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COMEDIENS OUBLIES

MAURICE SCHUTZ (1866-1955)

Publié le 24/07/2023 à 10:19 par kmalden
MAURICE SCHUTZ (1866-1955)

On a l'impression que Maurice Schutz a toujours été vieux.  Son visage labouré d'un réseau de rides profondes, il s'avance vers vous, sa haute stature un peu courbée.

De ce visage émacié, qu'éclaire un sourire malicieux, émane la voix cassée d'un poitrinaire fatigué. Durant la plus grande partie de sa carrière, et notamment pendant la dernière période, celle du cinéma parlant, Maurice Schutz a toujours semblé à la dernière extrémité. Cet air exténué lui a d'ailleurs valu de jouer nombre de mourants ou de vieillards cacochymes. 

Il faut dire qu'il n'a abordé le cinéma, alors muet, qu'à près de 50 ans et que, quand les acteurs se sont mis à parler, il en avait déjà près de 65 !

La carrière de Maurice Schutz ayant débuté avant même l'invention du cinéma, il n'a donc pu commencer à jouer que sur les planches !

CARRIERE AU THEATRE :

-"Conte d'avril" (1891), d'Auguste Dorchain, d'après Shakespeare-Rôle de Valentin-Théâtre de l'Odéon.

-"Lysistrata" (1892), de Maurice Donnay-Rôle de Taraxion-Grand théâtre.

-"Madame Sans-Gêne" (1893), de victorien Sardou-Rôle de Leroy-Théâtre du Vaudeville;

-"La douloureuse" (1897), de Maurice Donnay-Théâtre du Vaudeville.

-"Paris qui marche" (1897), d'Hector Monréal et Henri Blondeau-Plusieurs rôles : Antonin, le vicomte, un directeur-Théâtre des Variétés.

-"La tragique histoire d'Hamlet, prince de Danemark" (1899), d'après Shakespeare-Traduction et adaptation de Marcel Schwob et Eugène Morand-Rôle du premier fossoyeur-Théâtre Sarah-Bernhardt.

-"L'Aiglon" (1900), d'Edmond Rostand-Rôle de l'attaché français-Théâtre Sarah-Bernhardt.

-"La question des huiles" (1901)-Rôle de Baumgarten-Salle Vantier.

-"Madame flirt" (1901), de Paul Gavault et Georges Berr-Rôle du poète-Théâtre de l'Athénée.

-"Théodora" (1902), de Victorien Sardou-Rôle de Caribert-Théâtre de la Porte Saint-Martin.

-"La Samaritaine" (1902), d'Edmond Rostand-Théâtre de la Renaissance.

-"Théroigne de Méricourt" (1902), de Paul Hervieu-Rôle de Jarjayes-Théâtre Sarah-Bernhardt.

-"Le système du docteur Goudron et du professeur Plume" (1903), d'André de Lorde-Rôle d'Henry à 30 ans-Théâtre du Grand-Guignol.

-"La dernière torture" (1904), d'André de Lorde-Rôle de Georges Gravier-Théâtre du Grand-Guignol.

-"Scarron" (1905), de Catulle Mendès-Mise en scène de Jean Coquelin et Henri Hertz-Rôle de Rotrou-Théâtre de la Gaîté.

-"Barberine" (1913), d'Alfred de Musset-Mise en scène de Jacques Copeau-Rôle du comte Ulric-Théâtre du Vieux-Colombier.

-"Un fils d'Amérique" (1913), de Pierre Véber-Mise en scène d'Abel Tarride-Rôle du monsieur-Théâtre de la Renaissance.

-"Pasteur" (1919), de Sacha Guitry-Rôle du médecin-Théâtre du Vaudeville.

Réflexion faite, Maurice Schutz a bien été jeune ! La preuve, il a débuté au théâtre à 25 ans, dans une adaptation de Shakespeare. Imagine-t-on ce grand vieillard buriné, que le premier courant d'air menace de renverser, dans la fleur de l'âge ! Voilà qui tient du prodige, mais qu'aucune photo, hélas (du moins à ma connaissance) ne nous a conservé.

Et Maurice Schutz a côtoyé sur scène des monstres sacrés entrés  dans la légende de leur vivant. Qu'on y songe : ses partenaires étaient une certaine Sarah Bernhardt,  sans doute la tragédienne la plus illustre de tous les temps; il partage la scène avec la grande Sarah dans une adaptation de Shakespeare, dans l'"Aiglon" de Rostand (où l'actrice, âgée de 56 ans, campe le fils de Napoléon, mort à 20 ans !), ou encore dans "Théroigne de Méricourt", où Sarah Bernhardt fait revivre la célèbre révolutionnaire (là encore beaucoup plus jeune que l'actrice au moment des événements relatés dans la pièce).

Maurice Schutz donne la réplique à d'autres acteurs dont le nom résume à lui seul l'art du théâtre : Réjane, Lucien Guitry, l'illustre père de Sacha, Cécile Sorel ou encore le grand metteur en scène et théoricien du théâtre (mais aussi acteur) Lugné-Poe.

Maurice Schutz doit souvent se contenter de rôles assez modestes au théâtre : il incarne ainsi, dans ses diverses pièces, un fossoyeur, un monsieur, un poète ou un diplomate. Mais ses compositions sont parfois plus étoffées. C'est le cas pour ses débuts sur scène, dans une comédie en vers, "Conte d'avril", librement inspirée de Shakespeare et qui marque aussi ceux du dramaturge Auguste Dorchain, par ailleurs poète et éditeur des oeuvres d'Alfred de Vigny.

Il défend aussi des rôles plus étoffés, dans une adaptation, par Maurice Donnay, de la pièce d'Aristophane, "Lysistrata", qui raconte la prise de pouvoir des femmes, et dans "Madame Sans-Gêne", de Victorien Sardou, où la maréchale Lefebvre, l'ancienne vivandière aux manières frustes, est incarnée par la grande Réjane.

Acteur éclectique, Maurice Schutz passe avec aisance du théâtre classique au music-hall. Il apparaît ainsi, en 1897, dans "Paris qui marche", une revue d'Hector Monréal et Henri Blondeau, immortels auteurs de "Tapez-moi là-d'ssus" et "Pif-Paf" ! Il s'y démultiplie d'ailleurs, jusqu'à jouer trois rôles.

Quelques années plus tard, l'acteur a encore l'honneur de donner la réplique à Sarah Bernhardt, qui, dans "Théodora", toujours de Victorien Sardou, campe l'impératrice de Byzance, épouse de Justinien. Il la retrouve d'ailleurs peu de temps après dans un drame historique de Paul Hervieu, "Théroigne de Méricourt", qui se passe durant la Révolution française.

Changement de registre, avec un petit tour au théâtre du Grand-Guignol, établissement fondé en 1896 et spécialisé dans les pièces macabres, aux effets spéciaux parfois sanglants. Le public parisien vient s'encanailler dans cette petite salle, à la recherche de sensations fortes. Maurice Schutz y jouera deux pièces d'André de Lorde,  aristocrate désargenté et auteur prolifique de plus de 150 pièces, surnommé le "prince de l'épouvante".

Dans la pièce de Catulle Mendès consacrée à Scarron, l'auteur du "Roman comique" et premier mari de la future Mme de Maintenon, Maurice Schutz incarne le dramaturge et poète Rotrou, auteur célèbre au XVIIe siècle, bien oublié depuis.

En 1913, le grand homme de théâtre Jacques Copeau donne à l'acteur ce qui fut sans doute son plus grand rôle au théâtre. Celui du comte Ulric, qui, dans la pièce de Musset "Barberine", campe un gentilhomme hongrois sans fortune, qui surveille sa femme à l'aide d'un miroir magique. On a bien de la peine à imaginer Maurice Schutz en amoureux transi ! En tous cas, ce rôle principal, repris, en alternance, par Jacques Copeau lui-même, marque l'apogée de la carrière théâtrale de Maurice Schutz. Il est vrai que cette pièce peu connue de l'auteur de "Lorenzaccio" ne sera jouée, en tout et pour tout, que deux fois, sa reprise au Vieux-Colombier, avec Maurice Schutz, marquant la fin de sa carrière sur les planches.

Quant à l'acteur, il fait ses adieux à la scène, en 1919, dans "Pasteur", une pièce de Sacha Guitry, qui l'aimait bien, et lui redonnera un rôle, mais pas le même, dans le film qu'il tire de sa pièce, en 1935, et qui est sa première oeuvre au cinéma.

Le cinéma, Maurice Schutz l'a beaucoup fréquenté.

CARRIERE AU CINEMA :

-"Nick Winter l'adroit détective" (1910), de Paul Garbagni.

-"Le train des bois" (1914).

-"Quatre-vingt-treize" (1914), d'Albert Capellani et Antoine-Rôle de Grandcoeur.

-"Serpentin janissaire" (1918), de René Plaissety-Rôle de M. du Fleuret.

-"Sa gosse" (1919), d'Henri Desfontaines.

-"Au-delà des lois humaines" (1920), de Gaston Roudès et Marcel Dumont-Rôle du Dr Dorfer.

-"Maître Evora" (1920), de Gaston Roudès-Rôle de Lord Harriet.

-"Irène" (1920), de Gaston Roudès.

-"Prisca" (1921), de Gaston Roudès-Rôle de Patrice.

-"Froment jeune et Risler aîné" (1921), d'Henry Krauss-Rôle de Le Gardinois.

-"Le méchant homme" (1921), de Charles Maudru-Rôle de Bréville.

-"La douloureuse comédie" (1921), de Théo Bergerat.

-"Les trois masques" (1921), d'Henry Krauss-Rôle de Luigi.

-"Lily vertu" (1921), de Daniel Bompard-Rôle de Charles Meunier.

-"Les opprimés" (1922), d'Henri Roussell-Rôle du duc d'Albe.

-"L'empereur des pauvres" (1922), de René Leprince-Rôle de Marcel Anavan.

-"L'âtre" (1922), de Robert Boudrioz-Rôle du père Larade.

-"Le petit moineau de Paris" (1923), d'Henry Roussell-Rôle de Robert Damien.

-"Les Rantzau" (1923), de Gaston Roudès-Rôle de Jean Rantzau.

-"La mendiante de Saint-Sulpice" (1923), de Charles Burguet-Rôle du comte d'Areynes.

-"Le petit Jacques" (1923), de Georges Raulet et Georges Lannes-Rôle du Dr Arthez.

-"Le crime des hommes" (1923), de Gaston Roudès-Rôle du général Samson.

-"Cyrano de Bergerac" (1923), d'Augusto Genina-Rôle de Le Bret.

-"La vierge du portail" (1923), d'Albert Durec.

-"Gossette" (1923), de Germaine Dulac-Rôle du comte de Savières.

-"L'ornière" (1924), d'Edouard Chimot-Rôle de M. Horn.

-"Pour toute la vie" (1924), de Benito Perojo-Rôle d'Ottavo.

-"Le fantôme du Moulin Rouge" (1924), de René Clair-Rôle de Vincent.

-"Le vert galant" (1924), de René Leprince-Rôle du grand inquisiteur.

-"Les cinquante ans de Don Juan" (1924), d'Henri Etiévant-Rôle du duc de Casteluccio.

-"Faubourg Montmartre" (1924), de Charles Burguet-Rôle de M. Gentilhomme.

-"La nuit de la revanche" (1925), d'Henri Etiévant-Rôle de Casteluccio.

-"Jean Chouan" (1925), de Luitz Morat-Rôle de Jean Chouan.

-"La course du flambeau" (1925), de Luitz Morat.

-"Le coeur des gueux" (1925), d'Alfred Machin et Henry Wulschleger.

-"Le voyage imaginaire" (1925), de René Clair-Rôle de Rosa Koslex.

-"Veille d'armes" (1925), de Jacques de Baroncelli.

-"Le juif errant" (1926), de Luitz Morat-Rôle d'Airigny.

-"Grand gosse" (1926), de Benito Perojo-Rôle de l'oiseau vert.

-"Mauprat" (1926), de Jean Epstein-Rôle de Tristan de Mauprat.

-"Le bonheur du jour" (1927), de Gaston Ravel-Rôle de M. d'Aguzon.

-"L'agonie de Jérusalem" (1927), de Julien Duvivier-Rôle de Marc Verdier.

-"Napoléon" (1927), d'Abel Gance-Rôle de Paoli.

-"L'âme de Pierre" (1928), de Gaston Roudès-Rôle de Sélim.

-"Verdun. Visions d'Histoire" (1928), de Léon Poirier-Rôle du maréchal.

-"La passion de Jeanne d'Arc" (1928), de Carl Theodor Dreyer-Rôle de Nicolas Loyseleur.

-"La vierge folle" (1928), de Luitz Morat-Rôle du duc de Charance.

-"Vénus" (1928), de Louis Mercanton-Rôle de Serres.

-"La maison des hommes vivants" (1929), de Gaston Roudès et Marcel Dumont.

-"l'Arlésienne" (1930), de Jacques de Baroncelli-Rôle de Balthazar.

-"Les vacances du diable" (1930), d'Alberto Cavalcanti-Rôle de David Stone.

-"Verdun, souvenirs d'Histoire" (1931), de Léon Poirier-Rôle du maréchal d'Empire.

-"Vampyr, ou l'étrange histoire de David Gray" (1931), de Carl Theodor Dreyer-Rôle du seigneur.

-"Gitanes" (1931), de Jacques de Baroncelli-Rôle du père.

-"Fantômas" (1932), de Paul Fejos-Rôle de l'abbé Sicot.

-"Les misérables" (1933), de Raymond Bernard.

-"La mille et deuxième nuit" (1933), d'Alexandre Volkoff-Rôle du grand vizir.

-"Le petit roi" (1933), de Julien Duvivier-Rôle de l'archevêque.

-"Pasteur" (1935), de Sacha Guitry-Rôle du grand-père.

-"Adémaï au Moyen-Age" (1935), de Jean de Marguenat.

-"La rose effeuillée" (1936), de Georges Pallu-Rôle de Léon XIII.

-"L'assaut" (1936), de Pierre-Jean Ducis-Rôle de Joseph.

-"L'appel du silence" (1936), de Léon Poirier.

-"Maman colibri" (1937), de Jean Dréville-Rôle du domestique.

-"Métropolitain" (1938), de Maurice Cam.

-"Katia" (1938), de Maurice Tourneur-Rôle de l'évêque.

-"La fin du jour" (1938), de Julien Duvivier-Rôle de Verneuil.

-"Légions d'honneur" (1938), de Maurice Gleize-Rôle du grand-père.

-"Trois valses" (1938), de Ludwig Berger-Rôle de Cyprien.

-"Le roman de Werther" (1938), de Max Ophüls-Rôle du bedeau.

-"Gargousse" (1938), d'Henry Wulschleger.

-"Raphaël le tatoué" (1938), de Christian-Jaque-Rôle du grand-père.

-"Remontons les Champs-Elysées" (1938), de Sacha Guitry-Rôle de Louis XIV âgé.

-"La nuit fantastique" (1941), de Marcel L'Herbier-Rôle du vieillard.

-"La symphonie fantastique" (1941), de Christian-Jaque-Rôle de Paganini.

-"Le camion blanc" (1942), de Léo Joannon.

-"La chèvre d'or" (1942), de René Barberis-Rôle de Peu Parle.

-"Notre-Dame de Paris" (1942), court-métrage de René Hervouin.

-"'Les Roquevillard" (1943), de Jean Dréville-Rôle d'Etienne Roquevillard.

-"Adémaï bandit d'honneur" (1943), de Gilles Grangier-Rôle d'Angelico.

-"Un seul amour" (1943), de Pierre Blanchar-Rôle du père du notaire.

-"Jeannou" (1943), de Léon Poirier-Rôle d'Eloi des Farges.

-"Vautrin" (1943), de Pierre Billon.

-"Goupi Mains Rouges" (1943), de Jacques Becker-Rôle de Goupi l'Empereur.

-"La grande meute" (1944), de Jean de Limur-Rôle de Patrice de Lambrefaut.

-"Patrie" (1945), de Louis Daquin.

-"L'assassin n'est pas coupable" (1945), de René Delacroix-Rôle du collectionneur.

-"Un ami viendra ce soir" (1945), de Raymond Bernard.

-"Le capitan" (1945), de Robert Vernay-Rôle du vieux conseiller.

-"Les enfants du paradis" (1945), de Marcel Carné-Rôle de l'encaisseur.

-"Le village de la colère" (1946), de Raoul André-Rôle d'Anne.

-"Coïncidences" (1946), de Serge Debecque-Rôle du vieux paysan.

-"L'arche de Noë" (1946), d'Henry Jacques-Rôle du représentant du conseil.

-"Le village perdu" (1946), de Christian Stengel-Rôle de Chardon.

-"Danger de mort" (1947), de Gilles Grangier-Rôle du beau-père de Loiseau.

-"Le diable boiteux" (1948), de Sacha Guitry-Rôle de Voltaire.

-"Retour à la vie "(1948)-Sketch "le retour de Jean", d'Henri-Georges Clouzot-Rôle du vieux monsieur.

-"Vient de paraître" (1949), de Jacques Houssin-Rôle du vieux maître.

-"Véronique" (1949), de Robert Vernay-Rôle du vieux gentilhomme.

