

                     Un beau visage d'aïeule apaisée, des cheveux gris noués en chignons et un ruban de soie noire autour du cou, Hélène Dieudonné est l'archétype de la vieille dame que chacun de nous aurait voulu avoir pour grand-mère. Celle qui reçut le titre de "grand-mère la plus charmante du cinéma français" avait une voix douce et flûtée de petite fille. De cette vieille dame si paisible, on attendait un chocolat chaud mitonné au coin du feu et des paroles d'amour et de consolation. Mais, entre la légende et la réalité, il y a souvent un abîme. On dit en effet que, sous son apparence inoffensive, Hélène Dieudonné avait un caractère bien trempé et la dent dure. Où puisait-elle alors, dans quels havres de son enfance, dans quelles sources connues d'elle seule, pour imprégner ses personnages d'une humanité dont on pensait qu'elle était pétrie?

                    Hélène Dieudonné commença par être une actrice de théâtre.

CARRIERE AU THEATRE:

-"la demoiselle de magasin" (1913), de Frantz Fonson et Fernand Wicheler-Rôle de Lucette Derrider-Théâtre du Gymnase.

-"Les requins" (1915), de Dario Niccodemi-Rôle de Bettina Trasky-Théâtre du Gymnase.

-"Le mariage de Mademoiselle Beulemans" (1922), de Frantz Fonson et Fernand Wicheler-Rôle de Suzanne-Théâtre de l'Odéon.

-"Moi Napoléon!" (1957), d'Albert Dieudonné-Mise en scène d'Alain Quercy-Rôle de Mme Legras-Théâtre des Arts.

-"Les portes claquent" (1958), de Michel Fermaud-Mise en scène de Christian-Gérard-Rôle de la grand-mère-Théâtre Daunou.

-"Impasse de la fidélité" (1960), d'Alexandre Breffort-Mise en scène de Jean-Pierre Grenier-Rôle de Rosette-Théâtre des Ambassadeurs.

-"Les cailloux" (1962), de Félicien Marceau-Mise en scène d'André Barsacq-Rôle de Lady Ambesford-Théâtre de l'Atelier.

-"Arsenic et vieilles dentelles" (1963), de Joseph Kesselring-Adaptation de Pierre Brive-Mise en scène de Robert Lamoureux-Rôle de Martha-Théâtre Daunou.

-"Le paria" (1963), de Graham Greene-Adaptation et mise en scène de Jean Mercure-Rôle de Mrs Potter-Théâtre Saint-Georges.

-"Catherine au paradis" (1964), d'Yves Chatelain-Casino municipal de Nice.

-"Tim" (1964), de Pol Quentin, d'après Paul Osborn-Mise en scène de Jacques-Henri Duval-Rôle de Nelly Holme-Théâtre Edouard VII.

-"Liola" (1965), de Luigi Pirandello-Adaptation d'Albert Husson-Mise en scène de Bernard Jenny-Rôle de la Ninfa-Théâtre du Vieux-Colombier.

                     Hélène Dieudonné eut pour professeur au Conservatoire Paul Mounet, frère de l'illustre tragédien Mounet-Sully, et comme confrères et consoeurs des comédiens bientôt prestigieux, comme Pierre Fresnay, Valentine Tessier ou encore Françoise Rosay. Puis elle débuta au théâtre, en 1913, sur la scène du Gymnase, dans une pièce de deux auteurs belges, Frantz Fonson et Fernand Wicheler, plus connus pour une autre de leurs oeuvres, "Le mariage de Mademoiselle Beulemans", qui connut un succès durable. Dans cette pièce, qu'Hélène Dieudonné interpréta en 1922, à l'Odéon, l'actrice tenait un rôle central, celui de Suzanne Beulemans, dont la dot est convoitée par le fils d'un influent brasseur mais qu'un modeste employé courtise également. Eh oui, Hélène Dieudonné fut aussi une jeune fille rougissante, livrée aux affres de l'amour!

                 Puis sa carrière théâtrale connaît une longue éclipse de 35 ans. Elle reparaît alors, et, de 1957 à 1965, figure dans neuf pièces. Elle sert des auteurs prestigieux, comme Félicien Marceau, pour qui, dans "Les cailloux" (1962), elle compose une savoureuse aristocrate anglaise qui, en villégiature à Capri, vole des petites cuillères. On la voit aussi dans une pièce de Graham Greene, "Le paria" (1963), aux côtés de Gaby Morlay et Daniel Gélin et dans une oeuvre peu connue de Pirandello, "Liola" (1965), avec Robert Etcheverry.

              La célèbre pièce de Joseph Kesselring, "Arsenic et vieilles dentelles" (1963), lui offre un rôle en or: celui de Martha Brewster, charmante lady britannique qui, en compagnie de sa soeur (chère Madeleine Barbulée), assassine des malheureux, ou qu'elle croit tels, pensant ainsi leur rendre le plus signalé des services. Ce petit bijou de l'humour noir anglais donne à Hélène Dieudonné l'occasion de manifester avec éclat toute l'étendue de son registre dramatique.

            A noter encore le rôle de la grand-mère complice et indépendante dans "Les portes claquent" (1958), de Michel Fermaud, sur la scène du théâtre Daunou. Hélène Dieudonné tâta même de la comédie musicale dans "Impasse de la fidélité" (1960), d'Alexandre Breffort, aux côtés de Patachou.

          Absorbée par la scène, Hélène Dieudonné ne délaissa pas le cinéma pour autant.

CARRIERE AU CINEMA:

-"Bal de nuit" (1959), de Maurice Cloche.

-"Le travail c'est la liberté" (1959), de Louis Grospierre.

-"La main chaude" (1960), de Gérard Oury.

-"Recours en grâce" (1960), de Laslo Benedek-Rôle de Madame Forbier.

-"Le dialogue des carmélites" (1960), de Philippe Agostini-Rôle de Soeur Jeanne de la Divine Enfance.

-"Les vieux de la vieille" (1960), de Gilles Grangier-Rôle de la supérieure de la maison de retraite.

-"Les portes claquent (1960), de Jacques Poitrenaud et Michel Fermaud-Rôle de la grand-mère.

-"Le Président" (1961), de Henri Verneuil-Rôle de Gabrielle.

-"Le cave se rebiffe" (1961), de Gilles Grangier-Rôle de Madame Mattia.

-"Paris blues" (1961), de Martin Ritt.

-"La belle américaine" (1961), de Robert Dhéry-Rôle de la mémée.

-"Le puits aux trois vérités" (1961), de François Villiers-Rôle de la vieille dame à la recette.

-"La gamberge" (1962), de Norbert Carbonnaux-Rôle de la grand-mère de Françoise.

-"Un singe en hiver" (1962), de Henri Verneuil-Rôle de Joséphine.

-"Le crime ne paie pas" (segment: "L'affaire Hugues") (1962), de Gérard Oury-Rôle de Madame Corbiou.

