Germaine Roger est un peu oubliée aujourd'hui et pourtant elle fit les beaux jours de l'opérette filmée des années 1930. Cette Marseillaise fit ses études musicales au Conservatoire de sa ville natale et y affina son art de soprano léger. Montée à Paris, elle chante les opérettes du répertoire ("Mam'zelle Nitouche" notamment) ou les oeuvres plus contemporaines des maîtres du genre: maurice Yvain, Georges Van Parys ou Albert Willemetz.

Germaine Roger se tourna aussi vers le cinéma et y fit une carrière courte (de 1931 à 1939), mais assez abondante.

AU CINEMA:

-"Coup de roulis", de Jean de La Cour (1932)-Rôle de Betty.

-"Hôtel des étudiants", de Victor Tourjansky (1932)-Rôle d'une étudiante.

-"Le grand amour du jeune Dessauer", de André Beucler et Arthur Robison.

-"La pouponnière", de Jean Boyer (1933)-Rôle de Christiane Delannoy.

-"Une faible femme", de Max de Vaucorbeil (1933)-Rôle de Jacqueline.

-"Caprice de princesse", de Henri-Georges Clouzot et Karl Hatl-Rôle d'Henriette.

-"Bariole", de Benno Vigny (1934).

-"Trois de la marine", de Charles Barrois (1934)-Rôle de Rosette.

-"La petite sauvage", de Jean de Limur (1935).
-"La caserne en folie", de Maurice Cammage (1935).

-"La mascotte", de Léon Mathot (1935)-Rôle de Bettina.

-"Debout là dedans!", de Henry Wulschleger (1935)-Rôle de Clara.

-"J'arrose mes galons", de René Pujol (1936).

-"Jacques et Jacotte", de Robert Péguy (1936)-Rôle d'Annie.

-"Train de plaisir", de Léo Joannon (1936)-Rôle de Marguerite.

-"La petite dame du wagon lit", de Maurice Cammage (1936)-Rôle de Simone.

-"Un de la Canebière", de René Pujol (1937)-Rôle de Francine.

-"Les rois de la flotte", de René Pujol (1938).

-"Les gangsters du château d'If", de René Pujol (1939)-Rôle de Nine.

   Rien de bien glorieux, on le voit, dans cette filmographie très datée. Des opérettes marseillaises d'abord: "Trois de la marine" et "Un de la Canebière", de Vincent Scotto, filmées par Charles Barrois (un des acteurs favoris de Feyder et coréalisateur du premier court-métrage de Tati: "On demande une brute") et René Pujol, auteur médiocre de comédies provençales. Elle y retrouvait Alibert, le célèbre créateur des deux spectacles. On la vit aussi dans une une adaptation de "la mascotte" d'Audran où, aux côtés de Dranem, elle put chanter, dans le rôle de Bettina, le duo fameux des dindons. Elle joua encore dans "caprice de princesse", une adaptation d'une opérette de Louis Verneuil, dont Clouzot  signa, avec d'autres, le livret français. il supervisa aussi la version française du film allemand de Karl Hartl.

Toujours sous la direction de René Pujol ou du tâcheron Maurice Cammage, Germaine Roger se commit également dans des vaudevilles militaires aux noms évocateurs ("J'arrose mes galons", "La caserne en folie", "Debout là dedans!") que la charité commande de ne pas commenter.

Après la mort de son mari, la soprano dirigera la Gaîté-Lyrique, où elle fit ses débuts parisiens, jusqu'en 1964.