-"Miquette et sa mère" (1949), d'Henri-Georges Clouzot-Rôle de Panouillard.

-"Histoires extraordinaires" (1949), de Jean Faurez-Rôle du vieillard.

-"Ronde de nuit" (1949), de François Campaux-Rôle du vieux mendiant.

-"Adémaï au poteau frontière" (1949), de Paul Colline.

-"Justice est faite" (1950), d'André Cayatte-Rôle du vieillard.

-"Boîte à vendre" (1950), court-métrage de Claude-André Lalande.

-"L'extravagante Théodora" (1950), d'Henry Lepage.

-"Une fille à croquer" (1950), de Raoul André-Rôle du grand-père.

-"La demoiselle et son revenant" (1951), de Marc Allégret-Rôle du doyen.

-"Le cap de l'Espérance" (1951), de Raymond Bernard-Rôle du marquis du Taillis.

-"Le jugement de Dieu" (1952), de Raymond Bernard-Rôle du client du barbier.

-"La bergère et le ramoneur" (1952), dessin animé de Paul Grimault-Voix.

Plus de 100 films en quatre décennies d'une carrière qui se signale par son abondance. Après de timides essais, de 1910 à 1919, elle démarre vraiment en 1920, pour ne plus s'arrêter jusqu'au début des années 50.

Il semble bien que, dès qu'il eut goûté au cinéma, Maurice Schutz ne put plus s'en passer. Certaines années sont particulièrement fastes : huit films en 1923, neuf en 1938, encore six en 1943 et 1949.

Maurice Schutz débute sur les écrans en 1910, alors que le cinéma n'existe que depuis 15 ans ! Il tournera plus de 50 films muets, soit environ la moitié de sa carrière.

L'un de ses rôles les plus marquants est celui que lui donne Dreyer, en 1928, dans ce grand classique qu'est devenue "La Passion de Jeanne d'Arc", avec Falconetti. Il y incarne Nicolas Loyseleur, ce chanoine qui sut gagner la confiance de la Pucelle, pour mieux l'espionner et la trahir. Seuls les yeux clairs du comédien semblent animer ce visage de pierre. Cette figure marmoréenne fait de Maurice Schutz, coiffé d'une calotte noire, et enveloppé d'une ample robe de bure, l'incarnation même de la rigueur monastique.  Il prêtera d'ailleurs son faciès minéral à un grand inquisiteur dans "Le Vert galant", le film de René Leprince où le futur Henri IV prend les traits d'Aimé Simon-Girard.

Quelques années plus tard, en 1932, Dreyer donnera un autre rôle majeur à l'acteur dans son premier film parlant, "Vampyr". Il y interprète un vieux gentilhomme, féru de vampirisme et assassiné dans son manoir.

La prestance et l'allure de Maurice Schutz lui permirent d'ailleurs de camper bien d'autres aristocrates. Il incarne ainsi Lord Harriet dans "Maître Evora", de Gaston Roudès, le duc d'Albe, le fameux gouverneur des Pays-Bas espagnols, à la fin du XVIe siècle, connu pour sa dureté, dans "Les opprimés", d'Henri Roussell, le comte d'Areynes, dans "La mendiante de Saint-Sulpice", de Charles Burguet, le comte de Savières, dans "Gossette", de Germaine Dulac, le duc de Casteluccio dans "Les cinquante ans de don Juan", d'Henri Etiévant et bien d'autres,  jusqu'à cette silhouette de vieux gentilhomme crayonnée pour les besoins du film de Robert Vernay, "Véronique", en 1949.

Nicolas Loyseleur ne fut pas le seul homme d'Eglise que Maurice Schutz eut l'occasion d'incarner. Il est en effet l'abbé Sicot pour le "Fantômas" de Paul Féjos, en 1932, l'archevêque du "Petit roi", de Julien Duvivier, ou encore l'évêque du "Katia" de Maurice Tourneur, en 1938. En 1936, il revêt même la soutane blanche du pape pour incarner Léon XIII, dans "La rose effeuillée", de Georges Pallu.

Une autre composition mémorable de Maurice Schutz, c'est celle de Goupi l'Empereur, dans l'admirable film de Jacques Becker, "Goupi Mains Rouges" (1943), qui met en scène la pittoresque famille des Goupi, dont chaque membre est désigné par un surnom, donné en raison d'une activité ou d'un trait de caractère.

Maurice Schutz campe Goupi l'Empereur, ainsi nommé en raison de sa participation aux guerres du Second Empire. C'est un vieillard chenu, qui n'a pas moins de 106 ans ! Il est victime d'une attaque, qui le laisse pour mort, ce qui suscite la convoitise de certains, car Goupi l'Empereur est soupçonné d'avoir caché un magot quelque part. Mais voilà que, contre toute attente, le moribond ressuscite !

Cette composition savoureuse s'inscrit dans la longue suite des "vieillards", "vieux messieurs" ou "vieux maîtres" qui ont marqué la fin de la carrière du comédien. Quel que soit le personnage qui lui est alors confié, on croit toujours bon de le faire précéder de cet adjectif "vieux", tant Maurice Schutz semble antique et comme surgi d'une autre époque.

A ce moment de sa carrière, l'acteur se contentait souvent de ce que l'on appelle aujourd'hui des "caméos", ces rapides apparitions d'un comédien, si fugaces qu'on a à peine le temps de l'apercevoir. Ainsi, dans "La symphonie fantastique", de Christian-Jaque, il se contente de serrer la main de Jean-Louis Barrault, qui incarne Berlioz, et ne prononce qu'un seul mot, de sa voix enrouée, "Paganini". Il interprète en effet le célèbre violoniste. Dans "Le diable boiteux", de Sacha Guitry, c'est encore plus rapide : il personnifie un Voltaire muet, qui bénit le jeune Talleyrand. On le verra aussi brièvement en Louis XIV âgé dans "Remontons les Champs-Elysées", du même metteur en scène.

Mais ses rôles chez Dreyer ou Becker ne sont pas ses seules compositions notables. Dans "Prisca" (1921), de Gaston Roudès, pour qui il tourna souvent, il interprète Patrice, le chevrier dont la fille, Prisca (Rachel Devirys), donne son titre au film. Deux ans plus tard, le cinéaste offre à Maurice Schutz un autre rôle notable : celui de Jean Rantzau, qui, dans "Les Rantzau" (tiré d'une pièce, elle-même adaptée d'un roman d'Erckmann-Chatrian), s'oppose à son frère Jacques (Paul Valbret).

En 1925, Luitz-Morat propose à Maurice Schutz d'interpréter le rôle principal de son film "Jean Chouan". Le comédien incarne donc ce chef vendéen qui, en 1792 et 1793, anima la révolte royaliste en Mayenne. L'année suivante, le metteur en scène lui confie le rôle du père d'Aigrigny, le général des jésuites qui, dans "le juif errant", tiré du célèbre roman d'Eugène Sue, tire les ficelles d'un vaste complot.

Encore un rôle majeur dans "Mauprat" (1926), le film que Jean Epstein, cinéaste et théoricien du cinéma réputé, à tiré d'un roman de George Sand. Maurice Schutz y campe en effet Tristan de Mauprat, l'oncle dévoyé de Bertrand de Mauprat (Nino Constantini), un orphelin qu'il conduira dans la voie du crime.

Il faut également citer "L'agonie de Jérusalem", en 1927, l'un des films muets de Julien Duvivier, rarement diffusés, dans lequel Maurice Schutz incarne un universitaire catholique, qui, avec sa femme infirme, s'est retiré à Jérusalem, près du Mont des Oliviers. Là encore, il s'agit d'un rôle consistant.

 

 

 

 

 

 

 

Janine VILA (1942)

Publié le 08/07/2023 à 11:29 par kmalden
Janine VILA (1942)

Une jeune femme sur son solex, les cheveux serrés dans son foulard, ça ne vous dit rien ? Elle sourit à la caméra, et une musique allègre se fait entendre à l'écran. Voilà, vous avez trouvé ! Cette jeune femme, c'est Janine Vila, l'héroïne de "Janique aimée", un feuilleton (comme on disait alors) diffusé tous les soirs, à une heure de grande écoute.

C'était en 1963, l'époque héroïque de la télévision, où les programmes étaient diffusés sur une chaîne unique. Les téléspectateurs étaient impatients de se retrouver devant leur poste, aux alentours de 19h40, pour suivre les aventures de cette sympathique infirmière (elle porte encore un voile !) à la recherche de son fiancé, disparu sans laisser de traces.

Le feuilleton a été écrit par Paul Vandor, le créateur du "Journal de Mickey", et Jacques Siclier, éminent critique et historien de cinéma et longtemps journaliste au "Monde". Janine Vila était notamment entourée de Paulette Dubost, Alice Sapritch et Jacques Balutin.Janine Vila, avec son visage doux et ses traits fins, qui n'étaient pas sans évoquer ceux de Pascale Audret (une autre actrice un peu oubliée) s'invitait ainsi chaque soir dans les foyers français. Les parents l'avaient adoptée comme la fille sérieuse et courageuse qu'elle semblait être.

Durant ses deux mois de diffusion, entre février et avril 1963, le succès ne se dément pas. Le feuilleton sera repris à deux reprises, en 1970 d'abord, puis plus tard sur La Cinq.

Mais la carrière de Janine Vila ne se limite pas à "Janique aimée". Elle fit aussi un peu de cinéma.

CARRIERE AU CINEMA :

-"Les filles sèment le vent" (1961), de Louis Soulanes.

-"Les nouveaux aristocrates" (1961), de Francis Rigaud-Rôle de Sylvie.

-"Mon oncle du Texas" (1962), de Robert Guez-Rôle de Cristal.

-"Des frissons partout" (1964), de Raoul André-Rôle de Liliane.

-"Requiem pour un caïd" (1964), de Maurice Cloche-Rôle de Corinne.

-"Ces messieurs de la gâchette" (1970), de Raoul André-Rôle de Véra.

Une brève carrière, on le voit, qui n'amène Janine Vila qu'à tourner avec des tâcherons sans imagination, piliers du "cinéma du samedi soir". Ce n'est cependant pas le cas de son second film, "les nouveaux aristocrates", que Francis Rigaud réalise d'après un roman de Michel de Saint-Pierre, qui participe d'ailleurs au scénario.

Elle y joue une amie de Charles Belmont, un adolescent tourmenté, révolté à la fois contre l'Eglise et une institution familiale qui ne lui apporte pas l'affection à laquelle il prétend. Dans "Mon oncle du Texas", elle incarne une indienne qui épouse Henri Tisot, un restaurateur parti faire découvrir les saveurs de la cuisine provençale aux Américains.

On la trouve ensuite dans  "Des frissons partout", une improbable histoire de gangsters, concoctée par Raoul André, immortel auteur de la "Polka des menottes et des "Pépées au service secret".  Avec "Requiem pour un caïd", un honnête film policier de Maurice Cloche, Janine Vila ne quitte pas la pègre. Elle y retrouve Michel Barbey (avec qui elle jouait dans "Janique aimée"), dont le trafic de drogue est combattu par un inspecteur joué le toujours efficace Pierre Mondy.

Décidément abonnée aux malfrats, Janine Vila termine sa courte carrière au cinéma en incarnant, dans "Ces messieurs de la gâchette", la cousine d'un gangster qui prend les traits de Francis Blanche (tout un programme !).

Les apparitions de Janine Vila sur le petit écran ne se limitent pas au feuilleton qui la rendit célèbre.

CARRIERE A LA TELEVISION :

-"Oliver Twist" (1962), de Jean-Paul Carrère-Dans le cadre de l'émission "Le théâtre de la jeunesse"-Rôle de Rose.

-"Janique aimée" (1963), série de Jean-Pierre Desagnat-Rôle de Janique.

-"Allô police" (1966), série de Patrick Martinet-Episode "Fausse monnaie"-Rôle de Gabrielle.

-"Témoignages" (1973), série télévisée-Rôle d'elle.

-"Etranger d'où viens-tu ?" (1974), série de Michel Toublanc-Michel-Rôle de Cécile Dabries.

Janine Vila débute à la télévision dans l'un des épisodes du "théâtre de la jeunesse", de Claude Santelli. Cet homme si fin, lettré et plein d'esprit, eut l'heureuse idée de proposer à la jeunesse des adaptations des grands classiques de la littérature. De 1960 à 1968, les jeunes Français peuvent ainsi découvrir, dans des spectacles de grande qualité, "Le capitaine Fracasse", "Don Quichotte", "Un bon petit diable" ou encore "L'île mystérieuse".

Janine Vila apparaît dans une autre adaptation, consacrée à "Oliver Twist", le chef-d'oeuvre de Dickens. On voit aussi l'actrice dans une autre série, "Allô police", qui retrace le quotidien et les difficultés de policiers travaillant dans un commissariat de quartier. Elle termine enfin sa carrière en participant à une série se déroulant au Pays basque, "Etranger d'où viens-tu ?".

Il est également arrivé à Janine Vila de monter sur scène.

CARRIERE AU THEATRE :

-"Monsieur de Pourceaugnac" (1964), de Molière-Mise en scène de Jacques Rosny-Rôle de Lucette-Les Jeux dramatiques d'Arras (Arras)-Compagnie Volard-Rosny.

-"L'avare" (1965), de Molière-Mise en scène de Jacques Rosny-Théâtre Antoine.

-"Madame fantôme" (1965), de Daniel Ceccaldi, d'après la "Dama duente", de Calderon de La Barca-Mise en scène de Jacques Rosny-Rôle d'Estrella-Les Jeux dramatiques d'Arras-Palais Saint-Vaast (Arras)-Compagnie Volard-Rosny.

Janine Vila place sa brève carrière dramatique sous l'égide des grands textes classiques. Sous la houlette de l'acteur et metteur en scène Jacques Rosny, elle participe, durant deux ans, aux "Jeux dramatiques d'Arras", un festival de théâtre créé en 1959.

Elle a l'occasion d'y incarner, dans la comédie-ballet de Molière, "Monsieur de Pourceaugnac", ce personnage de Lucette, qui est présenté comme une "feinte Gasconne"; autrement dit, une jeune fille rusée qui fait semblant de s'exprimer en occitan.

Elle apparaît aussi dans "L'avare", aux côtés de Jean Le Poulain en Harpagon un peu bouffon. La voilà enfin en compagnie de Jean-Luc Moreau et Alain Pralon, dans une pièce adaptée du grand dramaturge espagnol Calderon de La Barca par Daniel Ceccaldi, qui adapta une autre pièce de Calderon, "Mais qu'est-ce qui fait courir les femmes le soir, à Madrid ?".Janine Vila sa lança aussi dans la chanson, mais sans grande conviction. D'une voix un peu pointue, à la sonorité un peu rêche, elle chante quelques titres, comme "Il m'a donné la main" ou, surtout, la chanson du feuilleton qui fit sa gloire éphémère.

Dans les années 70, Janine Vila abandonne les feux de la rampe et devient antiquaire.

 

BRIGITTE AUBER (1928)

Publié le 08/05/2018 à 10:38 par kmalden
BRIGITTE AUBER (1928)

                              Ce qui capte l'attention chez Brigitte Auber, c'est un visage mutin et des yeux espiègles. C'est la spontanéité d'une femme enfant, dont la fraîcheur adolescente séduit les messieurs mûrs. C'est bien ce qui arrive au toujours sémillant Cary Grant qui, dans "La main au collet" (1955) du maître Hitchcock, tombe sous le charme juvénile d'une voleuse en collant noir interprétée par Brigitte Auber. Ce film célèbre, tourné sur la Côte d'Azur, est assurément le titre de gloire de la comédienne. Comme beaucoup des acteurs engagés par le génie du suspense, Brigitte Auber se plaignit de l'indifférence d'Hitchcock. Désorientée par son silence, elle finit un jour par croiser les bras, refusant de jouer tant que le maître ne lui donnerait pas son sentiment sur sa manière de jouer. Cette prétention provoqua l'ironie du cinéaste, qui lui déclara en substance qu'il l'avait choisie parce qu'elle correspondait au personnage. Dès lors, elle était libre de faire ce qu'elle voulait.

                              Avant de choisir le métier d' actrice, Brigitte Auber fit de la danse classique. Devenue comédienne, elle fit toujours passer le théâtre avant le cinéma.

CARRIERE AU THEATRE:

-"Georges et Maragaret" (1950), de Marc-Gilbert Sauvajon-Théâtre Daunou.

-"Le rayon des jouets" (1951), de Jacques Deval-Mise en scène de l'auteur- Rôle de Daphné-Théâtre de la Madeleine.

-"Il était une gare" (1953), de Jacques Deval-Mise en scène de Jean Darcante-Rôle d'Hélène Querrien-Théâtre de la Renaissance.

-"Le système deux" (1955), de Georges Neveux-Mise en scène de René Clermont-Rôle de Madame Charlemagne-Théâtre de la Gaîté-Montparnasse.

-"Zamore" (1955), de Georges Neveux-Mise en scène d'Henri Soubeyran-Rôle de Clarisse-Théâtre Edouard VII.

-"L'amour fou" (1955), d'André Roussin-Mise en scène de l'auteur-Rôle de Nicole Berger-Théâtre de la Madeleine.