-"Thérèse Desqueyroux" (1962), de Georges Franju-Rôle de tante Clara.

-"Le repos du guerrier" (1962), de Roger Vadim-Rôle de Madame Pia.

-"La soupe aux poulets" (1963), de Philippe Agostini-Rôle de la vieille dame.

-"L'honorable Stanislas, agent secret" (1963), de Jean-Charles Dudrumet-Rôle de la grand-mère de Stanislas.

-"Une ravissante idiote" (1964), d'Edouard Molinaro-Rôle de Mamie.

-"Relaxe-toi chérie" (1964), de Jean Boyer-Rôle d'Antonia.

-"Aurélia" (1964), court-métrage d'Anne Dastrée-Rôle de la mendiante.

-"Thomas l'imposteur" (1965), de Georges Franju-Rôle de la tante de Thomas.

-"Le moment de paix (1965), de Georges Franju, Tadeusz Konwicki, Egon Monk et Wojciech Solarz.

-"La curée" (1966), de Roger Vadim-Rôle de la bonne.

-"Martin soldat" (1966), de Michel Deville-Rôle de Marie-Marguerite.

-"Le Saint prend l'affût" (1966), de Christian-Jaque-Rôle d'Herminie.

-"Toutes folles de lui" (1967), de Norbert Carbonnaux-Rôle de la marquise.

-"Le petit baigneur" (1968), de Robert Dhéry-Rôle de la garde-barrière.

-"Un merveilleux parfum d'oseille" (1969), de Rinaldo Bassi-Rôle d'Aline.

-"Il pleut dans ma maison" (1969), de Pierre Laroche-Rôle de Germaine.

-"Mourir d'aimer" (1971), d'André Cayatte-Rôle de la vieille dame aveugle.

-"Un cave" (1972), de Gilles Grangier-Rôle de la tante.

-"Quelque part quelqu'un" (1972), de Yannick Bellon-Rôle de Germaine.

-"Sex-shop" (1972), de Claude Berri-Rôle de la petite vieille.

-"Pleure pas la bouche pleine!" (1973), de Pascal Thomas-Rôle de Fernande.

-"O.K. patron" (1974), de Claude Vital-Rôle de la concierge.

-"Les grands moyens" (1976), de Hubert Cornfield-Rôle de la tante Basilia Giafferi.

                      Comme au théâtre, c'est à la fin des années 50, alors qu'elle est déjà septuagénaire, qu'Hélène Dieudonné découvre le cinéma. En un peu moins de deux décennies, elle paraît dans près de quarante films, enchaînant les tournages. Elle doit souvent se contenter de rôles très secondaires, adaptés à son physique d'aïeule; de "petite vieille"en "vieille dame", elle devient peu à peu une des grands-mères préférées du cinéma français. Grand-mère, elle l'est d'ailleurs souvent: de Françoise Dorléac dans "La gamberge" (1962), de Norbert Carbonnaux, de Jean Marais, espion pour rire, dans "L'honorable Stanislas, agent secret" (1963), de Jean-Charles Dudrumet ou encore d'Annie Coté dans "Pleure pas la bouche pleine!" (1973), de Pascal Thomas. Elle reprendra aussi, dans le film homonyme de Jacques Poitrenaud (1960), le rôle emblématique qu'elle tenait sur scène dans "Les portes claquent", la pièce de Michel Fermaud. Celui d'une grand-mère pleine de vie et un peu exubérante.

                         Ayant l'esprit de famille, Hélène Dieudonné fut aussi tante Clara, qu'on retrouva morte un jour dans la maison landaise où Thérèse Desqueyroux, dans le film éponyme de Georges Franju (1962), se débat dans l'étouffante atmosphère d'une famille refermée sur ses secrets. Elle incarne aussi la tante de Fabrice Rouleau qui, dans "Thomas l'imposteur" (1965), toujours de Franju, se fait passer pour un aristocrate aux yeux d'une belle et charitable princesse campée par Emmanuelle Riva.

                       Pas regardante, Hélène Dieudonné se contente souvent des loges de concierge. C'est le cas dans "Le cave se rebiffe" (1961), de Gilles Grangier, "Le repos du guerrier" (1962), de Roger Vadim ou encore "OK patron" (1974), de Claude Vital. Mais elle endosse aussi le tablier de la cuisinière dans "Le Président" (1961), de Henri Verneuil, avec Jean Gabin, ou dans "Relaxe-toi chérie" (1964), une triste pantalonnade de Jean Boyer, où elle couve des yeux un Fernandel qu'elle a tenu sur ses genoux. Le tablier de la bonne lui sied aussi, comme dans "La curée" (1965), de Roger Vadim.

                      Hélène Dieudonné eut pourtant droit à quelques rôles plus consistants. Celui de Mme Forbier, dans "Recours en grâce" (1960), de Laslo Benedek, où elle incarne une voisine compatissante, confidente d'une Emmanuelle Riva déchirée entre son amour pour Raf Vallone et son horreur du mensonge. Elle fait aussi partie des religieuses poursuivies par la vindicte révolutionnaire dans l'adaptation au cinéma par Philippe Agostini et le Père Bruckberger du "Dialogue des carmélites" (1960), la pièce de Bernanos. Dans "Un singe en hiver" (1962), de Henri Verneuil, elle campe une réjouissante pocharde.

                     Même si le physique d'Hélène Dieudonné ne la prédisposait pas à jouer les grandes dames, elle a quand même fait quelques incursions dans le monde de l'aristocratie. C'est ainsi qu'elle incarne une marquise dans "Toutes folles de lui" (1967), de Norbert Carbonnaux, avec Robert Hirsch et Sophie Desmarets, avant de camper la baronne de Kerfuntel, avide, comme les autres membres de sa famille, de profiter de l'héritage d'un vieil oncle fortuné.

                     A noter enfin deux rôles notables: celui d'une vieille femme qui, dans "Le moment de paix" (1965), film commandé par la télévision allemande, vit, en compagnie d'un enfant, dans les marges d'une société déchirée par les combats de la Seconde guerre mondiale. Puis celui de cette Basilia Giafferi qui, dans "Les grands moyens" (1976), de Hubert Cornfield, décide, malgré son grand âge, d'exercer, en compagnie de ses deux soeurs, une vengeance implacable, armes à la main, contre des cousins qui ont assassiné son fils et sa belle fille. Cette médiocre comédie, où elle obtient le rôle principal, sera le dernier film d'une Hélène Dieudonné qui, à 89 ans, avait encore de la ressource!

                  Mais c'est sans doute la télévision qui a offert ses rôles les plus mémorables à Hélène Dieudonné, la rendant très populaire auprès des téléspectateurs.

CARRIERE A LA TELEVISION:

-"Le dessus des cartes" (1960), de Claude Loursais-Dans le cadre de la série "Les cinq dernières minutes"-Rôle de Mme Lafond.

-"Plainte contre inconnu" (1961), de Marcel Cravenne-Rôle de la vieille femme.

