Danièle Gilbert n'a jamais quitté l'esprit des téléspectateurs des années 70 et 80. La "Grande Duduche", comme l'avait baptisée Jacques Martin, commence sa carrière comme speakerine dans son Auvergne natale. C'est max Favalelli, cruciverbiste hors pair et grand amateur de dictionnaires, qui lui donne sa première chance à l'ORTF. Elle y présentera "Sept et deux", une émission programmée le samedi, à midi et demie, qui devait présenter les émissions à venir des deux chaînes de l'époque.

En fait, Danièle Gilbert doit sa durable popularité à une émission quotidienne (du lundi au vendredi) qu'elle animera avec Jacques Martin ,"Midi magazine" (de 1968 à 1971), qui deviendra "Midi trente" (de 1971 à 1975), puis enfin "Midi première"(de 1975 au 1er janvier 1982); toutes ces moutures seront présentées par Danièle Gilbert, qui restera donc à l'antenne, à une heure de grande écoute (vers midi), pendant treize ans. Dans "Midi magazine", il y avait des artistes de variétés, des reportages variés et un débat  avec de nombreux invités. Jacques Martin faisait le guignol, inventant un personnage truculent, issu de la France profonde, Mme Berichon, qui commentait, un peu comme la Madame Rose d'Anne-Marie Carrière, l'actualité du jour. C'est lui qui eut l'idée d'inviter Valéry Giscard d'Estaing, citoyen, comme Danièle Gilbert, de Chamalières, à jouer de l'accordéon. Dans "Midi première", Danièle Gilbert arpentait les routes de France et présentait parfois des célébrités locales.

Ce sera ensuite la traversée du désert. On a prétendu que la gauche, au pouvoir, avait congédié Danièle Gilbert, coupable d'avoir soutenu, à plusieurs reprises, le candidat Giscard d'Estaing. Elle en est alors réduite à faire des animations dans des centres commerciaux et à faire de la publicité pour des produits miracles.C'est Pierre Bellemare qui lui permettra de revenir à la télévision; il lui demandera, en 1987, d'animer "Puisque vous êtes chez vous", une émission matinale qui propose, durant deux heures, des jeux et des divertissements. Un changement de direction à TF1, qui vient d'être rachetée par le groupe Bouygues, l'amènera très vite à démissionner.

En 1993, Danièle Gilbert revient à la radio (elle y avait fait une brève expérience en 1976). Sur RMC, elle anime "Tout le monde déguste", avec Didier Gustin. Peu après le début de ce programme, la chaîne lui proposera de présenter une autre émission "Allo Danièle", où elle discutera en direct avec les auditeurs, en compagnie d'un invité, sur un thème bien précis. Là encore, elle sera très vite remerciée et  remplacée "sine die" par Marie-Laure Augry. Ses autres tentatives à la télévision, "Télé délires", qu'elle présentera avec Gérald Dahan en 1995, ou "La bonne humeur", sur FR3 Ile-de-France, en 1997, se solderont par de nouveaux échecs.

Danièle Gilbert s'est aussi essayée à la chanson. Dans les années 80, elle a en effet enregistré quelques titres guère convaincants (et aussi une poignée d'albums), servis par un filet de voix . C'est donc en chantant à peine juste qu'elle entonnera avec Antoine (qui animera un temps, avec elle, "Midi magazine" et qui est l'auteur de la chanson) "Scusez-moi m'sieur Antoine" , "Donnez-nous des jardins", de Pierre Perret, "Je ne vous oublie pas", de Pierre Delanoë et Claude Lemesle ou "La bouche en coeur", de Harry Walker et Jean-Yves Rogale.

Danièle Gilbert a enfin discrètement tâté du métier de comédienne, d'abord sur le grand écran.

AU CINEMA:

-"Les clefs de bagnole", de Laurent Baffie (2003)-Rôle d'une femme du happy end.

-"Presse pipole", de Serge Sarve (vidéo) (2009).

-"Un Marocain à Paris", de Said Naciri (2012).

    Une carrière plus que fugitive, on le voit. "Presse people" n'est en fait que l'enregistrement de la pièce d'Olivier Lejeune, dont je reparlerai. Dans le film franco-marocain de Said Naciri "Un Marocain à Paris", Danièle Gilbert donne la réplique à Jean-Pierre Castaldi, Danièle Evenou, Julien Courbet et Francis Lalanne en maffieux italien!

 Danièle Gilbert a aussi joué pour la télévision.

A LA TELEVISION:

-"Le garçon sur la colline", de Dominique Baron (1995)-Rôle de Madame Bonname.

-"Mon mari et ma maîtresse m'ont manipulé (les vieux amants)",  de Thierry Boscheron (2012)-Dans le cadre de la série "Le jour où tout a basculé"-Rôle de Rose.

  La télévision aura apporté deux véritables rôles de composition, modestes mais intéressants, à Danièle Gilbert: celui de Madame Bonname dans le téléfilm de Dominique Baron, aux côtés de Philippe Volter et Marie Bunel et celui de Rose dans un des épisodes de la mini série de Thierry Boscheron "Le jour où tout a basculé".

  On a enfin aperçu Danièle Gilbert sur les planches.

AU THEATRE:

-"Monique est demandée caisse 12", de Raphaël Mezrahi (2008)-Mise en scène de Philippe Sohier-Théâtre du Rond Point.

-"Presse pipole", d'Olivier Lejeune (2009)-Mise en scène de l'auteur-Théâtre du Palais Royal.

-"Rassurons les autruches", de Philippe Sohier (2011)-Mise en scène d'Yves Lecat et Patrick Semama-Gaieté Montparnasse et Comédie de la Passerelle.

   La pièce de Raphaël Mezrahi, qui se jouera aussi au théâtre des Variétés, décrit la vie monotone et épuisante de caissières et d'employés d'un supermarché Casino. Outre Danièle Gilbert, qui a elle-même fait des animations dans des centres commerciaux, on croise sur scène (ou sur l'écran), Ginette Garcin, Evelyne Leclercq ou même Pierre Bellemare. Dans "Presse pipole", la comédie de boulevard d'Olivier Lejeune, Danièle Gilbert campe la secrétaire de rédaction un peu familère d'un journal à sensation. Il s'agit, là encore, d'un véritable rôle qui a permis à l'ex animatrice de révéler tous ses dons de comédienne. Philippe Sohier offre enfin, dans "Rassurons les autruches", un rôle  de premier plan, taillé sur mesure, à Danièle Gilbert, puisqu'elle incarne une célèbre animatrice de télévision qui se fait kidnapper par une spectatrice allergique à son émission.