Comment paraître plus Marseillais que Darcelys? Avec sa célèbre casquette et sa gouaille du Midi, ses hymnes aux parties de pétanque et aux petits "cabanons", il est, avec Fernandel bien sûr (qu'il appelait "son jeune", mais aussi Alibert ou Andrex) un des meilleurs interprètes de ce répertoire ensoleillé.

Il a joué, avec Alibert, dans bien des opérettes du cru, souvent écrites par Sarvil et Vincent Scotto: "le roi des galéjeurs", "les gangsters du château d'If"  ou, plus fameuses encore, "Trois de la marine" (avec "Sur le plancher des vaches", une de ces ritournelles entêtantes qui peuplent à jamais la mémoire) et, surtout, "Un de la Canebière": qui ne connaît, même s'il n'est pas natif du Vieux port, le si célèbre "Cane, Cane, Canebière"?

Il était normal que ce Méridional plein d'entrain, qui avait connu la dure école du cabaret, eût tâté du cinéma:

- "Quand tu nous tiens, amour", de Maurice Cammage (1932).

- "Les bleus de la marine", de Maurice Cammage (1934) : rôle d'un ancien.

- "Angèle", de Marcel Pagnol (1934) : rôle du tatoué.

- "Coeur de coq", de Maurice Clioche (1946).

On le voit, c'est une bien modeste carrière, comparée à nombre de ses compères marseillais. Et tout entière sous l'égide de son "pays", Fernandel, qui jouait dans les quatre films. Dans "Les bleus de la marine", il joue un petit rôle face à Lafraise et Plumard (!), les deux marins en goguette incarnés par Fernandel et le célèbre chansonnier "piou-piou" Ouvrard. Il participe aussi à un curieux film de Maurice Cammage (qu'on aurait tort de trop mépriser) où on greffe à Fernandel (qui porte le gracieux prénom de Tulipe) un coeur de coq qui doit le rendre à la vie.