-"Epreuve à l'appui" (1961), de Claude Loursais-Dans le cadre de la série "Les cinq dernières minutes"-Rôle de l'employée de Rapid-Photo.

-"En quête d'un toit" (1961), de Robert Guez-Dans le cadre de la série "Le temps des copains"-Rôle de la vieille dame dans le train.

-"Le massacre des innocents" (1961), de Roland-Bernard-Rôle d'Elinor.

-"Les vieilles dames de Polchester" (1962), de Marcel Cravenne-Rôle de May Beringer.

-"Janique aimée" (1963), de Jean-Pierre Desagnat-Rôle d'Angèle.

-"Les choses voient" (1963), d'André Pergament-Rôle de Nanette.

-"La soeur de Gribouille" (1964), d'Yves-André Hubert-Dans le cadre de l'émission "Le théâtre de la jeunesse"-Rôle de Ninon.

-"Quelle famille!" (1965), de Roger Pradines-Rôle de Grand-mère Anodin.

-"La rencontre" (1965), de Cécile Aubry-Dans le cadre de la série "Belle et Sébastien"-Rôle de Célestine.

-"Le refuge du Grand-Baou" (1965), de Cécile Aubry-Dans le cadre de la série "Belle et Sébastien"-Rôle de Célestine.

-"La battue" (1965), de Cécile Aubry-Dans le cadre de la série "Belle et Sébastien"-Rôle de Célestine.

-"L'étranger" (1965), de Cécile Aubry-Dans le cadre de la série "Belle et Sébastien"-Rôle de Célestine.

-"La valise de Norbert" (1965), de Cécile Aubry-Dans le cadre de la série "Belle et Sébastien"-Rôle de Célestine.

-"La patrouille de douane" (1965), de Cécile Aubry-Dans le cadre de la série "Belle et Sébastien"-Rôle de Célestine.

-"La piste du grand défilé" (1965), de Cécile Aubry-Dans le cadre de la série "Belle et Sébastien"-Rôle de Célestine.

-"La veillée de Noël" (1965), de Cécile Aubry-Dans le cadre de la série "Belle et Sébastien"-Rôle de Célestine.

-"Le jour de Noël" (1965), de Cécile Aubry-Dans le cadre de la série "Belle et Sébastien"-Rôle de Célestine.

-"L'incendie" (1965), de Cécile Aubry-Dans le cadre de la série "Belle et Sébastien"-Rôle de Célestine.

-"L'avalanche" (1965), de Cécile Aubry-Dans le cadre de la série "Belle et Sébastien"-Rôle de Célestine.

-"L'enquête" (1965), de Cécile Aubry-Dans le cadre de la série "Belle et Sébastien"-Rôle de Célestine.

-"La preuve" (1965), de Cécile Aubry-Dans le cadre de la série "Belle et Sébastien"-Rôle de Célestine.

-"La rose de fer" (1966), de Jean-Pierre Marchand-Dans le cadre de la série "Les cinq dernières minutes"-Rôle de Mme Joubin.

-"Le chevalier d'Harmental" (1966), de Jean-Pierre Decourt-Rôle de Nanette.

-"Les compagnons de Jehu" (1966), de Michel Drach-Rôle de Rosine.

-"Les portes claquent" (1966), de Michel Fermaud-Dans le cadre de l'émission "Au théâtre ce soir"-Réalisation de Pierre Sabbagh-Rôle de la grand-mère.

-"La tour Eiffel qui tue" (1966), de Michel de Ré et Jean-Roger Cadet-Rôle de Mme Eubine.

-"Vidocq à Bicêtre" (1967), de Claude Loursais-Dans le cadre de la série "Vidocq"-Rôle de Soeur Angèle.

-"Hedda Gabler" (1967), de Raymond Rouleau.

-"Visites intéressées" (1967), de Robert Guez-Dans le cadre de la série "Allô police".

-"Les innocents d'Egalgson" (1968), de Claude Barma-Dans le cadre de la série "En votre âme et conscience".

-"Du kommst in so Fragwürdiger Gestalt" (1968), de Michael Braun-Dans le cadre de la série "Le comte Yoster a bien l'honneur" ("Graf Yoster gibt sich die Ehre")-Rôle de Lady Twingleport.

-"Qui hantait le presbytère de Borley?" (1968), d'Alain Boudet-Dans le cadre de la série "Le tribunal de l'impossible"-Rôle de Millie.

-"Le déjeuner de Suresnes" (1969), de Michel Strugar-Dans le cadre de la série "Allô police".

-"La fenêtre" (1970), de Jacques Pierre-Rôle de Mme Dubonnet.

-"Des yeux par milliers braqués sur nous" (1970), d'Alain Boudet-Rôle de Mme Bonnemain.

-"L'important c'est la rose" (1971)-Dans le cadre de la série "Les dossiers du professeur Morgan".

-"Les chemins de pierre" (1972), de Joseph Drimal-Rôle de Mme Fargeau.

-"Le diable l'emporte" (1972), de Claude Loursais-Dans le cadre de la série "Les cinq dernières minutes"-Rôle de la mère d'Etienne.

-"Le neveu d'Amérique" (1973), de Pierre Gaspard-Huit-Rôle de Louisic Le Louarn.

-"L'éloignement" (1973), de Jean-Pierre Desagnat-Rôle d'Alice.

-"Les écrivains" (1973), de Robert Guez-Rôle de la vieille dame.

"Ardéchois coeur fidèle" (1974), de Jean-Pierre Gallo- 6 épisodes-Rôle de Noémie Rouveyre.

-"La folle de Maigret" (1975), de Claude Boissol-Dans le cadre de la série "Les enquêtes du commissaire Maigret"-Rôle de Mme de Caramé.

-"Inutile d'envoyer photo" (1977), d'Alain Dhouailly-Rôle d'Alice.

                 Pour beaucoup de spectateurs, du moins ceux d'une certaine génération, Hélène Dieudonné restera dans les mémoires pour avoir incarné Célestine, la vieille cuisinière de "Belle et Sébastien" (1965), ce feuilleton de Cécile Aubry qui berça notre enfance. Mais elle a participé à d'autres célèbres séries, comme "Janique aimée" (1963), où le générique de ce feuilleton quotidien nous montrait Janine Vila aux commandes de son solex. On vit aussi Hélène Dieudonné dans "Les compagnons de Jéhu" (1966), "Vidocq" (1967), où elle campe une religieuse, ou encore "Ardéchois coeur fidèle" (1974), où elle joue la grand-mère de Sylvain Joubert, ancien officier des guerres napoléoniennes qui ne songe qu'à venger son frère.

