Jacqueline Monsigny a eu plusieurs vies. Elle a d'abord été, entre autres, l'animatrice appréciée de jeux et d'émissions télévisés. Les quinquagénaires se souviennent d'elle avec nostalgie quand, le jeudi après-midi, elle présentait, avec Marcel Fort, "1,2,3 en piste!" depuis le parc d'Ermenonville. Dans ce spectacle de cirque, qui ressemblait un  peu à la "Piste aux étoiles", émergeait un trio de clowns désoplilants, les Bario.

Jacqueline Monsigny participa aussi au fameux "Télé-dimanche", présenté par Raymond Marcillac, Roger Lanzac et Guy Lux, à "La caméra invisible", où elle apparut dans une dizaine de sketches, ou à "Sérieux s'abstenir", animé par Jean Bertho et "Mlle Rose" alias Anne-Marie Carrière. Mais on la vit aussi dans l'émission de Jean-Christophe Averty "Passing show", dans "Samedi et Cie", "A vous de jouer" et tant d'autres.

Mais la vraie vie de Jacqueline Monsigny, c'est sans doute l'écriture, à laquelle elle se consacra à plein temps à partir du début des années 70. Elle parut se spécialiser dans des récits à l'eau de rose, où l'Histoire servait de décor à des romances qui tenaient plus de Barbara Cartland ou des éditions Harlequin que de "La Princesse de Clèves".Son coup d'essai, "Floris mon amour", fut aussi un coup de maître, du moins en terme d'exemplaires vendus. D'autres sagas de la même eau suivront, comme la série des "Hautefort" ou celle des "Zéphyrine". Et aussi nombre de romans historiques, sur les sujets les plus divers: la traite des Noirs sur fond de Régence dans "La cousine du roi", les Médicis dans "Lorenzo le Magnifique", la survie du jeune Louis XVII dans "Le roi sans couronne".

Jacqueline Monsigny écrira aussi des biographies romancées,d'Elizabeth II ou de Jackie Jennedy, qui se présentent sous la forme des journaux intimes que les intéressées n'ont pas écrits ,ou pas publiés ("Moi, Jackie Kennedy"...). Elle défend en tous cas un point de vue bien précis sur les personnages qu'elle choisit de dépeindre (et c'est bien son droit); ainsi, à considérer le titre élégant qu'elle a donné à sa biographie de Laura Bush ("Laura Bush: pourquoi j'ai épousé ce con?"), on ne peut nourrir aucun doute sur l'opinion qu'elle se fait de l'ex président américain.

Le cinéma intéresse aussi beaucoup Jacqueline Monsigny, j'en reparlerai. Elle lui a consacré des livres: "Le roman de Hollywood", "Le roman du festival de Cannes" (écrit, parmi d'autres, en collaboration avec son mari, le comédien Edward Meeks) ou l'ouvrage qui retrace la vie de son amie, la princesse Grace de Monaco. On lui doit aussi des scénarios, pour des séries destinées à la jeunesse surtout, comme "Les aventures de Christophe Colomb", "Kangoo" ou "Les misérables", mais également pour un film coécrit, interprété et produit par la princesse Grace elle-même, "Rearranged". Pour des raisons de circonstances (la mort de la princesse, en septembre 1982) ou qui tiennent à l'opposition de ses enfants, le film n'est jamais sorti.

Jacqueline Monsigny est aussi une comédienne.

AU CINEMA:

-"Adorables créatures", de Christian-Jaque (1952)-Non créditée.

-"Dortoir des grandes", d'Henri Decoin (1953)-Rôle de Rose-Christine.

-"Escalier de service", de Carlo Rim (1954)-Rôle d'une copine de Léo.

-"L'Anglaise", d'Artur Ramos (1962).

-"Les veinards", de Philippe de Broca et Jean Girault (1963)-Rôle de Laura Boisselier.

-"La dame de pique", de Léonard Keigel (1965)-Rôle de Marie-Antoinette.

-"Martin soldat", de Michel Deville (1966)-Rôle de Mme Dural.