-"Les pigeons de Venise" (1956), d'Albert Husson-Mise en scène de Louis Ducreux-Rôle de Juliette-Théâtre Michel.

-"La paix du dimanche" (1958), de John Osborne-Adaptation de Constance Coline-Mise en scène de Raymond Gérôme-Rôle de Pat-Théâtre des Mathurins.

-"Les choutes" (1959), de Pierre Barillet et Jean-Pierre Grédy-Mise en scène de Jean Wall-Rôle de Françoise-Théâtre des Nouveautés.

-"Une histoire de brigands" (1959), de Jacques Deval-Mise en scène de l'auteur-Rôle de Nicole Armitage-Théâtre des Ambassadeurs.

-"Heureux mortels" (1960), de Marc Camoletti-Mise en scène de Christian-Gérard-Rôle de Gilberte-Théâtre Fontaine.

-"Douce Annabelle" (1960), d'après Kelley Roos-Adaptation de Jean Marsan-Mise en scène de François Maistre-Rôle de Patricia-Casino théâtre Barrière (Enghien), puis théâtre de l'Ambigu- Comique (Paris).

-"Voulez-vous jouer avec moâ?" (1961), de Marcel Achard-Mise en scène d'Henri Soubeyran-Festival de Vaison-la-Romaine.

-"Ballade pour un futur" (1964), d'après Félix Lützkendorf-Adaptation de Robert Ceresol-Mise en scène de Jean-Paul Cisife-Rôle de Maria-Théâtre des Mathurins.

-"Ta femme nous trompe" (1965), d'Alexandre Breffort-Mise en scène de Michel Vocoret-Rôle de Laurence Ajoux-Deulin-Théâtre des Capucines.

-"Les trente millions de Gladiator" (1966), d'Eugène Labiche-Mise en scène de José Valverde-Rôle de Suzanne de La Bondrée-Théâtre Gérard-Philipe (Saint-Denis).

-"La fiancée de l'Europe" (1968), de Pierre Maudru-Mise en scène de Jean Darnel-Théâtre de la Nature (Saint-Jean-de-Luz).

-"Le boulanger, la boulangère et le petit mitron" (1969), de Jean Anouilh-Mise en scène de l'auteur-Théâtre des Célestins.

-"Ne réveillez pas Madame..." (1970), de Jean Anouilh-Mise en scène de l'auteur-Rôle de Rosa-Comédie des Champs-Elysées.

-"La tour de Nesle" (1975), d'après Alexandre Dumas-Adaptation d'Albert Vidalie-Mise en scène de Jean Puyberneau-Rôle de Marguerite de Bourgogne-Vieux-Château (Laval).

-"Il fait beau jour et nuit" (1978), de Françoise Sagan-Mise en scène de l'auteur-Comédie des Champs-Elysées.

                         Un répertoire léger, comme on le voit, mais au bon sens du terme. Celui des bulles de champagne. Du boulevard haut de gamme, celui des Georges Neveux, Jacques Deval ou autres André Roussin. Du premier, elle joua deux pièces. Dans "Le système deux" (1955), elle voit son époux, René Clermont, se dédoubler, ce qui ne facilite pas la vie conjugale. La même année, Brigitte Auber campe Clarisse dans "Zamore", du même auteur. Dans la pièce, elle incarne une jeune Parisienne, séduite par le meilleur ami de son mari, incarné par Bernard Noël. Furieux, les deux hommes, le soupirant et l'époux, finiront par se réconcilier.

                         Brigitte Auber eut le privilège d'être dirigée par Jacques Deval, un des plus spirituels auteurs de ce théâtre mousseux dont la France a le secret. Il mettait en scène une de ses pièces, "Le rayon des jouets" (1951), où Brigitte Auber interprète, aux côtés de Claude dauphin, une femme enfant qui se fait plus stupide qu'elle n'est en réalité. Deux ans plus tard, elle donne la réplique à Grégoire Aslan dans une autre pièce de Deval, "Il était une gare". En 1959, Brigitte Auber participe à une dernière pièce du maître du boulevard, "Une histoire de brigands", où elle incarne la soeur d'un jeune homme qui, disparu au Vénézuéla, réapparaît subitement dans la villa de ses parents. Mais est-ce bien la même personne?

                         D'autres orfèvres de ce théâtre pétillant firent appel à Brigitte Auber. André roussin la demanda pour "L'amour fou" (1955). C'est lui qui mettait en scène sa pièce, où Brigitte Auber incarnait la fille d'Odette Joyeux, bourgeoise rangée, mais troublée par "l'amour fou" que lui voue Jacques Dumesnil. Nicole, le personnage de Brigitte Auber, ne l'entendra pourtant pas de cette oreille. Elle paraît aussi dans "Les pigeons de Venise" (1956), une pièce d'Albert Husson, l'auteur de "La cuisine des anges" et du "Système Fabrizzi". Dans cette comédie, elle côtoie Louis Ducreux (qui signe également la mise en scène), curieux touriste qui s'emploie à défaire les jeunes couples en voyage de noces à Venise. Dans "Les choutes" (1959), du célèbre duo Barillet et Grédy, Brigitte Auber campe, dans le rôle principal, une journaliste en mal d'amour, dont la vie sentimentale sera perturbée par ses soeurs.

                        Brigitte Auber remporta encore un succès mérité dans "Heureux mortels" (1960) oeuvre d'un autre maître du boulevard, Marc Camoletti, l'immortel auteur de "Boeing boeing". Elle y jouait aux côtés de Jean-Marc Tennberg et Jean-Pierre Darras.

                       La comédienne ne fit que deux incursions dans un répertoire plus classique. il s'agissait toujours de comédies. Dans "Les trente millions de Gladiator" (1966), une pièce peu connue de Labiche, elle incarne une demi mondaine désireuse de trouver un époux qui puisse l'entretenir. Une décennie plus tard, elle interprète la malheureuse Marguerite de Bourgogne, enfermée sur l'ordre de son beau-père, Philippe le Bel, dans l'adaptation d'une pièce d'Alexandre Dumas, "La tour de Nesle".

                      Brigitte Auber eut enfin la chance de rencontrer des auteurs au registre plus subtil. Anouilh d'abord, qui la dirige en personne dans "Le boulanger, la boulangère et le petit mitron" (1969), sur la scène du théâtre des Célestins. Cette oeuvre, qui fait partie des "nouvelles pièces grinçantes", met en scène un couple désuni et un enfant, qui, dans ses cauchemars, voit ses infortunés parents sous les traits de Louis XVI et Marie-Antoinette. Dans cette pièce en demi teinte, où évoluent des personnages meurtris, on est loin de ce ton badin qui est la marque de fabrique du théâtre de boulevard. L'année suivante, la comédienne retrouve Anouilh qui, nul n'étant mieux servi que par lui-même, dirige sa nouvelle pièce, "Ne réveillez pas Madame...", sur la scène de la Comédie des Champs-Elysées. Brigitte Auber y campe la seconde épouse de François Périer, directeur d'une troupe de théâtre.

                    Brigitte Auber finit sa carrière théâtrale en beauté en participant à l'avant-dernière pièce de Françoise Sagan, "Il fait beau jour et nuit", que l'auteur de "Bonjour tristesse" met en scène elle-même. On est aux antipodes du boulevard dans cette oeuvre désabusée où une jeune femme sans illusion confie à la maîtresse de son mari son goût pour tous les plaisirs artificiels.

                    Le cinéma fit également appel à Brigitte Auber.

CARRIERE AU CINEMA:

-"Antoine et Antoinette" (1947), de Jacques Becker-Rôle de l'invitée au mariage.

-"Les amoureux sont seuls au monde" (1948), d'Henri Decoin-Rôle de Christine.

-"Rendez-vous de juillet" (1949), de Jacques Becker-Rôle de Thérèse Richard.

-"Vendetta en Camargue" (1950), de Jean Devaivre-Rôle d'Huguette.

-"Sous le ciel de Paris" (1951), de Julien Duvivier-Rôle de Denise Lambert.

-"Victor" (1951), de Claude Heymann-Rôle de Marianne.

-"L'amour toujours l'amour" (1952), de Maurice de Canonge-Rôle d'Anita.

-"Femmes de Paris" (1953), de Jean Boyer-Rôle de Gisèle.

-"La main au collet" ("To catch a thief"-1955), d'Alfred Hitchcock-Rôle de Danielle Foussard.

-"Les aristocrates" (1955), de Denys de La Patellière-Rôle de Daisy de Maubrun.

-"Ce soir les jupons volent" (1956), de Dimitri Kirsanoff-Rôle de Blanche.

-"Lorsque l'enfant paraît" (1956), de Michel Boisrond-Rôle d'Annie Fouquet.

-"Trois pin-up comme ça" (1957), de Robert Bibal.

-"Mon pote le gitan" (1959), de François Gir-Rôle d'Odette.

-"Le coeur fou" (1970), de Jean-Gabriel Albicocco-Rôle de Cécile Ménessier.

-"Mon curé chez les nudistes" (1982), de Robert Thomas-Rôle de Charlotte.

-"Omnibus" (1992), court-métrage de Sam Karmann-Rôle de la dame.

-"Le déménagement" (1997), d'Olivier Doran-Rôles de Blanche et Rose Colomb.

-"L'homme au masque de fer" ("The man in the iron mask"-1998), de Randall Wallace-Rôle de la dame d'honneur.

-"Une douce jeunesse" (2005), court-métrage de Gaël Zaks-Rôle de Chloë.

                           A la fin des années 1940, Brigitte Auber débuta sous les auspices de Jacques Becker. Dans "Rendez-vous de juillet" (1949), peinture attendrie d'une génération d'après-guerre pleine de rêves et d'enthousiasme, elle campe Thérèse, amoureuse d'un Maurice Ronet trompettiste de jazz. L'année précédente, dans "Les amoureux sont seuls au monde", d'Henri Decoin, elle interprétait l'amie de Dany Robin, protégée d'un célèbre compositeur incarné par Louis Jouvet.

                         Jusqu'à la fin de la décennie suivante, on vit Brigitte Auber dans une poignée de films estimables (en plus, bien sûr, de son rôle dans "La main au collet", dont nous avons déjà parlé). Dans le très émouvant film de Duvivier, "Sous le ciel de Paris", superbe réussite symphonique, où les destins des personnages s'emboîtent et convergent de manière admirable, Brigitte Auber campe, avec beaucoup de fraîcheur candide, une provinciale qui, au lieu de conquérir Paris, se fera égorger au coin d'une rue par un criminel en fuite. Dans "Victor" (1951), de Claude Heymann, d'après une pièce d'Henry Bernstein, qui écrit lui-même les dialogues du film, Brigitte Auber joue la jeune et jole secrétaire de Jean Gabin, qui va bien sûr tomber amoureux d'elle.

                     En 1955, la comédienne décroche l'un des rôles principaux du solide film de Denys de La Patellière, "Les aristocrates", tiré d'un roman de Michel de Saint-Pierre. Elle y interprète la fille du marquis de Maubrun (Pierre Fresnay, admirable comme toujours), qui s'éprend d'un jeune noble, incarné par Maurice Ronet. Tout irait pour le mieux si le père du jeune homme, un roturier, n'avait acheté sa particule.

                   Les autres films de la décennie sont pour la plupart oubliés, souvent à juste titre. Elle campe ainsi la propriétaire d'un élevage de taureaux dans "Vendetta en Camargue" (1950), de Jean Devaivre, où elle aura du mal à se faire respecter par ses gardians, peu habitués à être dirigés par une femme. Deux ans plus tard, elle tient le rôle principal d'une bluette de Maurice de Canonge, "L'amour toujours l'amour". Elle y incarne l'amie d'enfance de Philippe Lemaire, dont elle viendra troubler la paix, ainsi que celle de ses compagnons, bien décidés pourtant à étudier dans le calme d'une villa de la Côte d'Azur désertée par les parents. On voit encore Brigitte Auber dans quelques films parisiens, au ton léger et sans prétention. Dans "Femmes de Paris" (1953), de Jean Boyer, elle aide ainsi Michel simon, improbable astronome perdu dans le monde frelaté du music-hall, à retrouver une jeune femme désespérée, qui menace de se suicider.

                       La voilà mannequin pour un grand couturier incarné par Jean Chevrier dans "Ce soir les jupons volent" (1956), de Dimitri Kirsanoff. Dans "Lorsque l'enfant paraît" (1956), que Michel Boisrond a tiré de la pièce éponyme d'André Roussin,  Brigitte Auber campe la fille du ministre de la famile (André Luguet), qui se déclare enceinte de son fiancé. Cette annonce déconcerte le ministre, dont la femme attend aussi un enfant et qui, au surplus, voit resurgir un fils illégitime. Et puis, après un dernier film sans ambition, "Mon pote le gitan" (1959), de François Gir, avec Louis de Funès, c'est l'éclipse.

                      Brigitte Auber attendra en effet plus de dix ans avant de retrouver les plateaux de cinéma. Et elle ne tournera plus que six films, très inégaux, et séparés par de longs intervalles de temps. Elle doit désormais se contenter de rôles secondaires. On la voit ainsi dans "Le coeur fou" (1970), de Jean-Gabriel Albicocco, avec Michel Auclair, ou dans "Le déménagement" (1997), d'Olivier Doran, avec un Dany Boon juvénile. Deux courts métrages lui donnent des rôles plus consistants: "Omnibus" (1992), de Sam Karmann, où elle rassure un voyageur monté dans le mauvais train et, surtout, "Une douce jeunesse" (2005), de Gaël Zaks, où, dans le rôle principal, Brigitte Auber incarne une grand-mère élevant seule son petit-fils. Elle rencontre un jeune homme venu réparer le percolateur du seul café du village. C'est, jusqu'à présent, le dernier rôle de Brigitte Auber.

                     Brigitte Auber jouera également dans des téléfilms.

CARRIERE A LA TELEVISION:

-"Tableau de chasse" (1958), de Claude Loursais-Dans le cadre de la série "Les cinq dernières minutes"-Rôle de Sylvie Mazère.

-"Le mari ne compte pas" (1963), d'André Leroux-Dans le cadre de l'émission "Plaisir du théâtre".

-"L'écornifleur" (1964), d'Edmond Tiborovsky-Rôle de Blanche.

-"La petite hutte" (1965), d'André Leroux-Rôle de Suzanne.

-"Un couple qui divorce" (1967), de Robert Guez-Dans le cadre de la série "Allô police".

-"Treize à table" (1967), pièce de Marc-Gilbert Sauvajon-Dans le cadre de l'émission "Au théâtre ce soir"-Rôle de Véronique-Réalisation de Pierre Sabbagh.

-"1905: le temps des intrigues" (1970), de Claude de Givray-Dans le cadre de la série "Mauregard"-Rôle de Françoise.

-"Ne le dites pas avec des roses" (1977), de Gilles Grangier-Rôle de Madame Lafoy.

-"Tantie" (1989), de Patrick Gandrey Rétry.

-"Un mort sans avenir" (1991), de Patrick Jamain-Dans le cadre de la série "Navarro"-Rôle de Justine Dalray.

-"Quiproquos!" (1991), de Claude Vital-Rôle de Madame Pasquet.

-"Mortels rendez-vous" (1994), de Paul Planchon-Dans le cadre de la série "Rocca"-Rôle d'Hélène Avranche.

-"Crédit revolver" (1996), de Josée Dayan-Dans le cadre de la série "Julie Lescaut"-Rôle de Madame Soulier.

-"Meurtres sans risque" (1998), de Christiane Spiero-Rôle de la grand-mère Gallais.

-"Le secret de Saint-Junien" (1999), de Christiane Spiero-Dans le cadre de la série "L'histoire du samedi"-Rôle d'Hortense.

-"Oncle Paul" (2000), de Gérard Vergez-Rôle de la mère de Mireille.

                      A la télévision, Brigitte Auber retrouve les plaisirs du théâtre. On la voit ainsi, en 1963, dans une adaptation télévisuelle de "Le mari ne compte pas", pièce de Roger Ferdinand, avec Jacques Morel et Odile Versois. André Leroux mit en scène pour la télévision une autre oeuvre théâtrale, "La petite hutte" (1965), célèbre comédie d'André Roussin. Ayant fait naufrage sur une île déserte, en compagnie de son époux (Alfred Adam) et de son amant (Bernard Dhéran), le personnage de Brigitte auber, Suzanne, suscite la jalousie de ce dernier en rejoignant son mari, chaque soir, dans la hutte qu'ils ont construite. Deux ans plus tard, la comédienne participe à une pièce de Marc-Gilbert Sauvajon, "Treize à table", dans la série "Au théâtre ce soir". Elle y côtoie Simone Renant et Robert Manuel.

                       Par ailleurs, elle apparaît dans de célèbres séries. On la voit ainsi dans "Tableau de chasse", en 1958, une enquête du célèbre commissaire Bourrel, aux côtés de Judith Magre et Pascale Roberts, dans un épisode de "Navarro", en 1991, avec Teddy Bilis, et dans un autre de "Julie Lescaut", en 1996, sous la direction de Josée Dayan.   