                Hélène Dieudonné parut aussi dans des émissions mémorables, qui appartiennent à une époque où un service public exigeant et ambitieux prenait sa mission à coeur et ne prenait pas les spectateurs pour des ilotes. C'est le cas du "Théâtre de la jeunesse", l'admirable série de Claude santelli, qui se proposait de mettre à la portée des enfants de grandes oeuvres de notre littérature. Hélène Dieudonné participa à l'adaptation de "La soeur de Gribouille", célèbre roman de la comtesse de Ségur. Mais on la vit aussi dans un épisode de l'excellente série judiciaire de Pierre Desgraupes, Pierre Dumayet et Claude Barma, "En votre âme et conscience" et dans "Le tribunal de l'impossible", conçu par Michel Subiéla pour apporter auix spectateurs les frissons de l'étrange.

           Ici et là, on confie à l'actrice des rôles plus substantiels. C'est le cas dans le téléfilm réalisé par Marcel Cravenne, "Les vieilles dames de Polchester", tiré d'un roman de Hugh Seymour Walpole. Hélène Dieudonné y incarne une vieille femme pauvre, dont la seule richesse est un bibelot d'ambre en forme de dragon. Echouée dans une maison de retraite lugubre, elle doit faire face à la convoitise d'une de ses compagnes d'infortune, magistralement campée par une étonnante Madeleine Clervanne. Elle joue également un rôle important dans "Les choses voient", réalisé par André Pergament et adapté par Jacques Chabannes d'un roman d'Edouard Estaunié.

             Hélène Dieudonné campe encore, dans "La fenêtre" (1970), de Jacques Pierre, la patronne d'un inquiétant hôtel où, dans une chambre prédestinée, les clients se pendent. Puis elle participe à un étrange téléfilm, "Des yeux par milliers braqués sur nous" (1970), d'Alain Boudet, avec Raymond Souplex dans son propre rôle.

RENEE GARDES (1887-1972)

Publié le 27/06/2016 à 14:37 par kmalden
RENEE GARDES (1887-1972)

                      Quand Eugène Sue écrivit "Les mystères de Paris", il n'imaginait sans doute pas qu'un jour une actrice incarnerait avec autant de vérité son personnage de la Chouette, vieille sorcière borgne et criminelle qui hantait les ruelles du vieux Paris à la recherche de la chair fraîche qu'elle livrerait à des aubergists sans scrupules. Attifée de vieilles hardes, une verrue sur la joue, Renée Gardès transpire ici, dans ce rôle célèbre, la méchanceté et la sournoiserie.

                     C'est que son physique de mégère édentée la prédisposait aux emplois de concierges acariâtres, de vieilles pochardes ou de tireuses de cartes un peu louches.

                     Renée Gardès fit un peu de théâtre.

CARRIERE AU THEATRE:

-"Printemps" (1943), de Bernard Zimmer-Théâtre du Grand Guignol.

-"Ils sont entrés dans la nuit" (1949), de Louis-Jean Finot-Mise en scène d'Alexandre Dundas-Théâtre du Grand-Guignol.

-"Pas d'orchidées pour Miss Blandish" (1950), de James Hadley Chase-Adaptation de Marcel Duhamel et Eliane Charles-Mise en scène d'Alexandre Dundas-Rôle de Ma Grison-Théâtre du Grand Guignol.

-"La grande roue" (1952), de Guillaume Hanoteau-Mise en scène de Roland Piétri-Rôle de Zygetti-Théâtre Saint-Georges.

-"Les sargasses" (1953), de Mouloudji-Mise en scène de l'auteur-Rôle de la vieille-Théâtre de l'Oeuvre.

-"Les assassins de Montchat" (1954), de Frédéric Dard, d'après Paul Gordeaux-Mise en scène de Michel de Ré-Théâtre du Grand-Guignol.

-"Dr Jekyll et Mr Hyde" (1954), d'après Robert Louis Stevenson-Adaptation de Frédéric Dard-Mise en scène de Robert Hossein-Rôle de Maman Cheap-Théâtre du Grand-Guignol.

-"La chair de l'orchidée" (1955), de James Hadley Chase-Adaptation de Frédéric Dard et Marcel Duhamel-Mise en scène de Robert Hossein-Rôle de Miss Loly-Théâtre du Grand Guignol.

-"Vous qui nous jugez" (1957), de Robert Hossein-Mise en scène de l'auteur-Rôle de Madame Nora Smith-Théâtre de l'Oeuvre.

-"Lumières de Bohême" (1963), de Ramon Maria del Valle-Inclan-Mise en scène de Georges Wilson-Rôle d'une prostituée-TNP théâtre de Chaillot.

                      La carrière de Renée Gardès au théâtre, c'est une série de fidélités. Fidélité au théâtre du Grand-Guignol d'abord, cette salle du 9e arrondissement, ouverte en 1896, et longtemps spécialisée dans le genre horrifique, ou parfois comique. C'est dans le cadre de ce petit théâtre, alors sous la coupe de la famille Maurey, que Renée Gardès s'est essayée au répertoire policier et qu'elle a abordé deux célèbres pièces d'un des maîtres du genre, Hadley Chase, dans des adaptations de Frédéric Dard, et de Marcel Duhamel, le créateur de la fameuse "Série noire". Fidélité à des metteurs en scène, comme Robert Hossein, dont l'adaptation de "Dr Jekyll et Mr Hyde" ou encore  "La chair de l'orchidée", suite de "Pas d'orchidées pour Miss Blandish", sont parmi ses  premières mises en scène . Il  fera d'ailleurs de  nouveau appel à Renée Gardès pour jouer une de ses pièces, "Vous qui nous jugez", avec Marina Vlady et Jacques Varennes. On retrouve aussi souvent, dans cette carrière sur la scène, le nom de Frédéric Dard, qui, outre ses adaptations des classiques de Stevenson et de Hadley Chase, fera une place à Renée Gardès dans une de ses propres pièces, "Les assassins de Montchat".

                     Un autre acteur (et aussi chanteur de talent), Mouloudji, confiera un rôle à Renée Gardès dans une de ses deux pièces, "Les sargasses", avec Jean Topart.

                      On verra beaucoup plus souvent Renée Gardès sur le grand écran.

CARRIERE AU CINEMA:

-"Faubourg Montmartre" (1931), de Raymond Bernard.

-"La mariée du régiment" (1935), de Maurice Cammage.

-"Train de plaisir" (1935), de Léo Joannon.

-"Anne-Marie" (1936), de Raymond Bernard.

-"Tout va très bien Madame la marquise" (1936), d'Henry Wulschleger.

-"La petite dame du wagon lit" (1936), de Maurice Cammage.

-"Remontons les Champs-Elysées" (1938), de Sacha Guitry-Rôle d'une tricoteuse.

-"Louise" (1939), d'Abel Gance.

-"L'âge d'or" (1942), de Jean de Limur.

-"Les ailes blanches" (1943), de Robert Péguy.

-"Boule de suif" (1945), de Christian-Jaque-Rôle de la concierge.

-"Justice est faite" (1950), d'André Cayatte.

-"La rue sans loi" (1950), de Marcel Gibaud.

-"La garçonnière" (1951), court-métrage de Claude Orval.