Peu de choses notables dans cette fugitive carrière sur le grand écran. Des petits rôles dans de bon films "parisiens" de Christian-Jaque ou Henri Decoin. Des participations plus notables, cependant, dans le film un peu onirique de Leonard Keigel, d'après Pouchkine (et qui marqua la dernière apparition de Dita Parlo au cinéma) et dans "Martin soldat", aux côtés de Robert Hirsch, un des moins bons films de Michel Deville.

Jacqueline Monsigny est également apparue dans de nombreux téléfilms.

A LA TELEVISION:

-"Lady Warner a disparu", de François Chatel (1954).

-"Le capitaine Fracasse", dans le cadre de l'émission "Le théâtre de la jeunesse"-Réalisation de François Chatel (1961)-Rôle d'Isabelle.

-"En passant par Paris", de François Chatel (1962).

-"Passe-temps", de François Chatel (1962).

-"La lettre dans un taxi", de François Chatel  (1962)-Rôle de Gilberte.

-"l'Euroe en chantant", série de François Chatel (1962-1963)-Rôle de la première journaliste.

-"Palpitations", de Marcel Moussy (1966).

-"Kean un roi de théâtre", de Marcel Moussy (1972)-Rôle de Mrs Clarke.

On le voit, Jacqueline Monsigny a beaucoup tourné sous la direction de François Chatel, un de ces réalisateurs qui, comme Marcel Bluwal ou Stellio Lorenzi, fit les beaux soirs d'une véritable télévision de service public. On peut noter quelques rôles importants: celui d'Isabelle dans l'adaptation, toujours par François Chatel, du célèbre roman de Théophile Gauthier (dans le cadre d'une célèbre émission destinée à la jeunesse, dont la qualité et l'ambition sont restées inégalées), celui de Gilberte dans l'adaptation par Antoine Blondin du roman de Louise de Vilmorin (et dans lequel la chère Micheline Presle interprète une chanson inédite) ou celui de Mrs Clarke dans "kean un roi de théâtre", avec Robert Hirsch et Marie Laforêt.

On vit aussi Jacqueline Monsigny sur les planches, car c'est par le théâtre qu'elle débuta, notamment en suivant les cours de Tania Balachova.

AU THEATRE:

-"Les invités du bon Dieu", d'Armand Salacrou-Mise en scène d'Yves Robert-Théâtre Saint-Georges (1953)-Rôle de Monique.

-"La petite Catherine", d'Alfred Savoir-Mise en scène de Christian-Gérard-Théâtre des Bouffes-Parisiens (1953).

-"Bel Ami", de Frédéric Dard, d'après Maupassant-Mise en scène de Jean Darcante-Théâtre de la Renaissance (1953), puis théâtre des Célestins (1954).

-"Il y a longtemps que je t'aime", de Jacques Deval-Mise en scène de Jean Le Poulain-Théâtre Edouard VII (1955)-Rôle de Clarisse Naulier.

-"Le mal d'amour", de Marcel Achard-Mise en scène de François Périer-Théâtre de la Michodière (1955)-Rôle de Marie de Surgères.

-"Le songe d'une nuit d'été", de Shakespeare-Mise en scène de Charles Gantillon-Théâtre romain de Fourvière, dans le cadre du IXe festival de Lyon-Charbonnières-Rôle d'Hélène.

-"Cache-toi vilain"-Mise en scène de Jacques-Roger de Châteleux-Chorégraphie de Jacques Chazot-Théâtre des Capucines (1960).

On le voit, Jacqueline Monsigny n'arpenta pas très longtemps les planches, mais elle y tint parfois des rôles assez consistants. Ainsi dans "Les invités du bon Dieu", le vaudeville d'Armand salacrou, où elle est Monique, la fille de Robert Arnoux et Madeleine Barbulée, dans l'adaptation du roman de Maupassant par Frédéric Dard, dans "Il y a longtemps que je t'aime", la pièce de Jacques Deval, où elle campe Clarisse Naulier, aucx côtés de Jean-Pierre Aumont et Jeanne Fusier-Gir ou encore dans "Le mal d'amour", où elle donne la réplique à François Périer et Jean-Roger Caussimon.