                      Dans "1905 le temps des intrigues" (1970), de Claude de Givray, Brigitte Auber, en bourgeoise pétillante, est une des protagonistes d'une rivalité entre beaux-frères sur fond de testament contesté. Elle incarne encore une provinciale émoustillée, malgré ses cinquante ans, par la séduction d'un sémillant dentiste dans "Ne le dites pas avec des roses" (1977), de Gilles Grangier. On retrouve aussi Brigitte Auber dans "Mortels rendez-vous", un épisode de la série "Rocca", avec Raymond Pellegrin. Elle y interprète la mère inquiète d'un homme conduit au meurtre et à la mésentente conjugale. Sa dernière apparition à la télévision, Brigitte Auber la réserve à un téléfilm de Gérard Vergez, "Oncle Paul" (2000), avec Pascal Légitimus, où, vivant dans une maison de retraite, elle incarne la mère de l'héroïne.

RENEE DEVILLERS (1902-2000)

Publié le 03/10/2015 à 11:24 par kmalden
RENEE DEVILLERS (1902-2000)


Renée Devillers par francomac                       Renée Devillers est une de ces "grandes dames" du théâtre et de l'écran, à la présence discrète et à l'élégance sans ostentation. Du maintien, de grandes manières, une voix bien posée, deux rangs de perles et ce je ne sais quoi de "parisien" qui confère du chic au geste le plus anodin.

                        C'est, comme on pense, avant tout une actrice de théâtre.

CARRIERE AU THEATRE:

-"Le pélican" (1921), de Raymond Radiguet-Mise en scène de Pierre Bertin-Théâtre Michel.

-"L'affaire des poisons" (1921), de Victorien Sardou-Trianon Palace.

-"Molière" (1922), d'Henry Dupont-Mazuel-Mise en scène de Firmin Gémier-Rôle de Lucrezia-Théâtre de l'Odéon.

-"Une danseuse est morte" (1922), de Charles Le Bargy-Rôle de Régine Rolland-Théâtre de l'Odéon.

-"Le petit café" (1923), de Tristan Bernard-Rôle d'Yvonne-Théâtre de l'Odéon.

-"Maman" (1924), de José Germain et Paul Moncousin-Rôle de Denise Laverne-Théâtre du Vaudeville.

-"La robe d'un soir" (1925), de Rosemonde Gérard-Mise en scène de Firmin Gémier-Rôle de Midinette-Théâtre de l'Odéon.

-"Le bonheur du jour" (1926), d'Edmond Guiraud-Rôle de Germaine d'Aguzon-Théâtre de l'Odéon.

-"Son mari" (1927), de Paul Géraldy et Robert Spitzer-Rôle de Gisèle-Théâtre de la Michodière.

-"Yes" (1928), de Pierre Soulaine, Albert Willemetz, Robert Bousquet et René  Pujol-Musique de Maurice Yvain-Théâtre des Capucines.

-"La belle aventure" (1928), de Gaston Arman de Caillavet, Robert de Flers et Etienne Rey-Rôle d'Hélène de Trévillac-Théâtre de l'Odéon.

-"L'ascension de Virginie" (1929), de Maurice Donnay et Lucien Descaves-Théâtre de la Michodière.

-"Pardon, Madame" (1930), de Romain Coolus-Rôle de Germaine Clapet-Théâtre Michel.

-"Mademoiselle" (1932), de Jacques Deval-Mise en scène de Jacques Baumer-Rôle de Christiane Galvoisier-Théâtre Saint-Georges.

-"Teddy and partner" (1933), d'Yvan Noé-Rôle d'Elle-Théâtre Michel.

-"Le vent et la pluie" (1933), de Georges de Warfaz-Théâtre des Célestins.

-"Le vol nuptial" (1933), de Francis de Croisset-Rôle de Jacqueline-Théâtre de la Michodière.

-"La vie est si courte" (1936), de Léopold Marchand-Mise en scène de Jacques Baumer-Rôle de Claire-Théâtre Pigalle.

-"Espoir" (1936), d'Henry Bernstein-Rôle de Catherine Meyran-Théâtre du Gymnase.

-"Electre" (1936), de Jean Giraudoux-Mise en scène de Louis Jouvet-Rôle d'Electre-Théâtre de l'Athénée.

-"Le voyageur sans bagage" (1944), de Jean Anouilh-Mise en scène de Georges Pitoëff-Rôle de Valentine Renaud-Théâtre de la Michodière.

-"Le dîner de famille" (1944), de Jean Bernard-Luc-Mise en scène de Jean Wall-Rôle de Gilberte- Théâtre de la Michodière.

-"Si je voulais" (1946), de Paul Géraldy-Rôle de Germaine-Théâtre de la Michodière.

-"Jeux d'esprit" (1946), de Noel Coward-Mise en scène de Pierre Dux-Théâtre de la Madeleine.

-"Das Kapital" (1949), de Curzio Malaparte-Mise en scène de Pierre Dux-Théâtre de Paris.

-"L'homme de joie" (1949), de Paul Géraldy-Rôle de Madeleine-Théâtre de la Michodière.

-"Mon mari et toi" (1951), de Roger-Ferdinand-Mise en scène de Louis Ducreux-Rôle d'Henriette-Théâtre des Capucines.

-"Le bonheur des méchants" (1952), de Jacques Deval-Mise en scène de l'auteur-Les Célestins (Lyon).

-"Isabelle et le pélican" (1955), de Marcel Franck-Mise en scène de Marc Camoletti-Rôle d'Isabelle-Théâtre Edouard VII.

-"Un monsieur qui attend" (1955), d'Emlyn Williams-Mise en scène de Pierre Dux-Rôle de Vera-Comédie-Caumartin.

-"L'ombre" (1956), de Julien Green-Mise en scène de Jean Meyer-Rôle d'Edith Anderson-Théâtre Antoine.

-"Le dialogue des carmélites" (1961), de Georges Bernanos-Mise en scène de Marcelle Tassencourt-Rôle de Mère Marie de l'Incarnation-Théâtre Montansier (Versailles).

-"La comédie" (1962), de Marivaux-Mise en scène de Jean Piat-Rôle d'Arthénice-Comédie-Française.

-"Les caprices de Marianne" (1963), d'Alfred de Musset-Mise en scène de Julien Bertheau-Rôle d'Hermia-Comédie-Française.

-"Crime et châtiment" (1963), de Gabriel Arout, d'après Dostoïevski-Mise en scène de Michel Vitold-Rôle de Mme Raskolnikov-Comédie-Française.

-"L'épreuve" (1964), de Marivaux-Rôle de Madame Argante-Comédie-Française.

-"Etienne" (1964), de Jacques Deval-Mise en scène de Louis Seigner-Rôle de Simone Lebarmecide-Comédie-Française.

-"Les temps difficiles" (1965), d'Edouard Bourdet-Mise en scène de Maurice Escande-Rôle de Suzy-Comédie-Française.

                     Une grande carrière, comme on peut le constater, qui vaut par la qualité et la diversité des pièces jouées. Renée Devillers s'est plusieurs fois frottée au répertoire classique, notamment lors de son bref passage à la Comédie-Française (cinq courtes années au début des années 60) où, à l'appel de l'administrateur, Maurice Escande, elle sera intégrée à l'illustre troupe comme simple pensionnaire, ce qui, en soi, constitue, sinon un affront du moins une injustice.

                      Mais, 25 ans auparavant, on avait déjà vu Renée Devillers dans le rôle-titre d' "Electre", la célèbre pièce de Giraudoux, mise en scène par Jouvet dans son fief de l'Athénée. Dans "le voyageur sans bagage", donné en 1944 au théâtre de la Michodière (dirigé alors par Pierre Fresnay et Yvonne Printemps), dans une mise en scène posthume du grand Georges Pitoëff, elle incarne cette Valentine Renaud, la maîtresse un peu cruelle d'un amnésique, dont elle a épousé le frère.

                      Renée Devillers aura davantage accès, dans la Maison de Molière, aux grands textes de notre patrimoine littéraire. Elle fait ainsi partie de ces religieuses qui doivent affronter la Terreur dans "Le dialogue des carmélites" (1961), avec une Renée Faure inspirée dans le rôle central de Blanche de La Force. Et puis c'est l'immersion dans l'univers raffiné de Marivaux: dans "La colonie", une courte pièce féministe rarement représentée, elle incarne cette Arthénice, femme noble échouée, comme ses compagnons d'infortune, sur une île, qui forme avec ses compagnes un comité destiné, pour une fois, à représenter les femmes au gouvernement. Puis ce sont les sublimes "Caprices de Marianne", où, dans le rôle d'Hermia, la mère du jeune Coelio, qui se meurt d'amour pour sa voisine Marianne, elle n'a qu'une scène, brève mais émouvante, et utile à la compréhension du caractère de son fils. Enfin, elle est Madame Argante dans "L'épreuve", qui tâche de persuader Angélique, sa capricieuse fille, de ne pas refuser les partis avantageux qui s'offrent à elle.

                   Au Français comme sur d'autres scènes, Renée Devillers ne dédaigne pour autant pas le boulevard de qualité, les pièces de Jacques Deval, Bernstein ou Edouard Bourdet par exemple. Le premier lui offre trois pièces, "Mademoiselle" (1932), avec Marcelle Géniat et Paul Pauley, "Le bonheur des méchants", que l'auteur met en scène lui-même, avec une actrice plus grande que nature, Elvire Popesco, et enfin, à la fin de sa carrière, "Etienne", dans une mise en scène de Louis Seigner, avec Jacques Eyser et Line Noro. Du second, le pape du drame bourgeois et mondain, elle joue Catherine dans "Espoir", la fille un peu réservée que sa mère, l'impériale Gabrielle Dorziat, veut mettre en valeur malgré elle. Quant à Edouard Bourdet, peintre d'une certaine déréliction de la grande bourgeoisie, il lui apporte sa dernière pièce, "Les temps difficiles", dans une mise en scène de Maurice Escande, avec Louis Seigner.

                  Mais il y aura aussi le spirituel Arman de Caillavet, qui écrira tant d'opérettes ou de comédies légères avec Robert de Flers, ou encore Roger-Ferdinand, l'auteur des "J3" et de tant d'autres pièces aimables, de qui elle joue "Mon mari et toi", dans une mise en scène de Louis Ducreux. A noter aussi sa prédilection pour le théâtre psychologique de Paul Géraldy, dont elle joue "Son mari", en 1927 et, vingt ans plus tard, "Si je voulais".

               Renée Devillers fut aussi sollicitée par le cinéma.

CARRIERE AU CINEMA:

-"L'affaire du train 24" (1921), de Gaston Leprieur.

-"La douceur d'aimer" (1930), René Hervil-Rôle de Germaine.

-"Ma femme...homme d'affaires" (1932), de Max de Vaucorbeil-Rôle d'Arlette.

-"Le billet de mille" (1935), de Marc Didier.

-"L'homme du jour" (1937), de Julien Duvivier-Rôle de Fanny Couvrain.

-"L'appel de la vie" (1937), de Georges Neveux-Rôle de Jacqueline Bouvier.

-"J'accuse!" (1938), d'Abel Gance-Rôle d'Hélène.

-"La femme que j'ai le plus aimée" (1942), de Robert Vernay-Rôle de la dactylo.

-"Les affaires sont les affaires" (1942), de Jean Dréville-Rôle de Germaine Lechat.

-"Le voile bleu" (1942), de Jean Stelli-Rôle de Madame Forneret.

-"Untel père et fils" (1943), de Julien Duvivier-Rôle de Gabrielle Froment.

-"Lunegarde" (1946), de Marc Allégret-Rôle de la Supérieure.

-"Roger la Honte" (1946), d'André Cayatte-Rôle de Madame Laroque.

-"Fausse identité" (1947), d'André Chotin-Rôle de Lucie Blondin.

-"Les dernières vacances" (1948), de Roger Leenhardt-Rôle de Cécile Simonet.

-"Les amoureux sont seuls au monde" (1948), d'Henri Decoin-Rôle de Sylvia Favier.

-"Le diable boiteux" (1948), de Sacha Guitry-Rôle de la duchesse de Dino.

-"Le droit de l'enfant" (1949), de Jacques Daroy-Rôle de Louise Herbelin.

-"Cartouche, roi de Paris" (1950), de Guillaume Radot-Rôle de Madame de Parabère.

-"Un grand patron" (1951), d'Yves Ciampi-Rôle de Florence Delage.

-"Coiffeur pour dames" (1952), de Jean Boyer-Rôle de Mme Brochard.

-"L'appel du destin" (1953), de Georges Lacombe-Rôle de Germaine Obrecht.

-"Le blé en herbe" (1954), de Claude Autant-Lara-Rôle de la mère de Phil.

-"Si Versailles m'était conté" (1954), de Sacha Guitry-Rôle de Madame Campan.

-"Mam'zelle Nitouche" (1954), d'Yves Allégret-Rôle de la Supérieure.

-"Fernand clochard" (1957), de Pierre Chevallier-Rôle de Mme Laffont-Dubreuilh.

-"Secret professionnel" (1959), de Raoul André-Rôle d'Hélène.

-"Climats" (1962), de Stellio Lorenzi-Rôle de Mme Marcenat.

-"Thérèse Desqueyroux" (1962), de Georges Franju-Rôle de Mme de La Trave.

                  Renée Devillers débute, au temps du muet, une carrière assez terne, où les rôles marquants n'abondent pas. On se souvient de son rôle de gentille fleuriste, fiancée de Maurice Chevalier et férue de music-hall dans "L'homme du jour" (1937), de Julien Duvivier, qui la dirigera encore dans "Untel père et fils" (1943). Elle est aussi Germaine Lechat, la fille d'un richissime homme d'affaire, campé par Charles Vanel, qui, dans "Les affaires sont les affaires" (1942), de Jean Dréville (tiré de la célèbre pièce d'Octave Mirbeau), veut la marier avec le fils d'un aristocrate ruiné.

                  N'oublions pas non plus son rôle majeur dans "L'appel de la vie" (1937), de Georges Neveux, où, assistante d'un médecin réputé (Victor Francen), beaucoup plus âgé qu'elle, elle vit une passion contrariée avec lui.

                  Pour le reste, Renée Devillers est le plus souvent cantonnée à des emplois assez  secondaires de mères ou d'épouses bourgeoises, un peu effacées. Elle est ainsi une des mères qui recourent, dans le célèbre "Voile bleu" (1942), de Jean Stelli, aux services de Gaby Morlay qui, après avoir perdu son enfant, se dévoue à ceux des autres. La voilà encore mère de famille dans l'admirable film de Roger Leenhardt, "Les dernières vacances" (1947) et femme de Louis Jouvet, compositeur célèbre, dans "Les amoureux sont seuls au monde" (1948), d'Henri Decoin. C'est encore de Pierre Fresnay, grand chirurgien, spécialiste des greffes de rein, qu'elle est l'épouse fidèle dans "Un grand patron" (1951), d'Yves Ciampi, avant d'incarner, dans "Le blé en herbe" (1954), de Claude Autant-lara, la mère de Phil, l'adolescent ému par les charmes mûrs d'une bourgeoise en villégiature campée par Edwige Feuillère.

                   La distinction un peu hautaine de Renée devillers lui vaut aussi de tenir quelques rôles d'aristocrates, comme celui de la duchesse de Dino, nièce par alliance et confidente de Talleyrand, dans "Le diable boiteux" (1948), de Sacha Guitry. Elle revêtira aussi la robe des religieuses, à deux reprises, dans "Lunegarde" (1946), de Marc Allégret, et, huit ans plus tard, dans "Mam'zlle Nitouche", d'Yves Allégret.

                 On apercevra aussi Renée Devillers sur le petit écran.

CARRIERE A LA TELEVISION:

"C'était un gentleman" (1957), de François Gir-Rôle de Mme Hardy.

-"La confession" (1959), de Marcel Cravenne-Rôle de Miss Winifred Anstey.

-"Etienne" (1968), de Jacques Deval-Mise en scène de Louis Seigner-Dans le cadre de l'émission "Au théâtre ce soir"-Rôle de Mme Lebarmécide-Réalisation de Pierre sabbagh.

                       Rien de bien notable dans cette carrière télévisuelle. "C'était un gentleman", dont l'action se passe à Londres, raconte les aventures d'une bande d'escrocs qui décident de se travestir en honnêtes gens; Renée Devillers y côtoie Olivier Hussenot et Lucien Barjon. Dans la "confession", tirée d'une pièce de Charles Morgan, elle donne la réplique à Emmanuelle Riva et Jean Davy. Quant à "Etienne", de Jacques Deval, elle reprend, pour l'émission "Au théâtre ce soir", le rôle qu'elle avait déjà tenu à la Comédie-Française, toujours dans la mise en scène de Louis Seigner.

 

 

 

                     

 

PHILIPPE MAREUIL (1926-2016))

Publié le 22/05/2015 à 10:53 par kmalden
PHILIPPE MAREUIL (1926-2016))


Archimède le clochard - Gabin - restaurant par RioBravo                 Qui se souvient encore de Philippe Mareuil? On le vit pourtant bien des fois sur les écrans des années 50 aux années 70. Il occupait souvent des emplois de fils de famille un peu veules, de dandys désoeuvrés ou d'aristocrate en dentelles. Le cinéma ne lui donna cependant jamais de rôles bien marquants.