-"Nous sommes tous des assassins" (1952), d'André Cayatte-Rôle de la mère de René Le Guen.

-"Rue de l'Estrapade" (1953), de Jacques Becker-Rôle de la locataire grossière.

-"Le mouton à cinq pattes" (1954), d'Henri Verneuil-Rôle de la concierge.

-"La rafle est pour ce soir" (1954), de Maurice Dekobra.

-"Milord l'Arsouille" (1955), d'André Haguet.

-"Sacrée gamine" (1956), de Michel Boisrond-Rôle de la mère de Jérôme.

-"Coup dur chez les mous" (1956), de Jean Loubignac-Rôle de la patronne du bistrot.

-"Pardonnez nos offenses" (1956), de Robert Hossein.

-"Mitsou ou comment l'esprit vient aux filles" (1956), de Jacqueline Audry-Rôle de la vieille habilleuse.

-"Une parisienne" (1957), de Michel Boisrond-Rôle de Juliette.

-"Fernand clochard" (1957), de Pierre Chevalier.

-"Mimi Pinson" (1957), de Robert Darène.

-"Quai Notre-Dame" (1961), de Jacques Berthier-Rôle de la grand-mère.

-"Le puits aux trois vérités" (1961), de François Villiers-Rôle de Gertrude.

-"Les mystères de Paris" (1962), d'André Hunebelle-Rôle de la Chouette.

-"Méfiez-vous, Mesdames!" (1963), d'André Hunebelle-Rôle de la femme sur la péniche.

-"Le jour d'après" ("Up from the beach") (1965), de Robert Parrish-Rôle de la femme de l'épicier.

-"L'or du duc" (1965), de Jacques Baratier-Rôle de la marchande de billets.

-"Carré de dames pour un as" (1966), de Jacques Poitrenaud.

-"Le dimanche de la vie" (1967), de Jean Herman-Rôle de Victoire.

-"La grande lessive!" (1968), de Jean-Pierre Mocky-Rôle de la bonne des Delaroque.

-"Le grand amour" (1969), de Pierre Etaix-Rôle d'une commère.

-"La maison de campagne" (1969), de Jean Girault-Rôle d'une bonne.

-"Macédoine" (1971), de Jacques Scandélari.

-"Les rendez-vous en forêt" (1972), d'Alain Fleischer-Rôle de la vieille femme.

-"L'oeuf" (1972), de Jean Herman-Rôle de tante Picolette.

-"Le temps d'aimer" ("A time for loving") (1972), de Christopher Miles-Rôle de la vieille dame.

-"Quelque part quelqu'un" (1972), de Yannick Bellon.

                   Comme je l'ai déjà dit, le sommet de la carrière au cinéma de Renée Gardès c'est le rôle emblématique de la Chouette dans l'adaptation d'André Hunebelle des "Mystères de Paris" d'Eugène Sue, avec Jean Marais. On peut aussi signaler son personnage d'ivrognesse dans "Nous sommes tous des assassins", d'André Cayatte, où elle joue la mère indigne de Mouloudji. Cayatte la dirigera d'ailleurs aussi dans "Justice est faite". Par ci par là, quelques réalisateurs confient à Renée Gardès des personnages un peu plus consistants, comme celui de la grand-mère de "Quai Notre-Dame", de Jacques Baratier ou encore celui de Gertrude dans "Le puits aux trois vérités", de François Villiers, avec Jean-Claude Brialy.

                  Pour le reste, des silhouettes épisodiques, à peine enrevues et pas souvent créditées au générique; des concierges, des bonnes, des commères ou encore des "vieilles femmes" anonymes, voilà tout ce que Renée Gardès eut à se mettre sous la dent.

                 Le petit écran, où elle fit également une carrière abondante, lui permit de mettre un peu mieux en valeur son talent.

CARRIERE A LA TELEVISION:

-"L'éventail de Lady Windermere" (1961), de François Gir-Rôle de Lady Jedburg.

-"Jean Valjean" (1963), d'Alain Boudet-Dans le cadre de l'émission "Le théâtre de la jeunesse"-Rôle de la mère Hucheloup.

-"Les aventures de David Balfour" (1964), d'Alain Boudet-Dans le cadre de l'émission "Le théâtre de la jeunesse".

-"L'Apollon de Bellac" (1965), de Gilbert Pineau-Rôle de Mlle Chevredent.

-"Lise de Vilmot" (1965), de Jean-Paul Carrère-Dans le cadre de la série "Les dossiers de Jérôme Randax"-Rôle de la clocharde.

-"Le sac bleu" (1967), de Jacques Pierre.

-"L'Espagnol", de Jean Prat.

-"Escroquerie" (1967), de Marcel Cravenne-Dans le cadre de la série "Malican père et fils"-Rôle de Julie.

-"L'homme de l'ombre" (1968), de Guy Jorré.

-"Les bas-fonds" (1968), de Jean-Paul Sassy.

-"La prunelle" (1968), d'Edmond Tiborovsky.

-"Don Juan revient de guerre" (1968), de Marcel Cravenne-Rôle de la vieille dame.

-"Le sabbat du mont d'Etenclin" (1969), de Michel Subiela-Dans le cadre de l'émission "Le tribunal de l'impossible"-Rôle de la vieille.

-"Le boeuf clandestin" (1969), de Jacques Pierre-Rôle de Julia, la bonne.

-"Crime et châtiment" (1971), de Stellio Lorenzi.

-"Maigret à l'école" (1971), de Claude Barma-Dans le cadre de la série "Les enquêtes du commissaire Maigret"-Rôle de Léonie.

-"Mesure pour mesure" (1971), de Marcel Bluwal-Rôle de Mme Overdone.

-"Robert Macaire" (1971), de Pierre Bureau-Rôle de Mme Rémi.

-"Le bonnetier de la rue Tripette" (1971), de Jean Dréville-Dans le cadre de la série "Le voyageur des siècles"-Rôle de la concierge de Bonaparte.

-"La demoiselle d'Avignon" (1972), de Michel Wyn.

-"Le père Goriot" (1972), de Guy Jorré-Rôle de Mme Vauquer.

-"François Malgorn, séminariste ou celui qui n'était pas appelé" (1972), d'Yves-André Hubert.

-"Les misérables" (1972), de Marcel Bluwal.