CARRIERE AU CINEMA:

-"Mandrin" (1947), de René Jayet-Rôle de Patrice d'Aspremont.

-"Rendez-vous de juillet" (1949), de Jacques Becker-Rôle de François Courcel.

-"Les deux gamines" (1951), de Maurice de Canonge-Rôle de Philippe.

-"Un grand patron" (1951), d'Yves Ciampi-Rôle de Georges.

-"Le portrait de son père" (1953), d'André Berthomieu-Rôle de Michel.

-"Femmes de Paris" (1953), de Jean Boyer-Rôle de Pierre-Dominique, dit "Pépé".

-"La tour de Nesle" (1955), d'Abel Gance-Rôle d'Hector de Chevreuse, non crédité au générique.

-"La madone des sleepings" (1955), d'Henri Diamant-Berger-Rôle de Gérard Dextrier.

-"Le fauve est lâché" (1959), de Maurice Labro-Rôle de Régis.

-"Archimède le clochard" (1959), de Gilles Grangier-Rôle d'un client mécontent au restaurant, non crédité au générique.

-"La bête à l'affût" (1959), de Pierre Chenal-Rôle d'Alain de Beauvier.

-"Judex" (1963), de Georges Franju-Rôle d'Amaury de La Rochefontaine.

-"Ces dames s'en mêlent" (1965), de Raoul André-Rôle d'Ericson.

-"Flash love" (1968), de Max Kalifa.

-"Le coeur fou" (1970), de Jean-Gabriel Albicoco.

-"La dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil" (1970), d'Anatole Litvak-Rôle du 2ème ami.

-"Les chiens" (1979), d'Alain Jessua-Rôle de Beauchamp.

-"Chanel solitaire" (1981), de George Kaczinder-Rôle du superviseur.

-"Ronde de nuit" (1984), de Jean-Claude Missiaen-Rôle du député Philippe Albanel.

-"Joyeuses Pâques" (1984), de Georges Lautner-Rôle de M. Mathieu, un invité.

-"Point mort" (1984), d'Ody Roos.

-"Le feu sous la peau" (1985), de Gérard Kikoine-Rôle de Georges.

-"Nuit docile" (1987), de Guy Gilles-Rôle du micheton à la guêpe.

-"Suivez cet avion" (1989), de Patrice Ambard-Rôle du patron du restaurant.

-"Jefferson à Paris" (1995), de James Ivory-Rôle de l'aristocrate libéral.

-"Krim" (1995), d'Ahmed Bouchaala-Rôle de Perez.

-"Les rois mages" (2001), de Didier Bourdon et Bernard Campan-Rôle du bijoutier.

-"Les aristos" (2006), de Charlotte de Turckheim-Rôle de l'homme âgé du château.

-"Denis" (2009), de Mathieu Boivineau-Rôle du vieil homme.

                   A la fin des années 40, qui marquent le début de sa carrière au cinéma, et durant la décennie suivante,Philippe Mareuil décroche quelques rôles intéressants: celui de Patrice d'Aspremont, cet orphelin dont sa soeur Yolande (Joëlle Robin) rachète la liberté en épousant son vieux tuteur dans "Mandrin" (1947), de René Jayet ou celui de François Courcel, qui, dans "Rendez-vous de juillet" (1949), de Jacques Becker, se mêle, avec Daniel Gélin, Maurice Ronet ou Pierre Trabaud, à la faune germanopratine de l'après guerre. Puis, déjà, ce sont des rôles plus secondaires, parfois de simples silhouettes: cet étudiant en droit, fils d'un procureur, dans le film d'Yves Ciampi, "Un grand patron" (1951), avec Pierre Fresnay, ou bien ce Gérard Dextrier, secrétaire de la belle Lady Windham (Gisèle Pascal) et agent secret qui, dans "La madone des sleepings" (1955), d'Henri Diamant-Berger, fera échouer un complot qui visait à s'emparer des gisements d'urnium possédés par la belle Anglaise. Dans "Le fauve est lâché" (1959), de Maurice Labro, il incarne, dans son registre favori, le petit ami un peu couard d'Estella Blain, don Lino Ventura ne fera qu'une bouchée.

                L'élégance un peu molle de Philippe Mareuil et ses traits fins et distingués lui valent aussi quelques rôles d'aristocrates: Hector de Chevreuse dans "La tour de nesle" (1955), d'Abel Gance, avec Silvana Pampanini, ou Amaury de La Rochefontaine dans le superbe "Judex" (1963), de Georges Franju, avec Francine Bergé.

               A partir des années 60, Philippe Mareuil se consacre surtout à la télévision, ne faisant que de rares apparitions sur le grand écran. Il se réfugie alors dans un cinéma commercial de confection courante, incarnant dans "Ces dames s'en mêlent" (1965), de Raoul André, l'ex mari de Carla Marlier et fabricant de faux billets à ses heures perdues ou encore, dans le film plus ambitieux d'Alain Jessua, "Les chiens" (1979), un des notables qui essaient de se protéger contre les morsures des molosses élevés par Gérard Depardieu. On verra même Philippe Mareuil, comme certains de ses pairs sur le déclin, dans des films érotiques de Max Kalifa ou Gérard Kikoïne. Un joli rôle pourtant, en fin de carrière, dans un film très "jeune cinéma" de Matthieu Boivineau, "Denis", sorti en 2009.

                La carrière de Philippe Mareuil sur le petit écran est plus fournie.

CARRIERE A LA TELEVISION:

-"La mort de Marie-Antoinette" (1958), de Stellio Lorenzi-Dans le cadre de l'émission "La caméra explore le temps"-Rôle de Rougeville.

-"Sans en avoir l'air" (1959), de Claude Loursais-Dans le cadre de la série "Les cinq dernières minutes"-Rôle de Roland Sermaize.

-"Le sire de Vergy" (1960), de Claude Loursais-Rôle de Maxime.

-"La terre est ronde" (1960), de Philippe Ducrest-Rôle de Bartolomeo.

-"La nuit de Varennes" (1960), de Stellio Lorenzi-Dans le cadre de l'émission "La caméra explore le temps"-Rôle de M. de Goquelat.

-"L'assassinat du duc de Guise" (1960), de Guy Lessertisseur-Dans le cadre de l'émission "La caméra explore le temps"-Rôle du duc d'Elbeuf.

-"Le drame de Sainte-Hélène" (1961), de Guy Lessertisseur-Dans le cadre de l'émission "La caméra explore le temps"-Rôle du capitaine Poppleton.

-"L'amour des trois oranges" (1961), de Pierre Badel-Rôle de Léandre Don Alexandre.

-"Doubrowsky" (1961), d'Alain Boudet-Dans le cadre de la série "Le théâtre de la jeunesse"-Rôle du voyageur.

-"Hauteclaire" (1961), de Jean Prat-Rôle d'un gentilhomme.

-"L'affaire du collier de la Reine" (1962), de Guy Lessertisseur-Dans le cadre de l'émission "La caméra explore le temps"-Rôle de Rétaux de Villette.

-"Le meurtre d'Henry Darnley ou la double passion de Marie Stuart" (1962), de Guy Lessertisseur-Dans le cadre de l'émission "La caméra explore le temps"-Rôle de Dudley.

-"Le prince" (1964), de Raymond Bailly-Dans le cadre de la série "Bob Morane"..

-"Le chevalier d'Harmental" (1966), de Jean-Pierre Decourt-Rôle de D'Artagnan.

-"Plainte contre X" (1966), de Philippe Ducrest-Rôle de Ferry.

-"La cuisine des anges" (1966), pièce d'Albert Husson-Dans le cadre de l'émission "Au théâtre ce soir"-Mise en scène de Christian Gérard-Réalisation de Pierre Sabbagh-Rôle de Paul Cassagnon.

-"La mort masquée" (1967), de Guy Lessertisseur-Dans le cadre de la série "Les cinq dernières minutes"-Rôle de Roland Clisson.

-"La Marseillaise de Rude" (1967), d'Alain Boudet.

-"L'homme du Picardie" (1968), de Jacques Ertaud.

-"Fortune" (1969), d'Henri Colpi-Rôle de Duflot de Mofras.

-"Je l'aimais trop" (1970), pièce de Jean Guitton-Dans le cadre de l'émission "Au théâtre ce soir"-Mise en scène de Christian Gérard-Réalisation de Pierre sabbagh-Rôle de Michel Bressac.

-"Coffré" (1970), de Yannick Andréi-Dans le cadre de la série "Le service des affaires classées"-Rôle de Georges Melton.

-"Donogoo" (1971), de Yannick Andréi-Rôle de Bénin.

-"L'argent par les fenêtres" (1972), de Philippe Joulia-Rôle de l'inspecteur principal.

-"La canne" (1972), d'Arlen Papazian.

-"Beau-François" (1974), de Roger Kahane-Rôle d'un noble.

-"Il y a longtemps que je t'aime" (1974), de Jacques Deval-Dans le cadre de l'émission "Au théâtre ce soir"-Mise en scène de Raymond Gérome-Réalisation de Georges Folgoas-Rôle de Louis Malican.

-"La mort du pantin" (1975), de Yannick Andréi-Rôle de Glambert.

-"La juive du Château-Trompette" (1974), de Yannick Andréi (trois épisodes)-Rôle du marquis de Beauséjour.

-"Les embarras" (1977), de Jean-Marie Coldefy-Dans le cadre de la série "Mini- chroniques"-Rôle du vendeur.

-"Paris- Vichy" (1979), d'Anne Revel-Rôle de Simon.

-"Le temps d'aimer" (1980), de Jean Pignol-Dans le cadre de la série "Les amours de la Belle Epoque".

-"The hostage tower" (1980), de Claudio Guzman-Rôle du médecin.

-"La châtaigneraie" (1980), de Marion Sarraut-Dans le cadre de la série "Les amours des années folles"-Rôle du colonel.

-"Comment on devient papa poule" (1980), de Roger Kahane-Dans le cadre de la série "Papa poule"-Rôle de Bidault.

-"Une sacrée journée du papa poule" (1980), de Roger Kahane-Dans le cadre de la série "Papa poule"-Rôle de Bidault.

-"De la difficulté d'être papa poule" (1980), de Roger Kahane-Dans le cadre de la série "Papa poule"-Rôle de Bidault.

-"A une voix près...ou la naissance de la IIIe République" (1980), d'Alexandre Astruc-Dans le cadre de l'émission "Les dossiers de l'écran"-Rôle du comte de Vanssay.

-"Arsène Lupin joue et perd" (1980), d'Alexandre Astruc-Rôle de Chapman.

-"Le bouffon" (1981), de Guy Jorré-Rôle du ministre.

-"Cinq-Mars" (1981), de Jean-Claude Brialy-Rôle de Gaston d'Orléans.

-"Le clochard qui revient de loin" (1981), de Jeannette Hubet-dans le cadre de la série "Les gaietés de la correctionnelle"-Rôle de Maître Flores.

-"Antoine et Julie" (1981), de Gabriel Axel.

-"Le complot" (1982), de Victor Vicas-Dans le cadre de la série "Les brigades du Tigre"-Rôle de Humblot.

-"Une voix la nuit" (1982), de Yannick Andréi-Rôle de Lourdat.

-"Paris-Madagascar" (1983), d'Anne Revel-Rôle de Philippe.

-"Une sauterelle dans un magasin de porcelaine" (1984), de Claude Boissol-Dans le cadre de la série "Marie Pervenche"-Rôle de Pelletier.

-"Dernier banco" (1984), de Claude de Givray-Rôle de Villard.

-"L'amour en héritage" (1984), de Kevin Connor et Douglas Hickox-Rôle d'Alain.

-"Dangereux été" (1985), de Michèle Lucker-Dans le cadre de la série "Les amours des années 50".

-"Tender is the night" (1985), de Robert Knights (un épisode)-Rôle du directeur de l'hôtel.

-"Sins" (1986), de Douglas Hickox, Judith Gould et Laurence Heath-Rôle du gérant.

-"Les étonnements d'un couple moderne" (1986), de Pierre Boutron-Rôle du médecin.

-"Hemingway" (1988), de Bernhard Sinkel-Rôle de M. Fouchard.

-"War and remembrance" (1988), de Dan Curtis (deux épisodes)-Rôle de Wald Liestal.

-"La grande embrouille" (1990), de Claude Guillemot.

-"C'est quoi ce petit boulot?" (1991), de Michel Berny et Gian Luigi Polidoro-Rôle du baron.

-"Les hordes" (1991), de Jean-Claude Missiaen-Rôle de Lenox.

-"La belle dame Monique" (1992), de Dennis Berry-Dans le cadre de la série "Force de frappe".

-"For better and for worse" (1993), de Paolo Barzman-Rôle de Christian Vernet.

-"Une fille à papas" (1996), de Pierre Joassin-Rôle du maître d'hôtel.

-"Un amour de cousine" (1998), de Pierre Joassin-Rôle de l'employé de maison.

-"La jeune fille et la mort" (1999), de Jacques Malaterre-Dans le cadre de la série "Boulevard du palais"-Rôle de Monsieur Vignet.

-"Vivre vite" (2002), de Stéphane Kappes-Dans le cadre de la série "Le grand patron"-Rôle de l'orthopédiste.

                  Philippe Mareuil a participé à la plupart des émissions emblématiques d'une époque où le service public n'était pas un vain mot: "La caméra explore le temps", cette inteligente tentative de vulgarisation historique menée par Alain Decaux, André Castelot et, pour la réalisation des téléfilms, Stellio Lorenzi. Dans l'épisode consacré à Marie-Antoinette (incarnée par Annie Ducaux), il prête vie au pseudo marquis de Rougeville qui conçut un complot pour faire évader la Reine, et il incarne le duc d'Elbeuf, un des principaux animateurs de la Ligue, dans "L'assassinat du duc de Guise", de Guy Lessertisseur. Et c'est aussi le capitaine Poppleton, officier de liaison britannique auprès de Napoléon (Raymond Pellegrin) exilé à sainte-Hélène qu'il personnifie dans "Le drame de Sainte-Hélène" ou encore, dans un autre épisode de "La caméra explore le temps", Rétaux de Villette, faussaire instigateur, avec sa maîtresse Jeanne de La Motte, de la fameuse escroquerie du Collier de la Reine.

                 Il faut croire que Philippe Mareuil était féru des rôles en costume, puisqu'il incarne encore le fameux Robert Dudley, comte de Leicester et favori d'Elizabeth Ière dans "Le meurtre d'Henry Darnley..." (1962), toujours de Guy Lessertisseur, ou même le célébrissime d'Artagnan, dans "Le chevalier d'Harmental" (1966), avec Jacques Destoop dans le rôle principal et encore Gaston d'Orléans, le frère de Louis XIII, dans le "Cinq-Mars" (1981) réalisé par Jean-Claude Brialy.

                Mais Philippe Mareuil apparaît aussi dans deux épisodes des "Cinq dernières minutes": dans "La mort masquée" (1967), qui se déroule dans les milieux de l'art, c'est lui qui est la victime d'un meurtre que devra élucider le fameux commissaire Bourrel. Et n'oublions pas une autre émission mythique: "Au théâtre ce soir", dont on pourrait aussi bien parler au titre de la carrière sur scène de Philippe Mareuil. Dans "Je l'aimais trop" (1970), de Jean Guitton, Philippe Mareuil incarne Michel, amant d'Evelyne Dandry mais amoureux de Liliane Patrick; prévoyant la colère de sa maîtresse, il avait chargé à blanc son revolver et survécu ainsi aux coups de feu qu'elle avait finalement tirés sur lui. A noter aussi son rôle dans une autre pièce de boulevard, plus relevée cependant, "Il y a longtemps que je t'aime" (1974), de Jacques Deval, avec Jean Barney et Claude Jade.

               Pour le reste, Philippe Mareuil doit souvent se contenter de rôles très secondaires ou de simples silhouettes, croquant ici un noble ("Beau-François"-1974), un serveur ("Les embarras"-1977) ou encore un colonel ("La châtaigneraie"-1980). Il était aussi apparu dans quelques séries anglo-saxonnes, comme "War and remembrance" (1988) ou "For better and for worse" (1993).

             Philippe Mareuil a aussi consacré beaucoup de son temps et de son talent à la scène.

CARRIERE AU THEATRE:

-"Nuit noire" (1947), de Marie-Rose Belin-Mise en scène d'Henri Rollan-Théâtre Saint-Georges.

-"Les mains sales" (1949), de Jean-Paul Sartre-Mise en scène de Pierre Valde et Jean Cocteau-Théâtre Antoine.

-"Henri IV" (1950), de Luigi Pirandello-Mise en scène d'André Barsacq-Rôle du marquis Carlo Di Nolli-Théâtre de l'Atelier.

-"Halte au destin" (1951), de Jacques Chabannes-Mise en scène de Georges Douking-Rôle de Galilée-Théâtre de la Potinière.

-"La cuisine des anges" (1951), d'Albert Husson-Mise en scène de Christian-Gérard-Rôle de Paul Cassagnon-Théâtre du Vieux-Colombier.

-"Hamlet de Tarascon" (1953), de Jean Canolle-Mise en scène de Christian-Gérard-Rôle de Clovis Cambalette-Théâtre La Bruyère.

-"Dix minutes d'alibi" (1955), d'Anthony Armstrong-Mise en scène de Roger Harth-Théâtre du casino municipal de Nice.

-"Trésor party" (1959), de Bernard Régnier, d'après un roman de P.G. Wodehouse-Mise en scène de Christian-Gérard-Théâtre La Bruyère.

-"Souper intime" (1960), d'Yves Chatelain-Mise en scène de Jean-Paul Cisife-Rôle de Robert-Théâtre de l'Oeuvre.

-"Un dîner intime" (1960-1961), d'Yves Chatelain-Théâtre du Casino municipal de Nice et théâtre du Casino d'Enghien.

-"Un maître coq" (1961), d'Yves Chatelain-Mise en scène de Jean-Paul Cisife-Rôle de Robert-Théâtre de la Potinière.

-"Sortie de l'acteur" (1962), de Michel de Ghelderode-Mise en scène d'Hélène Bernsen-Rôle de Jean-Jacques-Théâtre du Tertre.

-"Week-end" (1963), d'après Noel Coward-Mise en scène de Daniel Crouet-Comédie de Paris.

-"L'eunuque" (1964), de Jean-Simon Prévost-Mise en scène de l'auteur-Rôle de Gnatho-Comédie de Paris.

-"L'homme qui laisse pleuvoir" (1966), d'après Marc Brandel-Mise en scène de Christian-Gérard-Rôle de John-Théâtre 347.

-"Monsieur Dodd" (1966), d'Arthur Watkyn-Mise en scène de Jacques-Henri Duval-Rôle de Toni Finch-Théâtre des Variétés.

-"L'erreur est juste" (1967), de Jean Paxet-Mise en scène de Christian-Gérard-Théâtre des Arts.

-"Talleyrand à la barre de l'Histoire" (1980), d'André Castelot-Mise en scène de Paul-Emile Deiber-Rôle de Castelreagh-Théâtre du Palais-Royal.

-"Du canard au sang pour mylord" (1980), de Claude Rio-Mise en scène de Jacques Ardouin-Théâtre des Grands Chemins (Nice).

-"L'affaire du courrier de Lyon" (1987); d'Alain Decaux et Robert Hossein-Mise en scène de Robert Hossein-Palais des Sports.

-"La liberté ou la mort" (1988), d'après Alain Decaux, Stellio Lorenzi et Georges Soria-Mise en scène de Robert Hossein-Palais des Congrès.

                Philippe Mareuil, qui se produit au théâtre surtout dans les années 60, débute sa carrière sur scène par des pièces prestigieuses, comme "Les mains sales", de Sartre, dont Cocteau lui-même a assuré en partie la mise en scène, ou "Henri IV" de Pirandello, où il incarne le petit-neveu d'un homme qui, à la suite d'une chute de cheval, se prend pour un Empereur germanique. Puis c'est un registre plus léger qu'aborde Philippe Mareuil: dans la célèbre pièce d'Albert Husson, "La cuisine des anges", qui se passe à cayenne, il interprète le neveu un peu louche d'un escroc à la petite semaine incarné par André Philip. Puis c'est "Hamlet de Tarascon", ou l'univers de Shakespeare transposé dans celui de Pagnol, et la tragédie se muant en farce; dans cette comédie provençale, Philippe Mareuil incarne Clovis Cambalette, le fils d'un riche négociant qui est frappé par la ressemblance de sa situation familiale avec celle de la tragédie de Shakespeare: son père (Paul Bonifas) est mort, sa mère (Claire Gérard) a épousé son oncle, sa fiancée, Juliette (Martine Bridoux) est la soeur de son meilleur ami etc.

               On peut aussi l'applaudir dans la pièce en un acte d'Yves Chatelain, "Un souper intime" et, ce qui est beaucoup plus inattendu, dans "Sortie de l'acteur", une pièce peu connue du dramaturge belge Michel de Ghelderode, à l'écriture toujours baroque; il y campe, dans le rôle principal, un metteur en scène qui dirige sa dernière pièce et qui se heurte à ses acteurs, négligents et peu concentrés, d'autant plus que le premier rôle du spectacle, Renatus, est absent. Philippe Mareuil joue ensuite des pièces de dramaturges assez peu connus, comme le scénariste et romancier britannique Marc Brandel, auteur de romans policiers ou d'horreur ou l'acteur (élève de Jean Debucourt et professeur au Vieux-Colombier) Jean-Simon Prévost, également producteur et metteur en scène. On le verra enfin dans des pièces historiques, mises en scène par Robert Hossein, comme "L'affaire du courrier de Lyon" ou "La liberté ou la mort".

             Philippe Mareuil a enfin prêté sa voix à quelques acteurs étrangers.

VOXOGRAPHIE:

-"La proie des vautours" (1959) ("Never so few"), de John Sturges-Voix de Dean Jones, qui interprète le personnage du sergent Jim Norby.

-"Un soupçon de vison" (1962) ("That touch of mink"), de Delbert Mann-Voix de Gig Young, qui interprète le personnage de Roger.

-"Les diamants sont éternels" (1971) ("diamonds are forever"), de Guy Hamilton-Voix de Bruce Glover, qui interprète le personnage de M. Wint.

-"Frenzy" (1972), d'Alfred Hirchcock-Voix de Barry Foster, qui interprète le personnage de Robert "Bob" Rusk.

-"Gold" (1974), de Peter Hunt-Voix de Tony Beckley, qui interprète le personnage de Stephen Marais.

 

JACQUELINE LAURENT (1918-2009)

Publié le 21/03/2014 à 09:25 par kmalden
JACQUELINE LAURENT (1918-2009)

       Le pur ovale d'un visage ravissant, éclairé par deux yeux innocents, une coiffure qui évoque la Garance des "Enfants du paradis", un babil d'enfant, Jacqueline Laurent a joué, durant quelques années, les ingénues et les petites filles étonnées, avant de sombrer dans un oubli immérité.

AU CINEMA:

-"Gaspard de Besse", d'André Hugon (1935)-Rôle de la fille du geôlier.

-"Sarati le terrible", d'André Hugon (1937)-Rôle de Rose.

-"Judge Hardy's children", de George B.Seitz (1938)-Rôle de Suzanne Cortot.

-"Le jour se lève", de Marcel Carné (1939)-Rôle de Françoise.

-"Un chapeau de paille d'Italie", de Maurice Cammage (1941)-Rôle d'Hélène.

-"L'homme qui joue avec le feu", de Jean de Limur (1942)-Rôle de Mireille.

-"Les deux timides", d'Yves Allégret (1943)-Rôle de Cécile Thibaudier.

-"Dernier amour", de Gianni Franciolini (1943)-Rôle d'Anna Acquaviva.

-"L'abito nero da sposa", de Luigi Zampa (1945)-Rôle de Berta Chigi.

-"Le chemin du péché" ("Le vie nel peccato"), de Giogio Pastina (1946)-Rôle d'Ilaria.

-"Le coup de grâce", de Jean Cayrol et Claude Durand (1965)-Non créditée au générique.

     Jacqueline Laurent est une de ces étoiles filantes du cinéma français, dont on perd la trace après une saison. Elle est liée pour toujours, bien sûr, au film magnifique de Carné, "Le jour se lève", emblème du fameux réalisme poétique dû à Prévert. Et pourtant, quand on évoque ce film, on songe à Gabin, assiégé dans sa chambre d'hôtel et en proie à des souvenirs douloureux, à l'acidulée Arletty et, surtout peut-être, au prodigieux Jules Berry, en dresseur de chiens sadique. Mais on ne parle jamais de Jacqueline Laurent, la douce orpheline qui a grandi parmi les fleurs. Elle réussit pourtant, dans ce rôle si périlleux d'ingénue, à paraître émouvante sans être mièvre. Elle éclaire ses scènes d'une innocence fraîche, qui court à travers le film comme un filet d'eau pur.

     Il s'agit bien du rôle de sa courte carrière, car ses autres films sont , comme elle, tombés dans un oubli peut-être injuste. Elle participe à deux oeuvres d'André Hugon (dont les cinéphiles se souviennent qu'il a dirigé le premier film parlant français, "Les trois masques"): "Gaspard de Besse", d'après le roman de Jean Aicard, qui lui inspirera aussi "L'illustre Maurin" et "Les souvenirs de Maurin des Maures", et "Sarati le terrible", qui se passe à Alger et où le grand Harry Baur convoite sa nièce, incarnée par Jacqueline Laurent. Son rôle dans "Un chapeau de paille d'Italie", médiocre adaptation de la pièce de Labiche par Maurice Cammage, est épisodique. Sa participation à "L'homme qui joue avec le feu" est plus étoffée. Dans ce film de Jean de Limur (qui commença comme figurant à Hollywood et travailla avec Chaplin et Cecil B. De Mille), elle vient apporter le trouble de sa jeune sensualité aux pensionnaires de M. Désert (le grand Aimé Clariond) pour qui l'amour est une maladie qu'on peut guérir.

     Jacqueline Laurent fit une partie de sa carrière à l'étranger. Elle tourna un film à Hollywood, "Judge's Hardy children", qui fait partie de la série des Andy Hardy, interprétée, de 1937 à 1946, par Mickey Rooney, Judy Garland, Lewis Stone et Fay Holden. Ces films, très populaires, relatent les heurs et malheurs de la famille du juge Hardy. Cet épisode de la saga familiale est dirigé par George B. Seitz, dont la carrière, très abondante, a commencé, aux temps du muet, par les fameux serials interprétés par Pearl White.

     Elle tourna enfin plusieurs films en Italie: "Dernier amour", de Gianni Franciolini, qu'on oublie de citer quand on évoque le néo-réalisme italien (qu'on songe à des oeuvres comme "Les anges déchus" ou "Les amants de la villa Borghèse"); dans ce film, Jacqueline Laurent est la soeur de Clara Calamai, l'actrice la plus en vue du fascisme et la vedette d'"Ossessione", de Visconti. C'est pour Luigi Zampa (scénariste talentueux et auteur du film "Vivere in pace", qui raconte l'amitié entre un GI noir et un enfant italien) que l'actrice tourne "L'abito nero da sposa", un film historique situé dans la Rome du début du XVIe siècle et dans lequel elle donne la réplique à Fosco Giachetti, acteur emblématique du fascisme ("L'escadron blanc, "Scipion l'Africain"...). On verra enfin Jacqueline Laurent dans le second film de Giorgio Pastina (qui venait de tourner un film consacré à Henri IV) "Le chemin du péché", aux côtés de comédiens très connus en Italie, comme Leonardo Cortese (qui fut aussi un réalisateur) ou Andrea Cecchi.

MONETTE DINAY (1906-1986)

Publié le 13/03/2014 à 17:18 par kmalden
MONETTE DINAY (1906-1986)

       Jeune fille un peu poupine dans les années 30, coiffure crantée et frange sur le côté, Monette Dinay s'est épaissie avec le temps et ses traits empâtés évoquaient une autre Fréhel. Elle eut au cinéma une carrière assez fournie, qui s'étala sur environ vingt-cinq ans.

AU CINEMA:

-"Le blanc et le noir", de Marc Allégret et Robert Florey (1931)-Rôle de Joséphine.

-"Mimi Pandore", court-métrage de Roger Capellani (1932).

-"Un beau jour de noces", de Maurice Cammage (1932)-Rôle de Marinette Devaux.

-"Ordonnance malgré lui", de Maurice Cammage (1932)-Rôle de Rosine.

-"La terreur de la pampa", court-métrage de Maurice Cammage-Rôle de Nelly.

-"L'agence O. Kay", d'André Chotin-Rôle de Simone.

-"Noces et banquets", court-métrage de Roger Capellani (1933).

-"L'héritier du bal Tabarin", de Jean Kemm (1933)-Rôle de  Chiquette.

-"Maison hantée", de Roger Capellani (1933).

-"Les deux "Monsieur" de Madame", de Georges Pallu et Abel Jacquin (1933)-Rôle de Flora.

-"Le gros lot", de Maurice Cammage (1933).

-"Un drôle de numéro", de Jean Gourguet (1934)-Rôle de Solange Ducauchois.

-"Madame Bovary", de Jean Renoir (1934)-Rôle de Félicité.

-"La garnison amoureuse", de Max de Vaucorbeil (1934).

-"On a trouvé une femme nue", de Léo Joannon (1934)-Rôle de Lucette.

-"La jeune fille d'une nuit", de Roger Le Bon et Reinhold Schünzel (1934).

-"Nuit de mai", de Henri Chomette et Gustav Ucicky (1934)-Rôle de Toni.

-"Turandot, princesse de Chine", de Gehrard Lamprecht et Serge Veber-Rôle de Mien-Li.

-"La petite dame du wagon-lit", de Maurice Cammage (1936)-Rôle de Francine.

-"Prends la route", de Jean Boyer (1936)-Rôle de Denise, la dactylo.

-"Les dégourdis de la 11e", de Christian-Jaque (1937)-Rôle d'Amélie.

-"Vidocq", de Jacques Daroy (1939).

-"L'héritier des Mondésir", d'Albert Valentin (1940)-Rôle de Rosette.

-"Le mariage de Chiffon", de Claude Autant-Lara (1942)-Rôle d'Alice de Liron.

-"Coup de feu dans la nuit", de Robert Péguy (1943)-Rôle de Toinette.

-"Retour à la vie", segment "Le retour de Jean", d'Henri-Georges Clouzot (1949)-Rôle de Juliette.

-"Nous sommes tous des assassins", d'André Cayatte (1952)-Rôle de la femme de Charles.

-"Le dossier noir", d'André Cayatte (1955)-Rôle de Thérèse.

-"Rencontre à Paris", de Georges Lampin (1956)-Rôle de Madame Jeanne.

-"La traversée de Paris", de Claude Autant-Lara (1956)-Rôle de Mme Jambier.

-"La Tour, prends garde!", de Georges Lampin (1958)-Rôle de Mme Taupin (non créditée au générique).

-"Ni vu ni connu", d'Yves Robert (1958)-Rôle de Léontine (non créditée au générique).

         Monette Dinay s'est consacrée, durant toute sa carrière, à ce cinéma du samedi soir qui n'avait qu'un but, distraire le quidam. L'un des fleurons en était Maurice Cammage, roi du vaudeville de caserne et du boulevard le plus éculé. Monette Dinay a souvent tourné pour lui: dans "Un beau jour de noces", elle retrouve Fernandel, qui a des ennuis avec son pantalon et avec sa belle-mère; dans "Ordonnance malgré lui", elle est la fille de la baronne du Flair (sic!), interprétée par une spécialiste deu genre, Alice Tissot, et elle doit trouver à se marier pour que sa mère puisse convoler avec le colonel, incarné par Anthony Gildès.

        C'est encore en compagnie de Fernandel qu'elle paraîtra dans "La terreur de la pampa" (toujours de Cammage), une sorte de western censé se passer au Texas; elle y campe la fille adoptive d'un bandit, qui rançonne les voyageurs isolés ( Henri Baudin, qui, comme Lon Chaney, fut surnommé, aux temps du muet, "l'homme aux cent visages") et elle croise la route du chef indien Oeil-de-Perdrix et du noir Sam, complice de son père.

       Monette Dinay se retrouvera devant la caméra d'autres tâcherons, comme Jean Gourguet, amateur de sujets grivois, Jean Kemm (elle figure dans "L'héritier du bal Tabarin", où Frédéric Duvallès, prude et austère, hérite un lieu de plaisir qu'il doit gérer lui-même), Max de Vaucorbeil...

      Pourtant, elle sera aussi dirigée par des cinéastes de talent: elle sera ainsi Félicité, la domestique d'Emma Bovary (Valentine Tessier) dans le "Madame Bovary" de Renoir,Alice de Liron dans "Douce", d'Autant-Lara ou Rosette dans "L'héritier des Mondésir", d'Albert valentin. Monette Dinay ne jouera toujours que des rôles secondaires mais, après la guerre, ils deviendront des silhouettes ou des apparitions fugitives, pas toujours créditées au générique.

JOELLE BERNARD (1928-1977)

Publié le 10/03/2014 à 09:54 par kmalden
JOELLE BERNARD (1928-1977)

       La lippe boudeuse, le visage un peu poupin, la sensualité canaille, Joëlle Bernard semble être une autre Ginette Leclerc. Mais sa carrière n'eut pas le même éclat, tant s'en faut. Sans doute ne possédait-elle pas l'insolence un brin provocante d'une Ginette Leclerc toujours prête à pourfendre l'hypocrisie  d'une société bien-pensante. Peut-être aussi n'y avait-il pas de place, dans le cinéma français, pour une autre "garce" flamboyante.

AU CINEMA:

-"Lunegarde", de Marc Allégret (1946).

-"Quai des orfèvres", d'Henri-Georges Clouzot (1947)-Rôle de Ginette (non crédité au générique).

-"Aux yeux du souvenir", de Jean Delannoy (1948).

-"Miquette et sa mère", d'Henri-Georges Clouzot (1948)-Rôle de Lili, une comédienne.

-"La belle que voilà", de Jean-Paul Le Chanois (1950)-Non créditée au générique.

-"Méfiez-vous des blondes", d'André Hunebelle (1950)-Rôle d'une entraîneuse (non crédité au générique).

-"Les maîtres-nageurs", d'Henri Lepage (1951).