                    Renée Gardès affectionnait décidément les classiques. Elle débute ainsi sa carrière sur le petit écran en participant à une adaptation de l'oeuvre d'Oscar Wilde, "L'éventail de Lady Windermere". Dans sa version des "Misérables" d'Hugo, réalisée pour la magnifique série de Claude Santelli, "Le théâtre de la jeunesse", Alain Boudet confie à Renée Gardès le rôle de la mère Hucheloup. Femme du gargotier Hucheloup, propriétaire d'un cabaret où se réunissent des étudiants, elle est décrite par Victor Hugo comme "un être barbu, fort laid". L'actrice finira d'ailleurs sa carrière télévisuelle en apparaissant dans une autre adaptation des "Misérables" due à Marcel Bluwal. Elle a encore un rôle dans "L'Apollon de Bellac", d'après la pièce de Giraudoux. On la voit aussi dans une version de la pièce de Shakespeare, "Mesure pour mesure", où elle campe Mme Overdone, qui s'afflige de l'arrestation de Claudio par le duc Vincentio, joué par Roger Blin. Et puis signalons encore sa composition de Mme Vauquer, cette  bonne "Maman Vauquer" qui, dans "Le père Goriot", de Balzac, tient la pension de famille miteuse où réside le père Goriot. Pour le reste, Renée Gardès dut se contenter, sur le petit comme sur le grand écran, de ses silhouettes habituelles de bonnes ou de vieilles femmes.

                  

MADELEINE CLERVANNE (1897-1975)

Publié le 12/06/2016 à 14:23 par kmalden
MADELEINE CLERVANNE (1897-1975)

                     Maigre et osseuse, le visage décharné, Madeleine Clervanne avait la parole brève et ponctuée de coups de menton impérieux. Dépitée par le train du monde, elle promenait sur les gens et les choses un regard lourd de mépris. Elle vous toisait un moment, puis, la bouche pincée et les yeux au ciel, elle tournait les talons, secouée de tics et de gestes saccadés.

                    Son aspect la vouait aux douairières à lorgnon, aux vieilles filles excentriques et autres gouvernantes à poigne. Madeleine Clervanne mettait dans ces silhouettes une sorte de brusquerie mécanique qui les transformait en marionnettes de Grand Guignol. Mais, de ces automates, elle était la seule à tirer les fils et, en grande comédienne, elle savait composer des personnages dont le relief était assez singulier pour être transposés sur une page de bande dessinée. Car, comme les grands artistes, Madeleine Clervanne avait créé un type, entre tous reconnaissable, donnant à ses silhouettes de vieilles femmes acariâtres ou un peu folles un contour inimitable.

                   Sous ce masque de comedia dell'arte, se cachait une femme pleine de fantaisie et d'humour. Cultivée, elle entretint une correspondance suivie avec le poète André Foulon de Vaulx.

                   Comme beaucoup de comédiens de sa génération, elle fut avant tout une actrice de théâtre.

CARRIERE AU THEATRE:

-"Le marchand de Venise" (1922), d'après Shakespeare-Traduction et adaptation de Lucien Népoty-Mise en scène de Firmin Gémier-Rôle de Portia-Théâtre de l'Odéon.

-"La tragédie de Tristan et Yseult" (1923), de Saint-Georges de Bouhélier-Rôle d'Yseult-Théâtre de l'Odéon.

-"Le professeur Klenow" (1923), de Karen Bramson-Rôle d'Elise-Théâtre de l'Odéon.

-"Lorenzaccio" (1936), d'Alfred de Musset-Mise en scène de Camille Corney-Les Célestins (Lyon).

-"Deirdre des douleurs" (1942), d'après John Millington Synge-Adaptation de Marie Amouroux-Mise en scène de Marcel Herrand-Rôle de Lavarcham-Théâtre des Mathurins.

-"Solness le constructeur" (1943), d'Henrik Ibsen-Traduction du comte Prozor-Mise en scène de Marcel Herrand-Rôle d'Aline Solness-Théâtre des Mathurins.

-"La terre est ronde" (1947), d'Armand Salacrou-Mise en scène de Charles Dullin-Rôle de Clarisse-Théâtre de l'Atelier.

-"L'an mil" (1947), d'après Jules Romains-Mise en scène de Charles Dullin-Rôle de la femme du peuple-Théâtre de la Cité.

-"Eté et fumées" (1953), de Tennessee Williams-Adaptation de Paule de Beaumont-Mise en scène de Jean Le Poulain-Rôle de Madame Bassett.

-"La dame aux camélias" (1955), d'Alexandre Dumas fils-Les Célestins (Lyon).

-"Amphitryon 38" (1957), de Jean Giraudoux-Mise en scène de Claude Sainval-Rôle d'Eclissé-Comédie des Champs-Elysées.

-"La mouche bleue" (1957), de Marcel Aymé-Mise en scène de Claude Sainval-Comédie des Champs-Elysées.

-"Coup de pouce" (1958), de Bernard Frangin-Mise en scène d'Alfred Pasquali-Les Célestins (Lyon).

-"Monsieur de France" (1958), de Jacques François-Mise en scène de Christian-Gérard-Théâtre des Bouffes-Parisiens.

-"La toile d'araignée" (1959), d'après Agatha Christie-Adaptation de Michel André-Mise en scène de Raymond Gérôme-Rôle de Mlle Peake.

-"Barbe-Rouge" (1960), de Michel Parent-Mise en scène de René Clermont.

-"Les quatre murs" (1960), de Renée Barell-Mise en scène de Jean-Paul Cisife-Rôle de Mademoiselle Moppin-Théâtre Molière (Bruxelles).

-"Huit femmes" (1961), de Robert Thomas-Mise en scène de Jean Le Poulain-Rôle de Mamy-Théâtre Edouard VII.

-"Henri III et sa cour" (1961), d'Alexandre Dumas-Mise en scène de Pierre Bertin-Rôle de Catherine de Médicis-Théâtre de l'Athénée.

-"Le système Fabrizzi" (1963), d'Albert Husson-Mise en scène de Sacha Pitoëff-Rôle de Mme Sartori-Théâtre Moderne.

-"La folle de Chaillot" (1965), de Jean Giraudoux-Mise en scène de Georges Wilson-Rôle de Joséphine, la Folle de la Concorde-Théâtre National Populaire.

-"La voyante" (1965), d'André Roussin-Mise en scène de Jacques Mauclair-Les Célestins (Lyon).

-"Le boy-friend" (1965), de Sandy Wilson-Mise en scène de Jean-Christophe Averty et Dirk Sanders-Théâtre Antoine.

-"L'orage" (1967), d'après Alexandre Ostrovski-Adaptation de Nina Gourfinkel et Armen Godel-Mise en scène de Guy Bousquet-Rôle de Fekloucha-Concours des jeunes compagnies et Palais de Chaillot.

-"Extra-muros" (1967), de Raymond Devos-Mise en scène de l'auteur-Théâtre des Variétés.

-"La Célestine" (1968), d'après Fernando de Rojas-Adaptation de Paul Achard-Mise en scène de Marcel Lupovici-Rôle de Célestine-Château de la Duchesse Anne-Dans le cadre du Festival d'art dramatique de Saint-Malo.

-"Le disciple du diable" (1968), de George Bernard Shaw-Traduction de Henriette et Augustin Hamon-Adaptation de Jean Cocteau-Mise en scène de Jean Marais-Rôle de Madame Dudgeon-Théâtre de Paris.

-"Les grosses têtes" (1969), de Jean Poiret et Michel Serrault-Rôle de la mère-Théâtre de l'Athénée.