-"Si ça vous chante", de Jacques Loew (1951).

-"Casque d'or", de Jacques Becker (1952)-Rôle d'une fille à la guinguette (non crédité au générique).

-"La jeune folle", d'Yves Allégret (1952)-Rôle de la femme ivre.

-"Les dents longues", de Daniel Gélin (1953)-Rôle de Raymonde Josserand.

-"Rue de l'Estrapade", de Jacques Becker (1953)-Rôle de la voisine de Robert (non crédité au générique).

-"Horizons sans fin", de Jean Dréville (1953).

-"L'esclave", d'Yves Ciampi (1953)-Rôle de Jenny.

-"Les enfants de l'amour", de Léonide Moguy (1953)-Rôle de Dolly.

-"La neige était sale", de Luis Saslavsky (1954)-Rôle d'une fille.

-"Interdit de séjour", de Maurice de Canonge (1955)-Rôle de Suzy.

-"Sophie et le crime", de Pierre Gaspard-Huit (1955)-Rôle de la fille au restaurant (non crédité au générique).

-"Le long des trottoirs", de Léonide Moguy (1956)-Rôle de Monique.

-"OSS 117 n'est pas mort", de Jean Sacha (1957).

-"Trois jours à vivre", de Gilles Grangier (1957)-Rôle de Mauricette.

-"Ces dames préfèrent le mambo", de Bernard Borderie (1957)-Rôle de Mamie O'Brien.

-"Prisons de femmes", de Maurice Cloche (1958)-Rôle d'une détenue.

-"Pêcheurs d'Islande", de Pierre Schoendoerfer (1959)-Rôle de Jenny.

-"Les amants de demain", de Marcel Blistène (1959)-Rôle d'Yvonne.

-"Sergent X", de Bernard Borderie (1960).

-"Interpol contre X", de Maurice Boutel (1960)-Rôle de Lucy.

-"Callaghan remet ça", de Willy Rozier (1961).

-"Le homard flambé", de Denys de La Patellière (1962)-Rôle de la patronne de la Marine.

-"Le gentleman d'Epsom", de Gilles Grangier (1962)-Rôle de Ginette.

-"Du mouron pour les petits oiseaux", de Marcel Carné (1963).

-"L'année du bac", de Maurice Delbez et José-André Lacour (1964)-Rôle de la fille du "Rendez-vous des chasseurs".

-"Le journal d'une femme de chambre", de Luis Bunuel (1964).

-"Angélique et le roy", de Bernard Borderie (1966)-Rôle de La Voisin (non crédité au générique).

-"Sept hommes et une garce", de Bernard Borderie (1967)-Rôle de la cantinière.

-"Adélaïde", de Jean-Daniel Simon (1968)-Rôle de Janine.

-"The adding machine", de Jerome Epstein (1969)-Rôle de Janine.

-"Ils", de Jean-Daniel Simon (1970)-Rôle d'Isabelle.

-"L'alliance", de Christian de Chalonge (1971)-Non créditée au générique.

-"Comptes à rebours", de Roger Pigaut (1971)-Rôle de Suzy.

-"Le viager", de Pierre Tchernia (1972)-Rôle de la prostituée.

-"Borsalino and co", de Jacques Deray (1974)-Rôle d'une maquerelle (non crédité au générique).

-"Six alcooliques en quête d'un médecin", court-métrage de Gérard Samson (1974).

-"Parlez-moi d'amour", de Michel Drach (1975)-Rôle de la mère de Daniel.

-"Les conquistadores", de Marco Pauly (1976).

-"Le guêpier", de Roger Pigaut (1976)-Rôle de Sarah.

      Au total, on le voit, peu de rôles de premier plan tout au long de cette carrière décevante, qui s'échelonne pourtant sur trente ans. On peut retenir le rôle de Raymonde Josserand, la femme aguicheuse de Louis Seigner, dans "Les dents longues", la seule réalisation pour le cinéma de Daniel Gélin, celui, secondaire aussi, de Jenny, aux côtés d'un Daniel Gélin saisissant en musicien drogué, ou encore sa composition de fille-mère dans le film de Léonide Moguy, "Les enfants de l'amour", qui abordait, dans un esprit presque documentaire, un sujet brûlant à une époque où la pilule n'existait pas et où les jeunes filles ne sortaient guère sans leur chaperon.

On peut encore citer son rôle de "poule de gangster" (dans "Interdit de séjour", de Maurice de Canonge) qui tombe amoureuse d'un blanc-bec (Claude Laydu) qu'elle va entraîner dans une histoire louche et derrière les barreaux d'une prison ou sa participation à un autre film de Léonide Moguy, "Le long des trottoirs", consacré à la prostitution (qui était un peu, avec l'éveil des adolescents à la sexualité, la spécialité de ce cinéaste à la carrière internationale). On le voit, Joëlle Bernard continue de jouer les filles de mauvaise vie, les cocottes ou les demi-mondaines. Aussi n'est-on pas étonné de la retrouver dans les films d'espionnage à la française que concoctent alors, avec un humour souvent laborieux, les Jean Sacha ou les Bernard Borderie, qui offrira également à Joëlle Bernard le bref rôle de l'empoisonneuse La Voisin dans "Angélique ety le roy".

On verra encore Joëlle Bernard dans "Les amants de demain", de Marcel Blistène, qui lui confiera, aux côtés de Michel Auclair et d'une Edith Piaf dont c'est l'une des rares compositions à l'écran, un rôle plus étoffé. On peut noter quelques apparitions dans des films commerciaux des années 1960, comme "Le gentleman d'Epsom", de Gilles Grangier ou "Le homard flambé", de Denys de La Patelliière ou dans les oeuvres plus ambitieuses de Jean-Daniel Simon, "Adélaïde", bonne adaptation du roman de Gobineau et "ils", qui ne rencontra pas son public. Enfin, Joëlle Bernard doit à son mari, Roger Pigaut, deux rôles plus notables dans "Comptes à rebours", au générique prestigieux, et "Le guêpier", aux côtés de Claude Brasseur et Marthe Keller.

Joëlle Bernard apparut aussi sur le petit écran.

A LA TELEVISION:

-"La nuit d'Austerlitz", de Stellio Lorenzi (195')-Rôle de Laura.

-"On reparle des Tavernier", de Yannick Andréi (1964), dans le cadre de la série "L'abonné de la ligne U"-Rôle de Marie Devaux.

-"Les survivants", de Dominique Genee (1965)-Rôle de l'inconnue.

-"Le coup de fil", de Jack Pinoteau (1967), dans le cadre de la série "L'amateur ou SOS Fernand".

-"La bien-aimée", de Jacques Doniol-Valcroze (1967)-Rôle de la concierge.

-"Café du square", 25 épisodes, de Louis Daquin (1969)-Rôle de Suzanne.

-"L'alphoméga", de Lazare Iglésis (1973).

-"La nuit des lilas", de Jérôme Habans (1973)-Rôle de soeur Ursula.

-"Dans l'intérêt des familles", de Joseph Grimal (1974), dans le cadre de la série "Malaventure"-Rôle de Germaine.

-"Maigret et la grande perche", de Claude Barma (1974), dans le cadre de la série "Les enquêtes du commissaire Maigret"-Rôle d'Ernestine, dite "la grande perche".

-"Paul Gauguin", de Roger Pigaut (1975)-Rôle de Gaby.

-"Les Rosenberg ne doivent pas mourir", de Stellio Lorenzi (1975)-Rôle de Georgie.

-"Ces beaux messieurs de Bois-Doré", sérioe de Bernard Borderie (1976).

-"En verre et contre tout", de Claude Barma (1977), dans le cadre de la série "Danger immédiat"-Rôle de Suzanne.

-"Adieu l'héritière", de Roger Pigaut (1977), dans le cadre de la série "Les héritiers"-Rôle de Viola.

         Joëlle Bernard doit à la télévision des rôles intéressants et sans doute plus variés. Elle interprète ainsi Laura, un des personnages principaux du téléfilm policier de Stellio Lorenzi, "La nuit d'Austerlitz", dans lequel Daniel Sorano campe Nestor Burma, le fameux détective de Léo Malet. Elle est aussi Marie Devaux dans un épisode , dû à Yannick Andréi, de la série "L'abonné de la ligne U". Ce feuilleton fut écrit par Claude aveline et tiré de son propre roman: le commissaire incarné par Jacques Dacqmine va traquer un meurtrier abonné à cette fameuse ligne.

      On voit aussi Joëlle Bernard dans un autre téléfilm policier, "Les survivants", de Dominique Genee, sur un scénario de Boileau et Narcejac et des dialogues de Jean-Paul Rappeneau. Elle décroche un rôle plus étoffé dans la série réalisée par Louis Daquin (le cinéaste de "Premier de cordée" et du " point du jour"), "Café du square", celui de Suzanne, la seveuse du bistrot, qui seconde Georges, le patron bon enfant (interprété par Georges Staquet, un de ces solides seconds rôles qui font tout le charme du cinéma français). Elle est plus inattendue en religieuse dans "La nuit des lilas", de Jérôme Habans, qui relate, sur fond d'Occupation allemande, la découverte de la l'amour et de la mort par une jeune fille (interprétée par Catherine Laborde).

       Dans "Maigret et la grande perche", de Claude Barma, Joëlle Bernard campe, une fois de plus et dans un des rôles principaux, une ancienne fille facile dont le mari, cambrioleur averti, a découvert, au cours d'un de ses frics-fracs, le cadavre d'une femme. Elle y donne la réplique à jean Richard, bien sûr, qui se remettait à peine du grave accident de voiture qui le tint assez longtemps éloigné des studios, mais aussi à Madeleine Renaud et Jacques Morel. Puis son mari, Roger Pigaut, lui offre deux rôles, l'un, modeste, dans le téléfilm qu'il consacra au peintre Gauguin, campé par Maurice Barrier, et l'autre, central, dans "Adieu l'héritière", où Joëlle Bernard joue aux côtés de Patrick Bouchitey et Paul Le Person.

Enfin Joëlle Bernard s'est aussi essayée au théâtre.

AU THEATRE:

-"Bel Ami", de Frédéric Dard, d'après Maupassant-Mise en scène de Jean Darcante-Théâtre des Célestins.

-"Le mal d'amour", de Marcel Achard-Mise en scène de François Périer-Théâtre de la Michodière.

      Joëlle Bernard participe à la pièce tirée par Frédéric Dard (qu'on n'attendrait pas sur ce terrain) du roman de Maupassant, "Bel Ami". La musique était signée Mick Micheyl et les costumes étaient, en partie, de Paulette Coquatrix. Dans "Le mal d'amour", de Marcel Achard, Joëlle Bernard donnait la réplique à françois Périer et Dominique Blanchar.

YVONNE MONLAUR (1939)

Publié le 06/03/2014 à 10:08 par kmalden
YVONNE MONLAUR (1939)

      On ne se souvient guère d'Yvonne Monlaur aujourd'hui mais, pour avoir participé à quelques films de la célèbre Hammer, elle a encore ses fans.

AU CINEMA:

-"Treize à table", d'André Hunebelle (1956)-Non créditée au générique.

-"Mannequins de Paris", d'André Hunebelle (1956)-Rôle de Janine.

-"Honoré de Marseille", de Maurice Régamey (1956)-Rôle de Gyptis.

-"Les collégiennes", d'André Hunebelle (1957)-Non créditée au générique.

-"Les lavandières du Portugal", de Pierre Gaspard-Huit et Ramon Torrado (1957)-Rôle de Nadine.

-"Amore a prima vista", de Franco Rossi (1958)-Rôle d'Elvira.

-"L'étrangère à Rome", de Claudio Gora (1958)-Rôle de Nanda Colombo.

-"Non sono piu gaglione", de Domenico Paolella (1958)-Rôle de Nennella.

-"Anche l'inferno trema", de Piero Regnoli (1958).

-"Avventura a Capri", de Giuseppe Lipartiti (1959)-Rôle d'Yvonne.

-"Destinazione Sanremo", de Domenico Paolella (1959)-Rôle d'Anna.

-"Quel tesoro di papa", de Marino Girolami (1959)-Rôle de Marina.

-"La cento chilometri", de Giulio Petroni (1959)-Rôle d'Elena.

-"Spavaldi e innamorati", de Giuseppe Vari (1959)-Rôle de Sylvia.

-"Inn for trouble", de C.M. Pennington-Richards (1960)-Rôle d'Yvette Dupres.

-"Circus of horrors" ("Le cirque des horreurs"), de Sidney Hayers (1960)-Rôle de Nicole Vanet.

-"The brides of Dracula" ("Les maîtresses de Dracula"), de Terence Fisher (1960)-Rôle de Marianne Danielle.

-"It started in Naples" ("C'est arrivé à Naples"), de Melville Shavelson (1960).

-"The terror of the Tongs" ("L'empreinte du dragon rouge"),  d'Anthony Bushell-Rôle de Lee.

-"Gerarchi si muore", de Giorgio Simonelli (1961)-Rôle de Rosalina Merletti.

-"Time to remember", de Charles Jarrott (1962)-Rôle de Suzanne.

-"Lemmy pour les dames", de Bernard Borderie (1962)-Rôle de Claudia.

-"Lo sperviero dei Caraibi", de Piero Regnoli (1962)-Rôle d' Arica Mageiras.

-"A cause à cause d'une femme", de Michel Deville (1963)-Rôle de la soubrette.

-"Le temps des copains", de Robert Guez (1963).

-"Le concerto de la peur", de José Bénazéraf (1963)-Rôle de Miss Rivière/Nora Markriff.

-"Nick Carter va tout casser", d'Henri Decoin (1964)-Rôle d'Yvonne.

-"Le ciel sur la tête", d'Yves Ciampi (1965)-Rôle de Françoise.

-"Mission spéciale à Caracas", de Raoul André (1965)-Rôle de Muriel.

-"Die Rechnung-eskalt serviert" ("Un cerceuil de diamants"), de Helmut Ashley (1966)-Rôle de Violet.

Yvonne Monlaur fut de ces actrices françaises qui firent le plus clair de leur carrière à l'étranger. Un de ses titres de gloire est d'avoir participé à deux excellents films d'horreur. Elle incarna en effet Marianne dans "Les maîtresses de Dracula", de Terence Fisher, un des maîtres incontestés du genre et pilier de la célèbre maison de production Hammer. Pour elle, Terence Fisher revisita les fameux monstres de la Universal des années 30, mis en relief par des cinéastes comme James Whale, Tod Browning ou Karl Freund et des comédiens mythiques comme Boris Karloff ou Bela Luigosi. Ce Dracula, où Yvonne Monlaur donne la réplique au grand Peter Cushing, est le deuxième de la série initiée par Terence Fisher.

Elle apparaît aussi dans "Circus of horror", de Sidney Hayers, à qui on doit aussi "Payroll", un très estimable film de gangsters et une bonne adaptation d'un roman de Jules Verne, "L'étoile du Sud" (avec Ursula Andress et Orson Welles). Dans ce film, les artistes d'un cirque sont les victimes d'un sadique médecin, spécialiste de chirurgie esthétique, incarné par Anton Diffring.

Comme beaucoup d'autres comédiens de sa génération, Yvonne Monlaur tourna beaucoup en Italie, où elle fit l'essentiel d'une courte mais intense carrière d'une dizaine d'années. On la vit alors dans des films de Domenico Paollela, qui trouva sa vocation dans les bandes d'aventures et de pirates ou les films néo-mythologiques, de Piero Regnoli ("L'épervier des Caraïbes" est un très plaisant film d'aventures), scénariste et metteur en scène spécialisé dans les films d'horreur ou de Marino Girolami, auteur de nombreuses comédies musicales. En somme, un cinéma populaire, au bon sens du terme, qui remplissait les salles du samedi soir mais ne laissera pas beaucoup de traces dans les annales du septième art.

Yvonne Monlaur eut peu d'occasions de jouer dans des films français. Elle débuta sous la houlette débonnaire d'André Hunebelle,dans les comédies très parisiennes qu'il concoctait à la chaîne au milieu des années 50. Quand, au début des années 60, elle franchit les monts pour revenir en France, on la vit dans de pâles imitations de James Bond, comme "Nick Carter va tout casser", bricolé par un Henri Decoin en fin de carrière et où Eddie Constantine (à qui Yvonne Monlaur avait déjà donné la réplique dans "Lemmy pour les dames") prenait la suite, dans le rôle du détective Nick Carter, de Walter Pidgeon ou de Robert Conrad. Si l'on excepte le curieux film d'Yves Ciampi "Le ciel sur la tête", qui mêle, ce qui est rare en France, la science-fiction à un thème de politique-fiction, Yvonne Monlaur finit sa carrière chez Raoul André (ce qui se passe de commentaires) et fit même un tour chez le "père" du cinéma pornographique français, José Bénazéraf.

On aperçut également Yvonne Monlaur sur le petit écran.

A LA TELEVISION:

-"Women in love", de Julian Amyes, Joan Kemp-Welch... (1958)-Rôle de Felice.

-"High finance, dans le cadre de la série "The third man", de Julian Amyes( 1959)-Rôle de Simone.

-"The harem dancer", dans le cadre de la série "Tales of the viking" (1960)-Rôle de Shalee.

"Time to remember", dans le cadre de la série "The Edgar Wallace mystery theatre", de Charles Jarrot (1962)-Rôle de Suzanne.

-"Erster Teil", dans le cadre de la série"Der Tödt läuft hinterher",de Wolfgang Becker (1967)-Rôle de Janet Winters.

Yvonne Monlaur participa à un feuilleton de la BBC, tiré des personnages du célèbre film de Carol Reed, où le rôle d'Harry Limes (tenu dans le film par Orson Welles) est repris par Michael Rennie.  Cet épisode, intitulé "High finance", se déroule dans une Afrique en révolte, où Harry Lime a des intérêts dans une mine de bauxite. "The harem dancer", épisode de la série "The tales of the Viking" fut produite par kirk Douglas lui-même et emprunta nombre de ses décors et costumes au film de Richard Fleisher, "Les Vikings". Ce téléfilm relate la saga de Leif Ericson, ce navigateur islandais qui, vers l'an 1000, fut peut-être le premier Européen à gagner les rivages de l'Amérique du Nord.

Yvonne Monlaur participa aussi à une série de téléfilms produite par Anglo Amalgamated et intitulée "The Edgar Wallace mystery theatre". Inspirés en partie par l'oeuvre d'Edgar Wallace, célèbre auteur de romans policiers et d'aventures, ces bandes à petit budget étaient destinées autant au petit écran qu'au cinéma, où ils devaient constituer les premières parties des "grands films".

 

COLETTE DARFEUIL (1905-1998)

Publié le 26/02/2014 à 14:41 par kmalden
COLETTE DARFEUIL (1905-1998)

Colette Darfeuil eut son heure de gloire dans les années 1920 et 1930, puis sombra dans un oubli presque total. Il est temps de sortir cette comédienne pétillante du purgatoire où elle s'est enlisée. Sa carrière au cinéma fut très fournie.

AU CINEMA:

-"Les étrennes à travers les âges", de Pierre Colombier (1920).

-"L'affaire du courrier de Lyon", de Léon Poirier (1923).

-"Le retour à la vie", de Jacques Dorval (1923)-Rôle de Maud.

-"Château historique", d'Henri Desfontaines (1923)-Rôle de Geneviève.

-"Quelqu'un dans l'ombre", de Marcel Manchez (1924)-Rôle de Claudette.

-"Der Mann im Sattel", de Manfred Noa (1925).

-"L'homme des Baléares", d'André Hugon (1925).

-"La flamme", de René Hervil (1926)-Rôle de Maud.

-"La réponse du destin", d'André Hugon (1926)-Rôle de Gloria.

-"La justicière", de Maurice de Marsan et Maurice Gleize (1926)-Rôle de la baronne.

-"Mots croisés", de Pierre Colombier (1926)-Rôle de Mary.

-"Les fiançailles rouges", de Roger Lion (1927)-Rôle de  Françoise.

-"Paris-New-York-Paris", de Robert Péguy (1927)-Rôle de Jessie Snowden.

-"Le navire aveugle", de Giuseppe Guarino (1927).

-"A quoi rêve une femme au printemps", de Curt Blachnitzky (1929)-Rôle de Ilona Lundt.

-"Sables", de Dimitri Kirsanoff (1929)-Rôle de Gladys Stephenson.

-"La roche d'amour", de Max Carton (1929)-Rôle d'Aliette.

-"L'éternelle idole", de Guido Brignone (1929).

-"Sa maman", de Gaston Mouru de Lacotte (1929)-Rôle de la gouvernante.

-"La bodega", de Benito Perojo (1930)-Rôle de la Marquesita.

-"Cendrillon de Paris", de Jean Hémard (1930)-Rôle de Janine Petitpas.

-"Voici dimanche" court-métrage de Pierre Weill (1930)-Rôle de Totte.

-"Tropiques", court-métrage de Jean Godard et E.C. Paton.

-"Marius à Paris", court-métrage de Roger Lion (1930)-Rôle de Gaby Sauterelle.

-"Eau, gaz et amour à tous les étages", de Roger Lion (1930).

-"La fin du monde", d'Abel Gance (1931)-Rôle de Geneviève de Murcie.

-"Autour d'une enquête", d'Henri Chomette et Robert Siodmak (1931)-Rôle de Mella Zier.

-"Pour un soir", de Jean Godard (1931)-Rôle de Stella Maris.

-"Y'en a pas deux comme Angélique", de Roger Lion (1931)-Rôle de Lina.

-"Le lit conjugal", de Roger Lion (1931)-Rôle d'Yvonne Portebeau.

-"Le rosier de Madame Husson", de Dominique Bernard-Deschamps (1932)-Rôle de Carmen.

-"Un coup de téléphone", de Georges Lacombe (1932)-Rôle d'Evelyne.

-"Tu m'oublieras", d'Henri Diamant-Berger (1932)-Rôle d'Yvonne.

-"Monsieur de Pourceaugnac", de Tony Lekain et Gaston Ravel (1932)-Rôle de Nérine.

-"Baroud", de Rex Ingram et Alice Terry (1932)-Rôle d'Arlette.

-"Ce cochon de Morin", de Georges Lacombe (1932)-Rôle de Nelly.

-"Le truc du Brésilien", d'Alberto Cavalcanti (1932)-Rôle de Nichette.

-"Colette et son mari", d'André Pellenc (1932).

-"L'âne de Buridan", d'Alexandre Ryder (1932)-Rôle de Vivette.

-"Mirages de Paris", de Fedor Ozep (1933)-Rôle de Juliette.

-"Le martyre de l'obèse", de Pierre Chenal (1933)-Rôle de Colette, la petite amie de M. Léger.

-"Le béguin de la garnison", de Robert Vernay (1933)-Rôle de Folette de Saint-Pageot.

-"Tout pour l'amour", de Henri-Georges Clouzot et Joe May (1933)-Rôle d'une dame à Monbijou.

-"Pour être aimé", de Jacques Tourneur (1933)-Rôle de Maud.

-"Cette nuit-là", de Georg-Wilhelm Pabst et Marc Sorkin (1933)-Rôle de Yolande.

-"Feu Toupinel", de Roger Capellani (1933)-Rôle d'Angèle.

-"Trois balles dans la peau", de Roger lion (1933)-Rôle de Loulou Duralex.

-"Le procureur Hallers", de Robert Wiene (1933)-Rôle de Marion.

-"Si tu vois mon oncle", de Gaston Schoukens (1933)-Rôle de Clémentine.

-"Casanova", de René Barberis (1934)-Rôle de la Corticelli.

-"La maison dans la dune", de Pierre Billon (1934)-Rôle de Germaine.

-"Mon coeur t'appelle" (version française), de Carmine Gallone et Serge Véber (1934)-Rôle de Margot.

-"Les bleus de la marine", de Maurice Cammage (1934)-Rôle de Germaine Pélageon.

-"Le roi des Champs-Elysées", de Max Nossek (1934)-Rôle de Simone.

-"Mam'zelle Spahi", de Max de Vaucorbeil (1934)-Rôle d'Aline.

-"Bébé est un amour", de M. Rugard (1934)

-"Minuit place Pigalle", de Roger Richebé (1934)-Rôle de Charlotte.

-"Mes bretelles", de Gaston Schoukens (1934).

-"Le chéri de sa concierge", de Giuseppe Guarino (1934)-Rôle de You-You.

-"Escale", de Louis Valray (1935)-Rôle d'Eva.

-"La caserne en folie", de Maurice Cammage (1935)-Rôle d'Ida.

-"La vierge du rocher", de Georges Pallu (1935)-Rôle de Régine Dormoy.

-"Et moi j'te dis qu'elle t'as fait de l'oeil", de Jack Forrester-Rôle d'Aurélie Lambrusque.

-"Touche-à-tout", de Jean Dréville (1935)-Rôle de Mme Corbin.

-"Le train d'amour", de Pierre Weill (1935)-Rôle de Colette.

-"Jonny haute couture", de Serge de Poligny (1935)-Rôle de Margot Desprès.

-"Michel Strogoff", de Jacques de Baroncelli et Richard Eichberg (1936)-Rôle de Sangarre.

-"La flamme", d'André Berthomieu (1936)-Rôle de Fanny.

-"La petite dame du wagon-lit", de Maurice Cammage (1936)-Rôle de Wanda.

-"L'école des journalistes", de Christian-Jaque (1936)-Rôle de Clara Sergy.

-"Une gueule en or", de Pierre Colombier (1936)-Rôle de Colette.

-"Tout va très bien madame la marquise", d'Henry Wulschleger (1936)-Rôle de Marie-Rose.

-"Prends la route", de Jean Boyer (1936)-Rôle de Wanda.

-"La course à la vertu", de Maurice Gleize (1936)-Rôles de Ginette et de Simone.

-"J'arrose mes galons", de René Pujol (1936).

-"Prête-moi ta femme", de Maurice Cammage (1937)-Rôle de Choupette.

-"Gigolette", d'Yvan Noë (1937)-Rôle d'Amandine.

-"L'empreinte rouge", de Maurice de Canonge (1937)-Rôle de Sonia Roux.

-"Franco de port", de Dimitri Kirsanoff (1937)-Rôle de Thérèse.

-"La chanson du souvenir", de Serge de Poligny et Detlef Sierck (Douglas Sirk) (1937)-Rôle de Mlle Pinelli.

-"La belle de Montparnasse", de Maurice Cammage (1937)-Rôle d'Hélène.

-"Un soir à Marseille", de Maurice de Canonge (1937)-Rôle de Colette, la journaliste.

-"Monsieur Bégonia", d'André Hugon (1937)-Rôle d'Emilienne.

-"La treizième enquête de Grey", de Pierre Maudru (1937)-Rôle de Daisy Garden.

-"Tamara la complaisante", de Jean Delannoy et Félix Gandéra (1938)-Rôle de Pachenka.

-"Chéri-Bibi", de Léon Mathot (1938)-Rôle de Viviane.

-"Trois dans un moulin", de Pierre Weill (1938).

-"Le patriote", de Maurice Tourneur (1938)-Rôle de Lopouchina.

-"L'avion de minuit", de Dimitri Kirsanoff (1938)-Rôle de Colette.

-"Firmin, le muet de Saint-Pataclet", de Jacques Séverac (1938)-Rôle de Germaine.

-"Prince de mon coeur", de Jacques Daniel-Norman (1938)-Rôle de Mirette.

-"Monsieur Bossemans", de Gaston Schoukens (1939)-rôle de Violette.

-"Le créancier", de Walter Kapps (1939)-Rôle de Doriane.

-"L'amore si fa cosi", de Carlo Ludovico Bragaglia (1939)-Rôle d'Emiliana.

-"Quartier sans soleil", de Dimitri Kirsanoff (1939)-Rôle de Suzanne.

-"L'esprit de Sidi-Brahim", de Marc Didier (1939)-Rôle de Jane Simon.

-"Le club des soupirants", de Maurice Gleize (1941)-Rôle de Paméla Cabarus.

-"Forces occultes", court-métrage de Jean Mamy (1943).

-"Untel père et fils", de Julien Duvivier (1943)-Rôle de l'entraîneuse, habituée du Moulin Rouge.

-"L'escalier sans fin", de Georges Lacombe (1943)-Rôle de Florence.

-"Les malheurs de Sophie", de Jacqueline Audry (1946)-Rôle de la révolutionnaire.

-"Ploum ploum tra la la", de Robert Hennion (1947).

-"Les souvenirs ne sont pas à vendre", de Robert Hennion (1948)-Rôle de Marie-Hélène.

-"Les vagabonds du rêve", de Charles-Félix Tavano (1949).

-"Menaces de mort", de Raymond Leboursier (1949)-Rôle d'Hélène.

-"Le furet", de Raymond Leboursier" (1950)-Rôle de Louise Heller.

-"Bibi Fricotin", de Marcel Blistène (1951)-Rôle de Mme Fatma.

-"Le costaud des Batignoles", de Guy Lacourt (1952)-Rôle de Dédée.

-"Cet âge est sans pitié", de Marcel Blistène (1952)-Rôle de la star Barbara Glamour.

-"La fille au fouet", de Jean Dréville (1952)-Rôle de Lorenza.

-"Das Geheimnis vom Bergsee", de Jean Dréville (1952).

Ce qui frappe d'abord dans cette carrière, c'est son abondance. Colette Darfeuil a tourné plus de cent dix films en un peu plus de trente ans. Certaines années, en 1934 par exemple, elle a participé à pas moins de dix films! C'est dire qu'elle était parfois peu regardante sur la qualité des oeuvres où elle apparaissait. Les vaudevilles militaires ne l'effrayaient pas; la preuve, elle est Folette de Saint-Pageot (tout un programme!) dans "Le béguin de la garnison", de Robert Vernay, à qui on doit pourtant un excellent "Comte de Monte-Cristo", ou Germaine Pélageon dans "Les bleus de la marine", de Maurice Cammage, où les conscrits Lafraise(Fernandel) et Plumard (sic!), incarné par le célèbre piou-piou Ouvrard, se font passer pour un ministre et son secrétaire.

Maurice Cammage, le roi de la gaudriole militaire, employa Colette Darfeuil dans d'autres comédies troupières comme "La caserne en folie" ou dans des films aussi subtils que "La petite dame du wagon-lit" ou "Prête-moi ta femme". D'autres tâcherons du cinéma à la petite semaine feront appel à elle, comme Maurice Gleize, qui lui fera tourner "La course à la vertu" (à noter tout de même qu'il est l'auteur d'un film plaisant "Le club des soupirants", avec le génial Saturnin Fabre) , Pierre Colombier ("Une gueule en or"), qui a tout de même signé quelques bons Fernandel ("Ignace", "Les rois du sport"...), René Pujol, un autre représentant de la comédie de garnison ("J'arrose mes galons") ou André Hugon, auteur pourtant du premier film parlant français, "Les trois masques".

Colette Darfeuil a aussi tourné avec des metteurs en scène totalement oubliés aujourd'hui. C'est le cas de Roger Lion, avec qui elle tourna "Les fiançailles rouges", "Marius à Paris" ou "Eau, gaz et amour à tous les étages". C'était un scénariste réputé, qui tourna, jusqu'à sa mort prématurée en 1934, des films tirés des romans de Paul Bourget ou des pièces de Feydeau. Elle participa aussi à quelques films de Jean Godard, dont le plus connu, "Pour un soir", avec Jean Gabin, alors à ses débuts. On vit aussi Colette Darfeuil dans des films d'un de ses maris, Pierre Weill, qui lui fit tourner "Le train d'amour", avec Alice Tissot et Georgius ou "Trois dans un moulin", aux côtés de Claire Gérard et Georges Péclet. Elle a joué également dans les oeuvres du cinéaste belge sans doute le plus connu de cette époque, Gaston Schoukens, artisan d'un vrai cinéma populaire.

Colette Darfeuil a aussi interprété des films comme "La treizième enquête de Grey", de Pierre Maudru, plus connu comme scénariste de films populaires signés Jean Kemm ou Henri Fescourt, compositeur et écrivain, "La vierge du rocher", de Georges Pallu, avec les Petits Chanteurs à la croix de bois et Madeleine Guitty, "Colette et son mari", d'André Pellenc, aux côtés d'André Roanne et Marcel Carpentier (on doit aussi à André Pellenc un film assez plaisant "La tournée des grands-ducs", avec Raymond Bussières et Denise Grey), "Sa maman", de Gaston Mouru de Lacotte, auquel on doit aussi "Ames corses", avec Georges Péclet, ou encore "Escales", de Louis Valray, qui est considéré, notamment par Paul Vecchiali, comme un des précurseurs de la Nouvelle Vague. Tous ces réalisateurs oubliés des Histoires du cinéma mériteraient peut-être qu'on les redécouvrît.

Colette Darfeuil a aussi fréquenté des cinéastes dont personne ne conteste le talent:Alberto Cavalcanti, avec qui elle tournera "Le truc du Brésilien",   qui est, avec John Grierson bien sûr, un des grands documentaristes de l'école anglaise et à qui on doit "Au coeur de la nuit", un chef-d'oeuvre incontesté du fantastique; Fedor Ozep, un des pionniers du cinéma soviétique, et qui a signé peut-être la meilleure adaptation des "Frères Karamazov";Pierre Chenal, pour qui Colette Darfeuil tournera "Le martyre de l'obèse", excellente adaptation du roman d'Henri Béraud;Jacques Tourneur, dont elle interprétera le second film "Pour être aimé" et qui tournera aux Etats-Unis d'admirables films d'horreur comme "Cat people", "Leopard man" ou "I walked with a zombie", où tout reposait sur la suggestion et un travail subtil sur le noir et blanc; Dimitri Kirsanoff, connu pour la poésie de ses films muets, comme"Ménilmontant" ou "Brumes d'automne". On pourrait encore citer Delannoy, Duvivier ou Maurice Tourneur pour montrer que, dans sa carrière trop éclectique, Colette Darfeuil ne fit pas que des mauvais choix. A noter enfin que l'actrice s'est compromise dans une des rares oeuvres de propagande vychiste avouée, "Les forces obscures", qui dénonce un supposé complot judéo-maçonnique. Son auteur, le journaliste collaborationniste Jean Mamy, fut condamné à mort et exécuté à la Libération.