-"La lune heureuse" (1969), de Peter Scott-Adaptation et mise en scène de Jean Meyer-Rôle de Peggy-Les Célestins (Lyon) puis Théâtre Sorano (Toulouse).

-"Pygmalion" (1969), de George Bernard Shaw-Mise en scène de Pierre Franck-Les Célestins (Lyon).

-"Ivanov" (1970), d'Anton Tchekhov-Adaptation et mise en scène de Michel Vitold-Rôle d'Advotia Nazarovna-Théâtre de l'Athénée.

-"La souricière" (1971), d'après Agatha Christie-Adaptation de Nicole Strauss et Philippe Derrez-Mise en scène de Jean-Paul Cisife-Rôle de Madame Boyle-Les Célestins (Lyon), puis Théâtre Hébertot et théâtre de la Potinière.

-"Les possédés" (1972), d'Albert Camus, d'après Dostoïevski-Mise en scène de Jean Mercure-Rôle de Prascovie Drozdov-Théâtre de la Ville.

-"Santé publique ou les amours noires d'un homme en blanc" (1972), de Peter Nichols-Adaptation de Claude Roy-Mise en scène de Jean Mercure-Rôle de la surveillante générale-Théâtre de la Ville.

-"Chat!" (1975), d'après Istvan Orkeny-Adaptation de Vercors-Mise en scène de Jean-Laurent Cochet-Rôle de Madama Adélaïde Strampf-Théâtre du Gymnase.

                Une belle carrière, on en conviendra. Qui eût imaginé Madeleine Clervanne dans le rôle de la blonde Yseult? Face à Pierre Blanchar, elle incarne, dans cette pièce en 4 actes et 18 tableaux de Saint-Georges de Bouhélier, l'héroïne évanescente de la légende médiévale qui, faute de pouvoir l'aimer dans la vie, rejoindra Tristan dans la mort. Madeleine Clervanne n'a pas toujours été cette vieille dame sèche et tyrannique, portant binocles et cols montants, elle fut aussi une frêle Yseult de 26 ans dont aucune photographie, hélas, n'a fixé l'image.

               On se serait attendu à ne voir Madeleine Clervanne que sur les scènes du Boulevard, attentive à nous régaler de ses personnages hauts en couleurs. On l'y applaudit, bien entendu, dans des adaptations de pièces d'Agatha Christie (dont l'inusable "Souricière"), dans "La voyante", d'André Roussin, avec Elvire Popesco, ou dans "Les grosses têtes", de Jean Poiret. Mais ce n'est pas sur ces scènes-là qu'on la vit le plus. Celle qui commença sa carrière à l'Odéon, à la fin des années 10, débuta avec Shakespeare, sous la férule du grand Firmin Gémier. Puis elle quitta le théâtre durant près de vingt ans, avant d'y revenir dans l'ombre d'un autre génie de la scène, Charles Dullin, qui la dirige dans son ancien théâtre de l'Atelier. Elle paraît ainsi dans "La terre est ronde", une pièce de Salacrou sur Savonarole.

                Puis la comédienne se glisse dans l'univers de Giraudoux. Elle est d'abord la confidente Eclissé auprès de Françoise Christophe en Alcmène dans  "Amphytrion 38", puis une des commères d'Edwige Feuillère dans "La Folle de Chaillot". Elle tâte aussi du théâtre de Tennessee Williams et continue d'explorer les classiques: elle est Aline Solness, la femme de l'architecte visionnaire de "Solness le constructeur" d'Ibsen, mise en scène par le grand Marcel Herrand, elle prête vie à une Catherine de Médicis sépulcrale dans la pièce d'Alexandre Dumas, "Henri III et sa cour", elle incarne Mme Dudgeon, un rôle important, dans "Le disciple du diable", de George Bernard Shaw, qu'elle retrouve pour "Pygmalion", joue les vieilles dames dans l'"Ivanov" de Tchekhov, aux côtés de Michel Vitold, ou encore figure la riche générale Drozdoff dans "Les possédés", adaptés par Camus du roman de Dostoïevski.

                 Madeleine Clervanne aborde aussi un répertoire plus moderne, jouant des auteurs contemporains. C'est le cas de Michel Parent, dont elle interprète "Barbe-Rouge", ou bien de Peter Scott et de sa "Lune heureuse", avec Fernand Gravey. En 1968, Madeleine Clervanne succède à Maria Mériko dans le rôle principal de "La Célestine", d'après le classique de Fernando de Rojas, où elle incarne une diabolique entremetteuse.

                Le cinéma lui offrit des rôles beaucoup plus superficiels.

CARRIERE AU CINEMA:

-"Les anges du péché" (1943), de Robert Bresson.

-"La famille Fenouillard" (1960), d'Yves Robert-Rôle de Mme de Bréauté-Beuzeville.

-"Cartouche" (1962), de Philippe de Broca-Rôle de Pierrette.

-"Conduite à gauche" (1962), de Guy Lefranc-Rôle de Mme Palmyre.

-"Arsène Lupin contre Arsène Lupin" (1962), d'Edouard Molinaro-Rôle de Cécile Borel.

-"Le diable et les dix commandements (segment: "Les dimanches tu garderas") (1962), de Julien Duvivier-Rôle de Delphine.

-"Les veinard" (segment: "Un gros lot") (1963), de Philippe de Broca et Jean Girault-Rôle de la concierge.

-"Bébert et l'omnibus" (1963), d'Yves Robert-Rôle de la dame au chien.

-"La bonne soupe" (1964), de Robert Thomas-Rôle d'Adèle Postic.

-"Alerte à Gibraltar" (1964), de Pierre Gaspard-Huit.

-"Un drôle de caïd" (1964), de Jacques Poitrenaud-Rôle de Mme Laurent.

-"Le roi de coeur" (1966), de Philippe de Broca-Rôle de Brunehaut.

-"Pouce" (1971), de Pierre Badel-Rôle de la supérieure du couvent.

-"Le viager" (1972), de Pierre Tchernia-Rôle de la grand-mère Galipeau.

-"Pas folle la guêpe" (1972), de Jean Delannoy.

-"La planète sauvage" (1973), film d'animation de René Laloux-Voix seulement.

                  Madeleine Clervanne aborde le cinéma la soixantaine venue. Le grand écran ne lui offre aucun rôle notable et elle doit se contenter de jouer les utilités.  Elle retrouve ses silhouettes familières d'excentriques corsetées, comme dans "La famille Fenouillard", adaptée par Yves Robert de la célèbre bande dessinée de Christophe, où elle incarne une duchesse imbue de son rang qui, recevant un fromage blanc dans la figure, n'en assure pas moins son face-à-main sur ses yeux aveuglés. Dans le célèbre "Cartouche", de Philippe de Broca, elle interprète la gouvernante d'Odile Versois, la femme du lieutenant de police dont tombe amoureux le fameux bandit. C'est un rôle qu'elle retrouvera à plusieurs reprises, surtout à la télévision.

                  Puis Madeleine Clervanne paraît encore dans des films de qualité comme "Arsène Lupin contre Arsène Lupin", de Molinaro ou "Bébert et l'omnibus", où elle est reléguée dans des rôles très secondaires. Il s'agit le plus souvent d'un cinéma de divertissement sans vulgarité, illustré encore par "Le viager", de Pierre Tchernia, où elle joue la mère de Rosy Varte.

                 La télévision sera plus généreuse pour Madeleine Clervanne.

CARRIERE A LA TELEVISION:

-"Un bon petit diable" (1961), de Jean-Paul Carrère-Rôle de Mme Mac Miche.

-"Chéri" (1962), de François Chatel.

-"Les vieilles dames de Polchester" (1962), de Marcel Cravenne-Rôle d'Agathe Payne.

-"La fille du capitaine" (1962), d'Alain Boudet-Dans le cadre de l'émission "Le théâtre de la jeunesse"-Rôle de la femme du capitaine.

-"En famille, 13 contes de Maupasant" (1963), de Carlo Rim-Rôle de Mamie Caravan.

-"La case de l'oncle Tom" (1963), de Jean-Christophe Averty-Dans le cadre de l'émission "Le théâtre de la jeunesse"-Rôle d'Ophelia.

-"L'héritage mystérieux" (1964), de Jean-Pierre Decourt-Dans le cadre de la série "Rocambole"-Rôle de la baronne de Kermadec.

-"Le mystère de Choisy" (1964), de Stellio Lorenzi-Dans le cadre de l'émission "La caméra explore le temps"-Rôle de Mme de Recourt.

-"David Copperfield" (1965), de Marcel Cravenne-Dans le cadre de l'émission "Le théâtre de la jeunesse"-Rôle de tante Betsy.

-"L'affaire Ledru" (1965), de Stellio Lorenzi-Dans le cadre de l'émission "La caméra explore le temps"-Rôle de l'habilleuse.

-"Vive la vie" (1966), de Joseph Drimal-Rôle d'Honorine.

-"Une fille du régent" (1966), de Jean-Pierre Decourt-Rôle de Mme Desroches.

-"Huckleberry Finn" (1967), de Marcel Cravenne-Rôle de Mme Loftus.

-"Le système Fabrizzi" (1967), pièce d'Albert Husson-Dans le cadre de l'émission "Au théâtre ce soir"-Rôle de Mme Sartori-Réalisation de Pierre sabbagh.

-"Princesse Czardas" (1968), de Dirk Sanders-Rôle de la princesse.

-"Les diables au village" (1969), d'Yves Bernardou-Rôle d'Herminie.

-"Que ferait donc Faber?" (1969), de Dolores Grassian.

-"La toile d'araignée" (1969), pièce d'Agatha Christie-Dans le cadre de l'émission "Au théâtre ce soir"-Rôle de Mlle Peake-Réalisation de Pierre sabbagh.

-"La possédée" (1971), d'Eric Le Heung-Rôle de la grande juge.

-"Tartuffe" (1971), de Marcel Cravenne-Rôle de Mme Pernelle.

-"Virage dangereux" (1971), pièce de J.B. Priestley-Dans le cadre de l'émission "Au théâtre ce soir"-Rôle de Miss Mockridge-Réalisation de Piere Sabbagh.

-"Huit femmes" (1972), pièce de Robert Thomas-Dans le cadre de l'émission "Au théâtre ce soir"-Rôle de Mamy-Réalisation de Pierre Sabbagh.

-"Les messieurs de Saint-Roy" (1973), de Pierre Goutas-Rôle de Mlle Clerc.

-"La duchesse d'Avila" (1973), de Philippe Ducrest-Deux épisodes-Rôle de la duègne.

-"Edmée" (1974), pièce de Pierre-Aristide Bréal-Dans le cadre de l'émission "Au théâtre ce soir"-Rôle de Léontine-Réalisation de Georges Folgoas.

-"Paul et Virginie" (1974), de Pierre Gaspard-Huit.

                       Qui ne se souvient de la sévère et avaricieuse Madame Mac Miche, l'héroïne de la comtesse de Ségur, comptant ses pièces d'or et menant la vie dure à son neveu, qu'elle a recueilli? C'est par ce rôle emblématique que Madeleine Clervanne obtint reconnaissance et notoriété. Et les classiques, elle aimait décidément les fréquenter, en participant notamment au merveilleux "théâtre de la jeunesse" imaginé par Claude Santelli au début des années 60. C'est ainsi qu'elle eut l'occasion d'y incarner une autre tante, celle de David Copperfield, aussi douce et bonne que Madame Mac Miche était méchante et autoritaire. Ce qui prouve d'ailleurs l'étendue du registre dramatique de Madeleine Clervanne. Elle interprète aussi Ophelia, la cousine nordiste d'Augustin St Clare, dans "La case de l'oncle Tom"; elle a des convictions abolitionnistes, mais n'en exprime pas moins des préjugés contre les noirs.

                   Comme nombre de comédiens de sa génération, elle participa à d'autres émissions célèbres, comme "La caméra explore le temps" ou "Au théâtre ce soir", où elle reprit certains des rôles qu'elle avait joués sur scène, comme la Madame Sartori du "Système Fabrizzi", d'Albert Husson ou la Mlle Peake de "La toile d'araignée". Dans "Huit femmes", la pièce de Robert Thomas, elle essaie, avec ses compagnes, de résoudre un meurtre mystérieux.

                Dans "Les vieilles dames de Polchester", d'après une pièce de Rodney Ackland, tirée elle-même d'un roman de Hugh Seymour Wapole, Madeleine Clervanne, aux côtés de Germaine Delbat et Hélène Dieudonné, tient la vedette et prête une dureté inquiétante à une vieille fille ambitieuse et manipulatrice, qui prend dans ses rets une victime (Hélène Dieudonné) désarmée. On se souvient aussi, avec une certaine émotion, du rôle de Madeleine Clervanne qui, dans "Vive la vie", feuilleton emblématique d'une génération, incarne Honorine, la cuisinière qui partage les menues aventures de cette famille bien ordinaire.

              Madeleine Clervanne impose encore sa présence dans un des rôles principaux des "Diables au village", un feuilleton en 13 épisodes d'Yves Bernardou, dont l'action se situe dans un bourg provençal, à la fin du XIVe siècle. Elle y compose le personnage d'Herminie, doyenne du village, qui mène son monde avec une autorité qui dissimule en fait une grande générosité. Coiffée d'une sorte de guimpe blanche qui lui enserre le visage et le fait paraître plus osseux encore, Madeleine Clervanne livre ici une composition remarquable.

              Après avoir, dans le "Tartuffe" adapté par Marcel Cravenne,incarné Madame Pernelle, la mère d'Orgon, favorable aux menées du dévôt, elle participe à l'adaptation des "Boussardel", l'oeuvre monumentale de Philippe Hériat.